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Édouard III 1312-1377 En 1327, Édouard II, prince sans énergie ni habileté, en lutte perpétuelle avec les grands et le Parlement, fut contraint d'abdiquer en faveur de son fils, Édouard III.

Publié le 05/04/2015

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Édouard III 1312-1377 En 1327, Édouard II, prince sans énergie ni habileté, en lutte perpétuelle avec les grands et le Parlement, fut contraint d'abdiquer en faveur de son fils, Édouard III. Le règne de ce jeune roi, alors âgé de quinze ans, commençait dans une atmosphère de troubles et de révoltes : l'instigatrice en était sa mère, Isabelle, fille du roi de France, Philippe le Bel, femme sans scrupules qui, avec son amant, le comte de Mortimer, venait de détrôner son mari et l'avait enfermé au château de Berkeley ; Édouard II n'allait pas tarder à y finir ses jours, très probablement assassiné par son ordre. Pendant quatre ans, sous le nom d'Édouard III, c'est elle et Mortimer qui gouvernèrent : le jeune roi n'avait aucun pouvoir et devait borner son activité à prendre part à quelques expéditions militaires, telle une campagne malheureuse contre les Écossais. Pour se procurer les fonds nécessaires à son coup d'État, Isabelle avait marié son fils à Philippa de Hainaut, princesse dont la dignité et la bonté devaient charmer le chroniqueur Froissart qui l'a célébrée en termes fervents. Édouard III, cependant, rongeait son frein dans la situation humiliante qui lui était faite. Il était valeureux et plein d'ambition. En 1328, son oncle, le roi de France Charles IV, était mort sans héritier mâle et les grands du royaume avaient dû désigner un roi. Les femmes ne pouvaient hériter de la couronne (la question avait été tranchée déjà deux fois, lors de la mort de Louis X et de Philippe V), mais pouvaient-elles la transmettre ? Si ce point était admis, les grands auraient eu à choisir entre deux petits-fils de Philippe le Bel : Édouard III, fils d'Isabelle, et Charles le Mauvais, petit-fils de Louis X. Les pairs décid&egr...

« Plantagenêt, il avait laissé la Gascogne à Jean sans Terre.

Saint Louis, pour s'assurer l'hommage d'Henri III, lui avait rendu certains fiefs de l'Agenais et du Périgord.

Le roi d'Angleterre était donc maître d'un important territoire qu'il tenait du roi de France et dont les habitants lui étaient très attachés : les bourgeois de Bordeaux, par exemple, étaient pleins de loyalisme à son égard et ce serait une erreur de croire que ces populations aient éprouvé un sentiment patriotique français ou que l'administration du roi d'Angleterre les aient moins bien traités que les sujets anglais.

Mais depuis Édouard Ier et Philippe le Bel, les officiers du roi de France ne cessaient de saisir toutes les occasions pour intervenir dans les terres anglaises.

D'autre part, la Flandre, autre fief français, était économiquement tributaire des Îles Britanniques et le roi d'Angleterre ne manquait pas d'y contrecarrer la politique française.

Après son avènement, Philippe VI avait voulu réaffirmer ses droits et exigeait l'hommage de son vassal Édouard III pour la Guyenne, tandis qu'Édouard retardait indéfiniment cette cérémonie.

En 1337, le roi d'Angleterre, profitant de troubles en Flandre, conclut une alliance avec les cités flamandes ; Philippe VI déclara que les fiefs d'Édouard étaient confisqués : c'était la guerre. Alors commence une période au cours de laquelle l'Angleterre connaît des triomphes militaires.

Édouard se proclame roi de France et prépare la guerre sur un plan si gigantesque que les finances anglaises sont rapidement ruinées.

La bataille de l'Écluse (1340), la campagne de Bretagne (1342), la prise de Caen, l'invasion du nord de la France, la victoire de Crécy (1346), la prise de Calais (1347), la bataille navale de Winchelsea contre les Espagnols (1350) sont de brillantes opérations qui montrent en Édouard III un chef de guerre de haute valeur, mais, malgré faits d'armes et victoires, il ne peut imposer la décision ; à court d'argent, il doit interrompre les hostilités, tandis que la Grande Peste, à partir de 1348, désole son royaume. L'année 1356 marque l'apogée de son règne.

Il soumet une fois de plus l'Écosse, tandis que son fils, le Prince Noir, bat Jean le Bon près de Poitiers et le fait prisonnier : le roi de France consent, trois ans plus tard, à un traité désastreux que repousse le Dauphin, le futur Charles V.

Après une campagne infructueuse en Champagne et en Bourgogne, Édouard III doit conclure le traité de Brétigny, par lequel Charles V sauve l'indépendance de son royaume.

Pendant dix ans, ses fils, le Prince Noir et Jean de Gand, duc de Lancastre, conduisent en France et en Espagne des guerres où s'affaiblit peu à peu l'armée anglaise. La fin du règne est marquée par le déclin : le roi, qui a perdu en 1369 la reine Philippa, tombe sous l'influence d'Alice Perrers et abandonne de plus en plus le gouvernement à ses fils.

La rivalité de ces deux frères menace le royaume d'une crise.

Le Prince Noir meurt en 1376.

L'héritier du trône est son fils mineur, le futur Richard II.

Édouard III s'éteint l'année suivante, laissant à cet enfant un royaume menacé, divisé, en pleine transformation. Au cours de ces cinquante ans de règne, on remarque un singulier contraste entre la personnalité d'Édouard III, ses ambitions, ses projets, le luxe et le faste dont il s'entoure, les triomphes apparents d'une cause à laquelle il vouait ses efforts et qui représentait un idéal déjà périmé, et la faiblesse des ressources et de l'autorité dont il disposait réellement.

Fêtes, tournois, esprit chevaleresque, victoires, construction de résidences royales masquent la détresse financière qui entraîne la mainmise étrangère sur le commerce et les finances, les appels adressés aux marchands anglais, la part de plus en plus grande prise par le. »

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