Édouard III 1312-1377 En 1327, Édouard II, prince sans énergie ni habileté, en lutte perpétuelle avec les grands et le Parlement, fut contraint d'abdiquer en faveur de son fils, Édouard III.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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Plantagenêt, il avait laissé la Gascogne à Jean sans Terre.
Saint Louis, pour s'assurer
l'hommage d'Henri III, lui avait rendu certains fiefs de l'Agenais et du Périgord.
Le roi
d'Angleterre était donc maître d'un important territoire qu'il tenait du roi de France et dont
les habitants lui étaient très attachés : les bourgeois de Bordeaux, par exemple, étaient
pleins de loyalisme à son égard et ce serait une erreur de croire que ces populations aient
éprouvé un sentiment patriotique français ou que l'administration du roi d'Angleterre les
aient moins bien traités que les sujets anglais.
Mais depuis Édouard Ier et Philippe le Bel,
les officiers du roi de France ne cessaient de saisir toutes les occasions pour intervenir dans
les terres anglaises.
D'autre part, la Flandre, autre fief français, était économiquement
tributaire des Îles Britanniques et le roi d'Angleterre ne manquait pas d'y contrecarrer la
politique française.
Après son avènement, Philippe VI avait voulu réaffirmer ses droits et
exigeait l'hommage de son vassal Édouard III pour la Guyenne, tandis qu'Édouard
retardait indéfiniment cette cérémonie.
En 1337, le roi d'Angleterre, profitant de troubles
en Flandre, conclut une alliance avec les cités flamandes ; Philippe VI déclara que les fiefs
d'Édouard étaient confisqués : c'était la guerre.
Alors commence une période au cours de laquelle l'Angleterre connaît des triomphes
militaires.
Édouard se proclame roi de France et prépare la guerre sur un plan si
gigantesque que les finances anglaises sont rapidement ruinées.
La bataille de l'Écluse
(1340), la campagne de Bretagne (1342), la prise de Caen, l'invasion du nord de la France,
la victoire de Crécy (1346), la prise de Calais (1347), la bataille navale de Winchelsea contre
les Espagnols (1350) sont de brillantes opérations qui montrent en Édouard III un chef de
guerre de haute valeur, mais, malgré faits d'armes et victoires, il ne peut imposer la
décision ; à court d'argent, il doit interrompre les hostilités, tandis que la Grande Peste, à
partir de 1348, désole son royaume.
L'année 1356 marque l'apogée de son règne.
Il soumet une fois de plus l'Écosse, tandis que
son fils, le Prince Noir, bat Jean le Bon près de Poitiers et le fait prisonnier : le roi de France
consent, trois ans plus tard, à un traité désastreux que repousse le Dauphin, le futur
Charles V.
Après une campagne infructueuse en Champagne et en Bourgogne, Édouard III
doit conclure le traité de Brétigny, par lequel Charles V sauve l'indépendance de son
royaume.
Pendant dix ans, ses fils, le Prince Noir et Jean de Gand, duc de Lancastre,
conduisent en France et en Espagne des guerres où s'affaiblit peu à peu l'armée anglaise.
La fin du règne est marquée par le déclin : le roi, qui a perdu en 1369 la reine Philippa,
tombe sous l'influence d'Alice Perrers et abandonne de plus en plus le gouvernement à ses
fils.
La rivalité de ces deux frères menace le royaume d'une crise.
Le Prince Noir meurt en
1376.
L'héritier du trône est son fils mineur, le futur Richard II.
Édouard III s'éteint l'année
suivante, laissant à cet enfant un royaume menacé, divisé, en pleine transformation.
Au cours de ces cinquante ans de règne, on remarque un singulier contraste entre la
personnalité d'Édouard III, ses ambitions, ses projets, le luxe et le faste dont il s'entoure, les
triomphes apparents d'une cause à laquelle il vouait ses efforts et qui représentait un idéal
déjà périmé, et la faiblesse des ressources et de l'autorité dont il disposait réellement.
Fêtes,
tournois, esprit chevaleresque, victoires, construction de résidences royales masquent la
détresse financière qui entraîne la mainmise étrangère sur le commerce et les finances, les
appels adressés aux marchands anglais, la part de plus en plus grande prise par le.
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