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Édouard, dit le Prince Noir 1330-1376 Édouard de Woodstock est le fils aîné d'Édouard III, alors âgé de dix-huit ans, et roi d'Angleterre depuis 1327.

Publié le 05/04/2015

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Édouard, dit le Prince Noir 1330-1376 Édouard de Woodstock est le fils aîné d'Édouard III, alors âgé de dix-huit ans, et roi d'Angleterre depuis 1327. Il a commencé sa carrière politique en 1355. Treize ans plus tard, en 1368, il est frappé d'un mal inexorable, à la suite duquel -- est-ce une coïncidence ? -- sa vie, prolongée jusqu'en 1376, n'est ponctuée que par des échecs. C'est donc dans un laps de temps assez court, entre l'âge de vingt-cinq et celui de trente-huit ans, qu'il s'est forgé la réputation qui a franchi six siècles, et cela bien que le roi son père se soit, dans le même temps, trouvé dans la force de l'âge. C'est mesurer la profonde impression qu'il fit sur ses contemporains. Héritier du souverain le plus célèbre qui ait régné au XIVe siècle, il fut avant tout " Edwardus, illustrissimi domini Dei gratia Anglie et Francie Regis primogenitus ". Il reçut le comté de Chester en 1333, le duché de Cornouailles en 1337, la principauté de Galles en 1343. Il posséda ainsi des droits dispersés à travers toute l'Angleterre, sans oublier les innombrables dons en argent qui lui échurent. Sa résidence de Berkhampstead, celle de Kennington, dont les fouilles actuelles montrent l'ampleur, révèlent l'importance de ces dotations. Bien qu'il ait reçu un grand commandement à Crécy, dès l'âge de quinze ans, bien qu'il ait été en plusieurs occasions gardien du royaume, la première fois à huit ans, il ne semble pas avoir assumé un rôle de quelque importance avant son intervention en Gascogne. C'est au cours des événements dont la Guyenne et la Gascogne furent le théâtre que le&...
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« et la main française s'abattit de nouveau sur Bordeaux, sauvé par on ne sait quel miracle. Les succès du Prince n'eussent probablement pas été suffisants pour que se construisit sa légende.

Il y fallait la personnalité de l'homme.

Elle a laissé une forte empreinte dans les esprits.

Mais que savons-nous de son aspect physique ? Malgré le gisant de Canterbury, rien de précis.

Du moins, le pouvoir de sa présence nous est-il attesté par Froissart : “ … Et le Prince des chevaliers de Gascogne reçut tous liement — avec une aimable gentillesse — et s'acquitta si bellement que tous s'en contentèrent ”.

De son sens inné du geste, les témoignages abondent.

Peut-être, à cet égard, rien n'est-il comparable aux défis redoublés dont il frappa, en septembre 1355, une opinion gasconne douloureuse et sans doute réticente : émission inattendue des léopards d'or et d'argent, entrée brutale dans une campagne d'automne, ravage des terres d'Armagnac, dont le seigneur avait harcelé le Bordelais les années précédentes, raid profond et butin ramené en lourds charrois.

Mais son escorte de Jean le Bon, en 1356-1357, ou bien les cérémonies d'hommage, en 1363-1364, ne sont pas moins symptomatiques.

Le talent de la formule brève et vigoureuse ne lui manquait pas non plus.

Cité à comparaître devant le Parlement de Paris : “ J'irai, précisa-t-il, avec mon bassinet en tête et six mille hommes en ma compagnie ”. Que dire de son mariage célébré en 1361 ? Jeanne était sa cousine.

À trente-trois ans, elle était veuve de Thomas de Hollande et mère de trois enfants dont Édouard avait parrainé l'aîné.

Pour la “ fair maid of Kent ”, qui fut “ en son temps la plus belle de tout le royaume d'Angleterre et la plus amoureuse ”, il imposa son choix à la curie avignonnaise et à ses parents.

Il sut avoir un ménage réussi avec celle que le héraut Chandos appelle “ une dame de grant pris, plesante et sage ”.

Ses colères étaient terrifiantes.

Le sort qu'il réserva aux envoyés qui portèrent la citation de 1369, le châtiment qu'il infligea à Limoges en 1370, les ravages qu'il fit subir au plat pays, considéré comme “ grasses marches pour gens d'armes ”, ajoutèrent notablement à son prestige d'homme de guerre impitoyable.

Son courage personnel était d'ailleurs à la mesure de son caractère emporté.

Le Baker nous le montre — je traduis — “ perçant des chevaux de part en part, jetant bas des cavaliers, fracassant des heaumes et tordant des lances ”, réconfortant ainsi par ses prouesses ses compagnons d'armes et donnant à tous l'exemple d'une valeur sans défaillance.

Il était d'une magnificence extraordinaire.

“ Li estat dou prince et de madame la Princesse estoient si grant et si estoffet que nulz autres de prince ne de seigneur en crestiennetet ne s'accomparoit au leur ”, dit encore Froissart.

Il reçut le premier des vingt-cinq sièges dans l'ordre chevaleresque qui, fondé en 1348, précéda tous les autres, la Jarretière. Nous voudrions pouvoir saisir dans toute sa fraîcheur la réputation qu'il a laissée. Mesurons-la à ce surnom qui nous subjugue encore, le Prince Noir.

Nous n'en connaissons pas la raison, et pas davantage la date à laquelle il lui a été donné, certainement pas avant le XVe siècle.

Mais de cette renommée, nous pouvons voir encore les reflets dans les dizaines d'édifices auxquels les Aquitains ont accolé son nom, alors que ses seules résidences réellement attestées sont l'ancien archevêché de Bordeaux et les villes au bord de la Charente.

Cette réputation s'est implantée malgré les échecs qui ont marqué sa lutte contre l'influence de son frère Lancastre, au cours des intrigues d'un règne finissant.

Elle a survécu à l'effondrement de son second fils, né en 1367 (“ Richart d'Angleterra, aperat deu Bordeu ” ou “ Richard Gascoun ”, comme le nomme la Petite Chronique de Guyenne ”) et dépossédé du trône en 1399.

La conscience collective sur laquelle était fondée l'Aquitaine anglo-gasconne reposait en partie sur son souvenir, comme sur celui d'Aliénor.

Pour juger. »

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