Denys l'Ancien vers 430-367 av.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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Denys donnait également ses soins à la flotte syracusaine, pour laquelle il aménagea de
nouveaux hangars et qu'il enrichit de bâtiments nouveaux, notamment de pentères.
On se méprendrait, cependant, en rapportant toutes les conquêtes de Denys à la puissance de
ses troupes.
La vérité est qu'il usa d'autres moyens pour satisfaire ses désirs d'expansion.
Avec les Ibères, les Lucaniens, les Messapiens, les Iapyges, les Vénètes, les Illyriens, il sut
conclure d'utiles accords ou d'opportunes alliances.
Il recourut aussi à la colonisation : par
exemple, il fonda Lissos et peut-être Issa sur la côte d'Illyrie, peupla Adria aux bouches du
Pô.
Denys fut un tyran.
Chez les Grecs, ce terme n'avait pas nécessairement la valeur péjorative,
ordinaire en français, de prince méchant et cruel.
Encore ne désignait-il pas non plus, comme
on le répète trop souvent, un homme qui avait usurpé le pouvoir par la force ou qui l'exerçait
de manière illégale.
L'essence de la tyrannie grecque doit être cherchée dans l'absolutisme,
trait commun en Orient, mais qui n'avait jamais appartenu aux anciennes royautés
helléniques.
Denys ne supprima pas les institutions démocratiques existant à Syracuse, mais il les rendit
inopérantes.
Traduisant matériellement le caractère absolu du régime, il fit de l'îlot d'Ortygie,
relié à Syracuse par un môle, une véritable redoute où se trouvaient les demeures de ses
familiers, les casernes de ses soldats, un port réservé, enfin son palais ceint de remparts.
Il
entretenait une garde personnelle, qu'il avait demandée sous prétexte d'assurer sa sécurité,
mais qui, selon un processus classique, avait surtout servi à le porter au pouvoir.
De telles
précautions n'étaient pas superflues, car plusieurs conspirations et révoltes vinrent menacer
son trône, au moins dans les débuts.
Les “ cavaliers ”, grands propriétaires, ne se résignaient
pas à l'avènement d'un démagogue : entre 406 et 402, ils se signalèrent par une tentative
d'assassinat, par une occupation temporaire de Syracuse, par leur participation à un blocus
d'Ortygie, par une action de résistance dans les cités chalcidiennes assaillies par Denys.
Celui-ci se tira chaque fois d'affaire ; mais d'avoir senti une opposition aussi agissante le
rendit, durant tout son règne, extrêmement soupçonneux.
La fameuse anecdote de l'épée de Damoclès est significative de son état d'esprit.
Pour se
prémunir, il avait à son service quantité de mouchards, choisissait de prononcer ses
harangues du haut d'une tour, imposait à ses visiteurs une fouille en règle, portait une
cuirasse de fer sous sa tunique et, craignant le rasoir du barbier, demandait à ses filles de lui
épiler le menton ou de lui tailler les cheveux.
Il est de ceux qui ont le plus contribué, chez les
Grecs, à grever le mot “ tyran ” d'une valeur dépréciative.
Il fit périr, par vengeance ou
préventivement, de très nombreux Syracusains (on parle d'un total de 10 000 exécutions) ; il
en enferma d'autres dans les latomies, où une “ oreille ”, ingénieux système d'écoute, lui
permettait de surprendre, sans être vu, les conversations subversives ; rompant avec toutes
les traditions de classe, il n'hésita pas, quand cela servait ses desseins, à exciter les esclaves
contre leurs maîtres ; envers ses amis et envers les membres de sa famille, il se comporta
parfois avec violence.
Sur le territoire de la Sicile et de la Grande-Grèce, il procéda
brutalement à des transferts de populations : il introduisit dans les cités grecques, à côté des.
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