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Deirdre des douleurs John Millington Synge Scène finale (traduction de Marie Amouroux) Conchubor.

Publié le 05/04/2015

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Deirdre des douleurs John Millington Synge Scène finale (traduction de Marie Amouroux) Conchubor.-- Vous pouvez pleurer pendant quelque temps, si vous voulez, mais bientôt viendra le jour où vous commencerez à avoir pitié d'un homme qui est vieux et désolé, et Grand Roi aussi... N'ayez pas peur de moi, car j'aime à voir que vous avez grande pitié pour les trois qui ont été vos amis en Alban. Deirdre.-- J'ai pitié, sûrement... J'ai tellement pitié, ce soir, en pensant à Naisi, que je pourrais enfoncer mes dents dans le coeur d'un roi. Conchubor.-- Je sais bien que la pitié est cruelle puisque c'est ma propre pitié pour moi-même qui a tué Naisi. Deirdre.-- Ce sont mes paroles sans pitié qui ont conduit Naisi à une mort qui n'aura pas sa pareille jusqu'à la fin de la vie et des tem...
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« Deirdre.— Écartez-vous un peu et cessez ce verbiage de fou, tandis que je suis brisée de douleur.

Je vois les flammes monter dans l'obscurité de la nuit ; et à cause de moi on entendra le cri des chats sauvages et des fouines sur un mur solitaire, là où il y avait autrefois des reines et des armées, et de l'or et de la pourpre, de sorte qu'une légende pourra être contée d'une cité détruite, et d'un roi fou, et d'une femme qui sera jeune pour toujours.

Je vois les arbres dépouillés et nus, et la lune brillante. Petite lune, petite lune d'Alban, vous serez solitaire cette nuit, et la nuit prochaine, et encore bien d'autres nuits quand vous parcourez les forêts qui sont au- delà de Glen Maoi, cherchant partout Deirdre et Naisi, les deux amoureux qui reposaient si doucement dans les bras l'un de l'autre ; J'ai une petite clef pour ouvrir la prison de Naisi, la prison que vous avez fermée sur sa jeunesse pour toujours.

N'approchez pas, Conchubor, car la Souveraine à laquelle vous devrez aussi vous soumettre a mis sa main entre nous.

C'étaient des malheurs qui furent prédits, mais de grandes joies ont été ma part toujours ; cependant, c'est un endroit glacé où je dois m'étendre pour être avec vous, Naisi, et glacés seront vos bras cette nuit, qui étaient si chauds autour de mon cou, autrefois...

C'est une pitoyable chose de vous parler tandis que vos oreilles sont fermées à ma voix.

C'est une pitoyable chose, Conchubor, que vous avez faite cette nuit à Emain, une chose, cependant, qui sera une joie et un triomphe jusqu'à la fin de la vie et du temps.

(Elle se tue).. »

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