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Dans quelle mesure peut-on parler de crise de l'institution familiale ?

Publié le 16/10/2011

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   Introduction    Valeur fondatrice de la société, la famille est le premier lieu d’apprentissage de la vie en communauté. Reposant sur l’alliance et la filiation, elle a connu différentes définitions selon les époques. Pendant la première moitié du XXe siècle, le modèle prédominant est la famille nucléaire constituée du couple et de ses enfants. L’après seconde guerre mondiale voit la société profondément transformée par l’avènement de la société de consommation, la place croissante de la femme dans le monde scolaire et professionnel, la libération des mœurs. Les valeurs familiales ont subi des modifications telles qu’elles conduisent à parler de crise de l’institution familiale. Après avoir montré les différentes manifestations de cette crise, nous essaierons de la relativiser en montrant qu’en dépit de ces la famille reste une valeur importante dans notre société.

« A.

L’institution familiale conserve une image forte Les enquêtes d'opinion le prouvent : les valeurs traditionnelles ne sont pas mortes.

Affirmer que le mariage estdevenu une coutume désuète est excessif.

Pour la plupart des personnes interrogées, réussir sa vie de couple resteun objectif prioritaire et les valeurs du mariage, telles que la fidélité, le respect mutuel et la solidarité dans lesépreuves, demeurent des valeurs fortes.

Le pacte civil de solidarité (PACS) institué en 1999 en est une preuve.

Cecontrat, offrant aux couples en union libre une sécurité plus grande, est en train de concurrencer le mariage avec 2PACS signés pour 3 mariages et semble démontrer la volonté de légitimer la vie à deux.

Il semblerait même que cesoit l’étape préliminaire à l’engagement plus solennel du mariage qui intervient souvent après la naissance du premierenfant.

Par ailleurs, le nombre de familles recomposées et l’apparition des familles homoparentales qui revendiquentle droit de se marier et de fonder une famille confortent la pérennité de l’institution.Avec la disparition du modèle patriarcal autoritaire, la famille est plus égalitaire et démocratique.

Dans une sociétéqui prône l’individualisme, elle devient le lieu idéal où l’on s’épanouit et s’émancipe.

De surcroît, l’enfant, désiré,devient l’objet de l’attention des parents, ceux-ci mettant tout en œuvre pour lui permettre d’exprimer sapersonnalité et de se réaliser.

De même, pour beaucoup, la famille est toujours le lieu de transmissions des règlesélémentaires de vie en commun comme le respect d'autrui et le sentiment de responsabilité.

Ce consensus seretrouve même chez les adolescents qui sont loin d’être en opposition avec leurs parents : deux tiers d'entre euxdéclarent avoir des relations privilégiées avec eux et bénéficier d’une écoute et d’une confiance réciproques.On constate également l’intensité plus forte de la vie privée.

L'univers familial prime sur l'environnementprofessionnel, les cercles d'amis ou les activités de loisirs : c'est là que l’on se sent le plus en harmonie et ensécurité.

Le besoin d’enracinement est toujours présent et les valeurs affectives mises en avant.

La vitalité desfêtes familiales autour des événements tels que les naissances, les anniversaires, témoigne que les satisfactions quel'on retire de la famille apparaissent comme essentielles et durables. B.

La solidarité intergénérationnelle est plus que jamais vivace La nucléarisation de la famille induite par l’évolution socio-économique peut laisser penser que la cohésion de lafamille a disparu et que la vitalité des réseaux familiaux s’est affaiblie.

En effet, historiquement, la famille étendues’est développée lors des périodes de crise comme par exemple au Moyen-âge, lors des guerres ou des épidémies.La famille souche, regroupant trois générations sous le même toit, que Frédéric Le Play considérait comme le modèleidéal a quasiment disparu avec l’exode rural et l’urbanisation.

Or, la solidarité familiale continue à prévaloir.

Bien plus,en cette période de crise, la famille devient la valeur refuge.

Pendant les Trente glorieuses, les enfants quittaientrapidement leurs parents pour conquérir leur autonomie.

Aujourd’hui, l’allongement de la durée des études et lesdifficultés économiques les maintiennent dans le cocon familial.

Celui-ci leur assure la sécurité que la société leurrefuse.

D’ailleurs, ce rôle d’amortisseur social est flagrant lorsqu’on observe que les jeunes en rupture familiale ouprivés de soutien familial sont nombreux parmi les SDF.Qu'il s'agisse de donations, favorisées par la loi du 1er janvier 2006, ou d’héritage, la solidarité intergénérationnelleest toujours vivace.

Ces aides, durables ou ponctuelles, ont pour but d’assurer la stabilité économique et l’ascensionsociale de la famille.

De plus en plus, les grands parents, qui appartiennent à une génération ayant des revenusconfortables et une bonne santé, s’occupent de leurs petits-enfants, les gardent, les soutiennent dans leursétudes.

Ils aident leurs enfants à devenir propriétaires, à surmonter les périodes difficiles comme le chômage.

Ilspeuvent financer leurs projets professionnels.

Ils transmettent ainsi des valeurs à la fois patrimoniales et morales.Les enfants, une fois entrés dans la vie active, peuvent à leur tour aider leurs parents.

Leur soutien affectif et actifest précieux en cas de maladie, de divorce ou de veuvage.

L’allongement de la durée de la vie conduit lesgénérations actives à s’occuper plus longtemps de leurs aînés.

Même si la canicule de 2003 semble avoir prouvé lecontraire, elles s’efforcent de maintenir leurs vieux parents le plus longtemps possible à leur domicile.

L’éloignementgéographique n’est du reste pas si fréquent : 75% des enfants mariés habitent à moins de vingt kilomètres de leursparents.

Les contacts sont donc fréquents et renforcent le sentiment d’appartenance commune, la cohésion etl’homogénéité de la famille. Conclusion Pour conclure, les pessimistes seront confortés dans leur opinion d’une crise de l’institution familiale en constatantque la famille traditionnelle tend à se raréfier sous les assauts de la modernité tandis que les optimistes verront dansl’apparition de nouvelles formes comme les familles recomposées ou monoparentales une preuve de sa vitalité.

Or,cette dernière ne peut être niée quand on constate la force des solidarités familiales.

En fait, la famille moderne,telle un caméléon, se transforme et s’adapte à la conjoncture.

Derrière sa mobilité se cache la continuité et leschangements n’ébranlent pas ses fondements.

Plus que jamais, dans un avenir incertain et anxiogène, la famillereste le havre dans la tempête.. »

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