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Constantin Ier le Grand par Jean-Rémy Palanque Doyen honoraire à la Faculté des Lettres d'Aix-en-Provence.

Publié le 05/04/2015

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Constantin Ier le Grand par Jean-Rémy Palanque Doyen honoraire à la Faculté des Lettres d'Aix-en-Provence. Constantin est, après Dioclétien, le fondateur de ce qu'on appelle le " Bas Empire " romain. Plus même que son illustre prédécesseur, il a marqué le monde antique et orienté l'histoire. Son règne - un des plus longs de l'époque, puisqu'il a duré trente ans - mériterait d'être retracé pas à pas. A défaut de pouvoir en faire le récit détaillé, on en notera ici les principales étapes et les lignes directrices. Flavius Valerius Constantinus né à Naïssus (Nis) en Illyricum le 27 février 282 (l'année étant approximative), était le fils d'un officier pannonien, Constance Ier, devenu, en 293, membre du collège impérial. Dioclétien, n'ayant pas d'enfants, écarta, on le sait, toute tendance à l'hérédité. Lorsqu'il remania la Tétrarchie en abdiquant le titre d'Auguste avec son collègue Maximien en 305, il évita donc de désigner comme Césars le fils de celui-ci et celui de Constance. C'est par une véritable usurpation que l'un et l'autre accédèrent au pouvoir l'année suivante : Constantin fut acclamé par les soldats à la mort de son père au fond de la Bretagne à Eboracum (York), et le nouveau chef de la Tétrarchie, Galère, ratifia ce choix, en lui reconnaissant au moins le titre de César ; mais lorsque Maxence et son père Maximien sont proclamés par les Romains trois mois après, cette irrégularité n'est pas avalisée, et s'ouvre alors une grave crise où en six ans allait sombrer la Tétrarchie. Constantin, d'abord maître des Gaules, conquiert l'Italie en 312 sur Maxence : vainqueur au Pont Milvius, il entre dans Rome où le peuple acclame le " restaurateur de la République " et le Sénat le reconnaît comme Maximus Augustus, " le plus grand des Augustes ", supérieur par conséquent à ceux qui détenaient le reste de l'Empire. Va-t-il alors reconstituer la Tétrarchie à son profit ? On lui en a prêté l'intention ; mais il ne semble pas que ce fut dans ses vues : resté seul avec Licinius, il liquide décidément le système de la Tétrarchie, remplacée par un régime tout différent. Alors que Dioclétien avait voulu renforcer l'unité impériale en répartissant les tâches administratives et militaires entre des subordonnés contrôlés par le premier Auguste, Constantin procède à un véritable partage de l'Empire : il est souverain de l'Occident et Licinius de l'Orient, chacune des deux partes imperii ayant sa législation propre et sa monnaie distincte ; la fiction de l'unanimitas ne laissait subsister entre eux qu'un lien moral avec la mention des deux Augustes dans l'intitulé des lois et celle des deux consuls (choisis par le premier Auguste) pour dater les années dans tout l'Empire. En outre, dans chacun des deux États, c'est une véritable dynastie qui est fondée. A la cooptation pratiquée par Dioclétien va se substituer une nouvelle légitimité de caractère héréditaire. Dès 310 on trouve les premiers indices de cette conception dans le panégyrique de Constantin prononcé devant lui à Trèves : selon l'orateur officiel, le prince tenait le pouvoir de son père, qui, avant de mourir, l'aurait désigné aux acclamations des soldats ; Constance lui-même se rattachait (en ligne féminine) au " divin " Claude le Gothique. En 317, un nouveau pas est franchi : deux Césars sont nommés en Occident, un en Orient, qui ne sont autres que les fils, encore jeunes, des Augustes : Crispus avait quatorze ans, mais Constantin le Jeune n'avait que quelques mois ; le système était donc fort éloigné de celui de Dioclétien, où les Césars étaient des collaborateurs expérimentés. Il ne s'agissait plus que d'héritiers présomptifs, destinés à se préparer aux tâches gouvernementales ou militaires, avant de succéder plus tard à leur père. De ces deux dynasties parallèles ainsi organisées, l'une va disparaître au bout de quelques années. Constantin avait été en guerre avec Licinius en 316 ; vainqueur en deux rencontres, il n'a pu ou voulu éliminer alors son rival, se contentant de lui enlever l'Illyricum oriental jusqu'...
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