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Clara Schumann-Wieck 1819-1896 Silhouette quelque peu effacée par l'éclat du génie de son mari, ce fut pourtant une admirable, forte et noble, fière et passionnée que Clara Schumann, celle dont Roland-Manuel déclare qu'elle fut " la plus grande pianiste des temps modernes ".

Publié le 05/04/2015

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Clara Schumann-Wieck 1819-1896 Silhouette quelque peu effacée par l'éclat du génie de son mari, ce fut pourtant une admirable, forte et noble, fière et passionnée que Clara Schumann, celle dont Roland-Manuel déclare qu'elle fut " la plus grande pianiste des temps modernes ". Enfant prodige, artiste consommée, compagne éprouvée, mère douloureuse et parfaite, telle fut Clara dans son exceptionnel destin de femme dont toute la vie se déroula sous le signe du sacrifice, de la tendresse et du courage. Née en 1819 à Leipzig, Clara Wieck fut, dès sa tendre enfance, dirigée vers le piano par son père, professeur émérite. A 5 ans, elle commença à travailler. Mais à cette époque, son père divorça et Clara connut la tristesse des enfants sevrés de l'amour maternel. " Ce fut la première dissonance de ma vie ", écrivit-elle plus tard dans son journal. A 9 ans, elle fit ses débuts de virtuose. Ce fut à ce moment qu'en 1829 Schumann arriva à Leipzig. Il y prit des leçons de Wieck et, selon l'habitude allemande, logea chez son professeur. A cette époque, Clara était déjà une charmante petite fille aux grands yeux profonds et aux boucles brunes. Sa célébrité précoce n'avait en rien altéré sa simplicité et son enjouement naturels, et Robert lui voua d'abord une admiration d'artiste ; comme, de surcroît, il adorait les enfants, ce fut bien vite entre eux une entente parfaite. Pourtant, Clara partait souvent en tournée avec son père, mais la deux jeunes gens s'écrivaient et, les années passant, Clara s'aperçut que Robert tenait de plus en plus de place dans so...
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« domestiques d'un ménage peu aisé et puis...

un seul piano, presque constamment accaparé par le travail de Robert...

Mais, avec son élévation d'âme coutumière, elle écrit, en mai 1841, “ L'amour est ce qu'il y a de plus beau au monde et chaque jour nous sommes davantage un seul c œ ur et une seule âme.

” Cette année-là, le 1er septembre, naît leur premier enfant : Marie.

Puis, peu à peu, Clara reprend contact avec le public et elle mènera de front la vie épuisante de concertiste et celle, non moins absorbante, de mère de famille.

Malgré les résistances de Robert, elle estime nécessaire de contribuer aux ressources du foyer afin que son mari puisse se consacrer entièrement à son œ uvre.

Le Danemark, la Russie, l'Allemagne, l'Autriche l'entendent et l'acclament, cependant qu'à Leipzig, comme à Dresde, comme à Düsseldorf où, tour à tour, s'installera le couple, viendront au monde sept autres enfants.

“ Les enfants sont la plus grande bénédiction, on ne saurait en avoir assez ”, disait Robert... Vie de famille étroitement unie qu'évoquent les souvenirs notés plus tard par Eugénie : “ Après dîner, nos parents jouaient aux dominos et les enfants avaient la permission de rester.

Notre grand plaisir était de gambader derrière notre mère assise sur le sofa ; parfois, elle nous accordait la faveur de dénouer ses cheveux et de jouer avec.

” En cette année 1853, ce bonheur familial était pour tous une réalité précieuse...

mais éphémère, hélas ! C'était le calme avant la tempête.

Le couple Schumann eut encore la joie de voir apparaître le jeune Brahms, dans toute la fraîcheur de son talent et de son culte pour le Maître.

Puis ce fut le drame : le 27 février 1854, la tentative de suicide dans le Rhin du malheureux Robert, le 4 mars, son internement à Endenich...

Durant les deux ans qui s'écoulèrent avant la mort de son mari, les médecins interdirent à Clara de le voir.

Le 21 juillet 1856, l'état du malade empirant, elle accourt, dans l'état d'émotion que l'on devine.

Hélas ! le 29, Schumann expirait.

Et ce furent quarante années qu'il fallut à Clara lui survivre. Plus que jamais apôtre itinérante de la musique de son bien-aimé Robert, elle reprend les routes d'Europe malgré sa fatigue croissante.

Son succès partout est immense, mais elle note, en 1860 : “ Extérieurement, ma vie peut donner l'impression d'être assez heureuse, mais à l'intérieur, quelle tristesse ! ” — Artiste exigeante, elle se cultive sans cesse, travaillant harmonie, contrepoint, abordant de nouvelles œ uvres, mais déplorant l'indifférence du public à Mozart et refusant les engagements si sa santé ne lui permet pas d'aborder des exécutions dans une forme parfaite.

Les années passent.

Clara continue sa vie de virtuose acclamée et de mère attentive.

La Russie, Paris, Londres lui font un accueil délirant.

Mais quand elle rentre chez elle, le calme de son home lui paraît à la fois bienfaisant et étrange, et elle écrit à Brahms : “ Quand je suis à la maison, je sens plus profondément encore la perte de celui qui fut le bonheur de ma vie ! ” C'est que les années ont rendu, hélas ! la maison familiale silencieuse.

En 1872, c'est sa fille Julie (que Brahms avait en vain demandée en mariage) qui meurt tuberculeuse.

En 1878, après 4 ans d'un long calvaire, c'est au tour de Félix, le fils quasi posthume et le plus doué de tous.

“ C'est la pire épreuve pour un c œ ur de mère et c'est la troisième que je dois subir.

” Le pauvre Ludwig passera 25 années dans une maison de santé.

Et Ferdinand laissera, en mourant dans un sanatorium, six enfants à la charge de Clara.... »

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