Christoph Willibald Gluck par Albert Paychère Professeur d'Histoire de la Musique au Conservatoire de Genève La carrière de Gluck, comme celle de Lully, porte la marque d'une providence exceptionnelle.

Christoph Willibald Gluck par Albert Paychère Professeur d'Histoire de la Musique au Conservatoire de Genève La carrière de Gluck, comme celle de Lully, porte la marque d'une providence exceptionnelle. Un petit Milanais, amené en France, devient dictateur de la musique du royaume sous Louis XIV. Un siècle plus tard, un petit paysan du Danube s'élève à la dignité de réformateur du drame lyrique, et met en émoi tout Paris. L'importance qu'on lui accorde est telle qu'il traite de haut princes et marquis. Il est vrai que le libéralisme est en marche ! Dans les deux cas, c'est Paris qui offre le terrain favorable à la consécration d'une gloire. Plus encore ! c'est le génie français qui inspire l'artiste, lui enseigne les principes sur lesquels il fonde des chefs-d'oeuvre. Lully prit pour modèle la tragédie de Racine, Gluck se documenta minutieusement chez Lully. Gluck est né le 2 de juillet 1714. Il a vécu sa petite enfance à Neuschloss dans le nord de la Bohême, où son père exerçait les fonctions de garde-chasse. A sa douzième année, on l'envoie au collège des Jésuites de Komotan. Il est du choeur, et s'exerce sur quelques instruments, il donne des leçons, racle du violon pour des bals et chante dans les églises : la misère et l'incertitude avec l'insuffisance professionnelle, car il n'a jamais appris sérieusement le métier de musicien. Le prince Lobkowitz, au service duquel était son père, le reco...