Charles VII 1403-1461 À la mort de son frère Jean, survenue le 5 avril 1417, Charles, comte de Pontieu, alors âgé de quatorze ans, devint l'héritier et successeur de Charles VI, prenant comme tel le titre de dauphin de Viennois.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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En 1435, lors du congrès d'Arras, les ambassadeurs du roi de France, moyennant
d'importantes concessions, décidèrent Philippe le Bon à rompre avec l'Angleterre.
L'année
suivante, le connétable de Richemont reprit Paris ; en 1449-1450, la reconquête de la
Normandie fut menée à bien ; en 1453, celle de la Guyenne fut définitivement achevée.
À
cette date, Calais seul, entouré de terres bourguignonnes, demeurait anglais.
Jusqu'à la fin
de son règne, en 1461, Charles VII n'eut plus à craindre pour la sécurité de son royaume.
Telle est la série d'événements qui valut à Charles VII ce surnom de “ roi très victorieux ”
qu'on lui attribua dès la fin du XVe siècle et que l'historiographie officielle de la monarchie
lui conserva par la suite.
Au départ, une cause en apparence désespérée ; au terme,
l'expulsion définitive des Anglais : quels éléments peuvent expliquer ce renversement
complet de la situation ?
Si la domination des Armagnacs ne s'est pas effondrée après la reprise de Paris par les
Bourguignons en 1418, c'est d'abord que le dauphin put compter sur les provinces qu'il
détenait personnellement, en tant que duc de Berry et de Touraine et comte de Poitou.
Cet
ensemble de terres, faisant écran entre la France du Nord et la France du Sud, lui permit
d'entraver l'action tentée par le duc de Bourgogne en Languedoc.
Très vite, Charles
disposa de nouvelles capitales : Bourges, Poitiers, Tours.
Dans les derniers mois de l'année
1418, il se proclama régent du royaume, reprenant le titre que son grand-père Charles V
avait porté avant son avènement, lorsque Jean le Bon était prisonnier des Anglais.
Tout se
passe comme si lui aussi considérait son père prisonnier à la fois de la faction
bourguignonne et de sa propre folie.
Autour du nouveau régent, on retrouve une grande partie du personnel qui avait
gouverné la France de 1413 à 1418.
Dans les mois qui suivirent son repli, il assembla les
États provinciaux à Chinon, s'assurant les ressources financières indispensables, créa un
Parlement à Poitiers, réussit à maintenir les alliances traditionnelles avec l'Écosse et la
Castille.
Il n'était pas seulement le chef du petit clan des Armagnacs, décidés à vendre
chèrement leur vie : Tanguy du Châtel, Arnaud-Guilhem, sire de Barbazan, le vicomte de
Narbonne ; de grands prélats, tels les archevêques de Reims, de Tours, de Sens et de
Bourges, les maisons princières d'Anjou, d'Orléans et de Bourbon, lui demeurèrent fidèles.
Le traité de Troyes aurait pu lui porter un coup fatal : son père, sa mère s'étaient
solennellement déclarés contre lui ; l'alliance anglo-bourguignonne était devenue une
réalité durable, intangible.
Le traité paraissait acceptable aux meilleurs esprits, aux
Français les plus éclairés : ne prévoyait-il pas une simple union des deux couronnes, qui
respectait l'organisation sociale, juridique, administrative de chaque royaume ? N'était-il
pas la seule issue possible à une lutte tragique, interminable ? Pour les “ sages ” de
l'Université, pour les notables parisiens, pour la majeure partie des clercs de la France
anglo-bourguignonne, il était l'unique moyen de rétablir une paix durable.
Presque aussitôt cependant, d'autres esprits en contestèrent la validité, estimant d'une part
que Charles VI n'était que le dépositaire de la couronne, ne pouvait en disposer librement,
et d'autre part que sa folie ôtait toute valeur à sa décision.
L'important est que cette
argumentation de droit constitutionnel se trouva en accord avec le sentiment de très
nombreux Français, pour lesquels il était inconcevable que l'“ ancien ennemi et adversaire.
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