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Charles VII 1403-1461 À la mort de son frère Jean, survenue le 5 avril 1417, Charles, comte de Pontieu, alors âgé de quatorze ans, devint l'héritier et successeur de Charles VI, prenant comme tel le titre de dauphin de Viennois.

Publié le 05/04/2015

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charles vii
Charles VII 1403-1461 À la mort de son frère Jean, survenue le 5 avril 1417, Charles, comte de Pontieu, alors âgé de quatorze ans, devint l'héritier et successeur de Charles VI, prenant comme tel le titre de dauphin de Viennois. Henri V d'Angleterre, victorieux à Azincourt le 25 octobre 1415, n'avait pas encore entrepris, à cette date, la conquête méthodique du royaume de France ; il n'y possédait que quelques points d'appui : Calais, Harfleur, Bordeaux et Bayonne. Mais l'invasion, désormais imminente, se trouvait grandement facilitée par les dissensions internes et les luttes civiles qui déchiraient la France, à la faveur de la folie de Charles VI, depuis une dizaine d'années. Après l'échec de la révolution cabochienne de 1413, le roi, le dauphin, Paris, tous les organes de gouvernement, se trouvèrent entre les mains des Armagnacs : ainsi appelait-on les hommes qui, après le meurtre du duc Louis d'Orléans, ordonné en 1407 par son cousin le duc de Bourgogne, étaient demeurés fidèles à sa veuve, Valentine Visconti, ainsi qu'à son fils, Charles, marié à la fille de Bernard, comte d'Armagnac. Ce dernier, devenu connétable de France le 12 février 1416, faisait peser sur la capitale une dictature de plus en plus rigoureuse. Sa position se trouvait menacée par la faction rivale des Bourguignons, dont le chef, Jean sans Peur, en vue de reprendre le pouvoir, s'était rapproché de Henri V, lui promettant même son concours. Pendant que le roi d'Angleterre entamait la conquête de la Normandie, le duc de Bourgogne, avec l'aide de la reine, Isabeau de Bavière, installa un gouvernement fantôme à Troyes. Paris lui ouvrit ses portes, le 29 mai 1418. Plusieurs chefs Armagnacs furent massacrés ; l'un d'eux cependant, Tanguy du Châtel, put s'enfuir en compagnie du dauphin et le mettre en sûreté à Bourges. Au printemps 1419, toute la Normandie est occupée par les Anglais. Paris est directement menacé. Armagnacs et Bourguignons proclament hautement l'urgente nécessité de se réconcilier. Une entrevue a lieu à Montereau, le 10 septembre 1419 : en présence du dauphin, Jean sans Peur y est assassiné. Son fils et successeur, Philippe le Bon, s'allie à Henri V : par le traité de Troyes du 21 mai 1420, Charles VI déshérite le dauphin au profit du roi d'Angleterre, qui devient son gendre. Un condominium anglo-bourguignon est prévu, dont l'une des tâches est d'achever la destruction des bandes armagnaques. Mais Henri V mourut prématurément, le 31 août 1422 ; le 21 octobre suivant, Charles VI disparut à son tour ; le nouveau roi d'Angleterre, Henri VI, âgé de quelques mois, devint alors roi de France. La régence fut confiée à son oncle, le duc de Bedford. De son côté, le dauphin se proclama lui aussi roi, sous le nom de Charles VII. La guerre se poursuivit, presque toujours à l'avantage des Anglo-Bourguignons. En octobre 1428...
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« En 1435, lors du congrès d'Arras, les ambassadeurs du roi de France, moyennant d'importantes concessions, décidèrent Philippe le Bon à rompre avec l'Angleterre.

L'année suivante, le connétable de Richemont reprit Paris ; en 1449-1450, la reconquête de la Normandie fut menée à bien ; en 1453, celle de la Guyenne fut définitivement achevée.

À cette date, Calais seul, entouré de terres bourguignonnes, demeurait anglais.

Jusqu'à la fin de son règne, en 1461, Charles VII n'eut plus à craindre pour la sécurité de son royaume. Telle est la série d'événements qui valut à Charles VII ce surnom de “ roi très victorieux ” qu'on lui attribua dès la fin du XVe siècle et que l'historiographie officielle de la monarchie lui conserva par la suite.

Au départ, une cause en apparence désespérée ; au terme, l'expulsion définitive des Anglais : quels éléments peuvent expliquer ce renversement complet de la situation ? Si la domination des Armagnacs ne s'est pas effondrée après la reprise de Paris par les Bourguignons en 1418, c'est d'abord que le dauphin put compter sur les provinces qu'il détenait personnellement, en tant que duc de Berry et de Touraine et comte de Poitou.

Cet ensemble de terres, faisant écran entre la France du Nord et la France du Sud, lui permit d'entraver l'action tentée par le duc de Bourgogne en Languedoc.

Très vite, Charles disposa de nouvelles capitales : Bourges, Poitiers, Tours.

Dans les derniers mois de l'année 1418, il se proclama régent du royaume, reprenant le titre que son grand-père Charles V avait porté avant son avènement, lorsque Jean le Bon était prisonnier des Anglais.

Tout se passe comme si lui aussi considérait son père prisonnier à la fois de la faction bourguignonne et de sa propre folie. Autour du nouveau régent, on retrouve une grande partie du personnel qui avait gouverné la France de 1413 à 1418.

Dans les mois qui suivirent son repli, il assembla les États provinciaux à Chinon, s'assurant les ressources financières indispensables, créa un Parlement à Poitiers, réussit à maintenir les alliances traditionnelles avec l'Écosse et la Castille.

Il n'était pas seulement le chef du petit clan des Armagnacs, décidés à vendre chèrement leur vie : Tanguy du Châtel, Arnaud-Guilhem, sire de Barbazan, le vicomte de Narbonne ; de grands prélats, tels les archevêques de Reims, de Tours, de Sens et de Bourges, les maisons princières d'Anjou, d'Orléans et de Bourbon, lui demeurèrent fidèles. Le traité de Troyes aurait pu lui porter un coup fatal : son père, sa mère s'étaient solennellement déclarés contre lui ; l'alliance anglo-bourguignonne était devenue une réalité durable, intangible.

Le traité paraissait acceptable aux meilleurs esprits, aux Français les plus éclairés : ne prévoyait-il pas une simple union des deux couronnes, qui respectait l'organisation sociale, juridique, administrative de chaque royaume ? N'était-il pas la seule issue possible à une lutte tragique, interminable ? Pour les “ sages ” de l'Université, pour les notables parisiens, pour la majeure partie des clercs de la France anglo-bourguignonne, il était l'unique moyen de rétablir une paix durable. Presque aussitôt cependant, d'autres esprits en contestèrent la validité, estimant d'une part que Charles VI n'était que le dépositaire de la couronne, ne pouvait en disposer librement, et d'autre part que sa folie ôtait toute valeur à sa décision.

L'important est que cette argumentation de droit constitutionnel se trouva en accord avec le sentiment de très nombreux Français, pour lesquels il était inconcevable que l'“ ancien ennemi et adversaire. »

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