Charles James Fox 1749-1806 Charles James Fox n'a exercé des fonctions ministérielles que pendant trois brèves périodes -- en 1782, 1783 et 1806 -- dont la durée totale n'atteignit pas vingt mois et l'on pourrait s'étonner de le voir rangé parmi les grands hommes d'État.
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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personnalités, et par les ranc œ urs nées chez Fox et ses amis du “ complot ” de 1783.
Les
espoirs de Fox se ravivèrent, quand George III eut son premier accès de folie en 1788, et il
se fit le champion des prétentions du prince de Galles à la Régence, c'est-à-dire
paradoxalement du trône contre le Parlement, mais la guérison du roi ruina ces
espérances, que bientôt la Révolution française et la guerre contre la France réduisirent à
néant.
Sur le plan des idées politiques, Fox peut être défini comme un pur libéral.
Il vivait dans le
souvenir de la lutte des défenseurs des libertés anglaises contre l'absolutisme des Stuart, et
de la “ Glorieuse Révolution ” de 1688.
Sa générosité en fit le champion des libertés
individuelles et l'avocat des opprimés : colons américains, dissidents religieux, esclaves
noirs, Irlandais, Indous ; concrètement, ses deux grands succès furent son “ Libel Act ” de
1792, qui protégeait la presse dans les procès en diffamation, et la résolution en faveur de
l'abolition de la traite des Noirs, qu'il fit adopter en juin 1806, trois mois avant sa mort.
Mais Fox ne souhaita jamais un changement radical dans les institutions anglaises ; son
idéal était une constitution “ équilibrée ”, dans laquelle la Chambre des Communes serait
pleinement indépendante à la fois de la Cour et du peuple et agirait entre eux comme
médiatrice ; son objectif constant fut de rétablir une “ balance ” entre l'exécutif et le
législatif, que la politique de George III avait compromise.
À cet égard, une réforme
électorale était souhaitable, mais Fox, tout en étant persuadé qu'elle renforcerait le
“ leadership ” de l'aristocratie whig, sans entraîner de révolution sociale, considéra
rarement qu'elle était urgente ; d'ailleurs, nombre de ses amis n'étaient-ils pas propriétaires
ou élus de bourgs “ non réformés ” ?
Fox accueillit donc avec enthousiasme la Révolution par laquelle la France semblait
s'engager enfin dans la voie de la liberté ; il salua la prise de la Bastille comme “ le plus
grand événement qui soit encore arrivé dans le monde et de loin le meilleur ”, et la
Révolution comme “ l' œ uvre la plus glorieuse jamais réalisée par l'intégrité humaine ”.
Mais il persista dans son admiration une fois que la Révolution se fut radicalisée et fut
devenue sanglante.
Il soutint qu'il voulait continuer à “ écouter ” la Révolution française,
qu'elle restait une grande force bénéfique, dont les Britanniques devaient adopter les
vertus, et que ses crimes étaient seulement le produit de l'hostilité des puissances
étrangères.
Il condamna la politique de guerre de Pitt, qui engageait l'Angleterre dans une
croisade du despotisme contre la liberté, et n'hésita pas à se réjouir des succès de la France
sur les coalisés.
Fox serait-il le précurseur de ces belles âmes qui applaudissent des régimes
de terreur ? Cependant, s'il y eut aveuglement de sa part, il y avait aussi confiance dans la
stabilité des institutions anglaises et conviction que la peur panique d'une contagion
révolutionnaire, qui animait le gouvernement et ses partisans, n'était pas justifiée.
Si les
foxites condamnèrent la répression contre-révolutionnaire, ils ne s'allièrent pas avec les
Jacobins anglais, dont leurs appartenances aristocratiques les séparaient et ils se tinrent
au-dessus de la mêlée, sans penser à prendre la tête d'un mouvement populaire.
Face à la vague contre-révolutionnaire et gallophobe qui déferla sur l'Angleterre, cette
attitude coûta cher à Fox.
Dès mai 179I, Burke avait rompu spectaculairement avec lui,
puis les “ Portland whigs ” l'abandonnèrent, pour se rallier à Pitt en 1794.
Il ne lui resta
qu'un petit groupe de fidèles pour poursuivre une opposition condamnée à l'impuissance,
braver l'impopularité et les accusations de trahison..
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