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Charles Dickens par Jean-Jacques Mayoux Professeur à la Sorbonne Dickens naquit en 1812, en pleine révolution industrielle, alors que les ouvriers brisaient les machines et que la police les assommait pour les convaincre qu'ils avaient tort.

Publié le 05/04/2015

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Charles Dickens par Jean-Jacques Mayoux Professeur à la Sorbonne Dickens naquit en 1812, en pleine révolution industrielle, alors que les ouvriers brisaient les machines et que la police les assommait pour les convaincre qu'ils avaient tort. L'année où il mourut, en 1870, une loi posait les principes d'éducation populaire qui sont le fondement de l'Angleterre actuelle. Il avait vingt ans lors du vote de la loi électorale qui est le prélude de l'évolution pacifique du pays ; vingt-deux ans lorsqu'une " loi des pauvres " surgie du passé préparait le monstrueux réseau de workhouses qui, en vingt-cinq ans, allait couvrir l'Angleterre. Son premier roman, Oliver Twist (Pichwick n'est pas un roman) fut pour les dénoncer et pour décrire les cruelles conséquences d'une charité inhumaine. Son second, Nicolas Nickleby, fut pour attaquer le foisonnement d'écoles et pensionnats de marchands de soupe qui étaient l'enfer de l'enfance. L'administration de la justice dans Bleak House, la morale utilitaire dans Temps difficiles, bien d'autres problèmes sociaux trouvent leur place dans des romans qui, de propos délibérés, ont un côté de tracts ou de pamphlets. C'est que dès ses premiers appels cet écrivain, ce romancier à la livraison mensuelle, s'est découvert une résonance, une puissance extraordinaires pour remuer la classe moyenne qui a trouvé et qui salue en lui son prophète. Chesterton a dit de lui que sa force vient de ce qu'il s'identifie à sa classe, de ce qu'il n'écrit pas ce qu'elle veut ; mais qu'il veut ce qu'elle veut. Il coïncide avec son éthique et avec son esthétique, comme put faire un Racine avec celles qui dominaient de son temps. Il est aussi limité que cette classe, et donc il a aussi peu le sentiment de ses limites ; l'inquiétude métaphysique ne l'effleure pas, ni le doute sur les fins humaines, ni l'ombre d'une révolte. Tout n'est pas harmonieux, mais tout doit pouvoir l'harmoniser, et le bonheur de l'individu sera la récompense du sens social, ou la marque d'une innocence que les peuples simples ont toujours reconnue, qui tant que les moeurs ne sont pas dégradées font une place honorée au fou, à l'idiot du village. D. C. : C. D... David Copperfield est bien le reflet de Charles Dickens, inversé dans le miroir du souvenir. Et d'abord, c'est un orphelin. Il n'a pas connu son père. Sa mère qui l'aimait s'est pourtant remariée à l'abominable Murdstone. Elle en est morte, morte d'une dureté froide appliquée sans relâche. Mais elle a laissé persécuter son fils. C'est ainsi que Dickens a transposé la première situation de sa vie, c'est ainsi qu'il a, en quelque sorte, puni de mort ses parents. Il a vécu une première enfance fragile, solitaire et semble-t-il profondément heureuse, dans un monde plein de douceurs réelles et de promesses imaginaires, de simplicités à la Peggotty et de grandes aventures en compagnie de Tom Jones ou de Don Quichotte, des héros souriants ou picaresques de Goldsmith et de Smollett. Là-dessus son père qui malheureusement n'était pas mort, mais qui ne savait pas que vivre, c'est être responsable, ayant fait un peu trop de dettes et de ces erreurs qui ne sont pas compte, s'était laissé mettre en prison. C'est à son image que M. Micawber complétera dans David Copperfield, par son existence joviale mais dérisoire, le symbole de la privation du père. C'est un orphelin sp...
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