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Catherine de Médicis par Michel François Membre de l'Institut.

Publié le 05/04/2015

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Catherine de Médicis par Michel François Membre de l'Institut. Directeur de l'École Nationale des Chartes Comme les grandes reines de son siècle - Marguerite d'Autriche, Marguerite de Parme, Marie Stuart, Marie Tudor et Élisabeth Ire - et plus qu'elles peut-être encore, Catherine de Médicis a provoqué chez ses contemporains la haine tout autant que l'admiration mais si les traits de son visage alourdi sous les voiles de deuil tels que les crayons du temps nous les ont conservés gardent encore une part de leur énigme, nous croyons aujourd'hui pouvoir mieux discerner qui elle fut et ce qu'elle voulut, à partir en tout cas du moment où les circonstances voulurent qu'elle prît en main les destinées du royaume de France. Rien, à dire vrai, ne l'y avait préparée au départ, du moins dans la pensée de ceux qui firent d'elle d'abord le jouet et l'enjeu de leurs menées politiques, mais on ne laisse pas d'être frappé de quelle façon les désordres au milieu desquels elle grandit en Italie préfigurent ceux auxquels elle dut faire face en France dans sa maturité et sa vieillesse : elle y fut jetée tout de suite sans défense. Son père Laurent de Médicis, duc d'Urbin, gouvernait à vingt-six ans la cité de Florence lorsqu'à la suggestion de François Ier, qui souhaitait disposer avec lui d'un allié sûr, il avait épousé Madeleine de la Tour d'Auvergne, comtesse de Boulogne, qui n'en avait que seize. De cette union célébrée en grande pompe à Amboise le 28 avril 1518 allait naître à Florence le 13 avril 1519 une fille, Catherine, qui ne connaîtra jamais ses parents car sa mère devait mourir quinze jours après sa naissance et son père trois semaines plus tard. Confiée aux soins de sa tante Clarice de Médicis, épouse de Philippe Strozzi, on la transporte à Rome où elle a pour tuteur son cousin le cardinal Jules de Médicis devenu pape sous le nom de Clément VII, qui aura toutes les attentions pour celle que l'on appelle la " duchessina " ; mais elle est à peine de retour à Florence en 1527 que l'émeute y éclate contre les Médicis : Catherine est retenue comme otage au couvent des Murate et transférée ensuite au monastère de Sainte-Lucie jusqu'au jour où, après dix mois de siège, Alexandre de Médicis entre en vainqueur dans la ville. En septembre 1530 Catherine regagne Rome où Clément VII a hâte de la reprendre auprès de lui car elle a onze ans et déjà s'ébauchent autour d'elle les projets de mariage, mais en se disputant...

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Directeur de l'École Nationale des Chartes. »

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