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Bertrand Russell par Anthony Quinton University Lecturer in Philosophy and Fellow of New College Oxford Incessamment actif, Bertrand Russell a passé longue vie en public.

Publié le 05/04/2015

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Bertrand Russell par Anthony Quinton University Lecturer in Philosophy and Fellow of New College Oxford Incessamment actif, Bertrand Russell a passé longue vie en public. Sa personnalité hardie, vive et féconde n'a jamais hésité à répondre aux préoccupations les plus intenses du moment. Ceci a eu pour résultat un commentaire aussi brillant que suivi de tous les aspects de la vie intellectuelle de son époque, ainsi qu'un nombre considérable d'écrits piquants et pleins d'à-propos. Cette sensibilité à l'entourage et cette fécondité ont cependant eu un côté négatif, Russell a quelque chose d'un jouisseur de l'intellect, l'excitant immédiat ayant peu à peu pris la place de projets plus ambitieux et plus élaborés. Santayana disait de lui qu'il aurait pu faire une carrière des plus réussies, que ce soit comme philosophe ou comme politicien, à condition d'avoir consacré toute son énergie à l'un ou l'autre de ces domaines, s'il avait su discipliner son esprit et renoncer aux plaisirs de l'irresponsabilité. Telle quelle, son oeuvre n'est pas à la mesure de ses capacités prodigieuses. Son principal apport constructif a été la transformation de la logique formelle. Sans trop simplifier nous pourrions dire que lorsque Russell aborda la logique formelle il n'y vit qu'un stérile fatras pédagogique, un vestige moyenâgeux bon à détruire, ou, lorsqu'elle dépassait un aristotélisme desséché, le passe-temps ésotérique de quelques mathématiciens philosophes. Lorsqu'il abandonna la logique formelle en publiant, en 1919, son Introduction à la Philosophie Mathématique il en avait fait une des principales disciplines intellectuelles à laquelle se consacraient les meilleurs esprits analytiques. Le rayonnement qu'il eut sur les philosophes du monde anglo-saxon est pour nous d'un intérêt plus immédiat. Très sensible à tout nouveau courant de pensées, il recevait, amplifiait, et transmettait une grande variété de tendances intellectuelles qui, sans lui, n'auraient jamais eu une répercussion aussi large et aussi rapide. Mondain, doué d'une grande acuité intellectuelle, Russell était parfaitement adapté à ce travail de critique et de sélection. Le succès ininterrompu de la renaissance de l'empirisme britannique, l'hégémonie presque complète d'une philosophie analytique et critique dans le monde anglo-saxon, sont dus en grande partie à l'impulsion dynamique que lui donna Russell. Même si toutes ses théories ne sont pas originales et dérivent de l'oeuvre d'autres penseurs, ce qui est le cas pour une bonne part d'entre elles, la portée immense de son travail de médiateur demeure intacte. Né à Chepstow en 1872 d'une des plus grandes familles de l'aristocratie anglaise, il perdit très jeune ses parents et fut élevé par son grand-père Lord John Russell, premier ministre libéral qui succéda à Palmerston. Il étudie les mathématiques à Cambridge et s'intéresse bientôt à la philosophie, tirant ses premières inspirations de l'hégélianisme anglicisé de F.H. Bradley qui prévalait à l'époque. L'influence de son ami et contemporain G.E. Moore l'amena à abandonner les thèses de F.H. Bradley vers 1898. Il fit paraître, en 1896, ses premiers écrits sur la philosophie des mathématiques à laquelle il consacra la plus grande part de son temps jusqu'à la publication du 3e et dernier volume des Principia Mathematica (écrit en collaboration avec Whitehead) en 1913. Cette oeuvre magistrale représentait le point culminant de son travail en logique formelle : l'ensemble des mathématiques y étant dérivé de cinq axiomes logiques de base. Le but essentiel de ce livre était de prouver " la thèse logistique " : les mathématiques sont un prolongement déductif ou même une partie de la logique. Ceci impliquait une transformation complète de la conception traditionnelle du champ d'application de la logique. La syllogistique aristotélienne ainsi que les apports insignifiants qu'elle reçut au cours du bimillénaire qui nous sépare d'Aristote, n'était plus qu'une partie, sans grande importance d'ailleurs, du système formel russellien. Mais en 1906, avec la publication de son premier essai philosophique d'un intérêt plus large, commença le début d'une période de vingt années pendant laquelle l'intérêt qu'il portait à la théorie de la connaissance cédait le pas à la politique, au pacifisme et à la pédagogie. Il ne publia rien de strictement philosophique entre 1927 et 1936, bien qu'il fît paraître neuf ouvrages (sur le mariage, le bonheur, les sciences, l'éducation, l'Histoire, le problème de la Paix, l...
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