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BÂTIMENT : LA PRÉFABRICATION

Publié le 23/12/2011

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Cette formule, très prometteuse pour l'avenir, n'en est encore qu'à ses débuts, et a surtout conquis les séries du second oeuvre, où d'ailleurs une normalisation efficace s'est imposée de bonne heure.

On peut dire néanmoins que l'industrialisation appliquée à n'importe quel échelon de cette longue gestation que représente l'édification d'un bâtiment permet toujours

- de diminuer sensiblement le prix de revient;

- de faire appel à une main-d'oeuvre spécialisée moins nombreuse, souvent difficile à obtenir à l'instant adéquat;

- d'obtenir une qualité conforme à un cahier des charges, car l'étude et le contrôle de cette qualité s'amortit sur une grande série;

- d'avoir des cadences de livraison adaptées à un marché donné, sans être tributaire des aléas des chantiers ou des caprices du climat.

« Face à ces impératifs modernes, force est de constater que le bâtiment n'est venu que tardivement aux méthodes employées dans l'industrie depuis longtemps, et que la plupart des corps d'état utilisent encore de nos jours des procédés très artisanaux.

Plusieurs raisons motivent cet état de choses qui freine encore l'essor de la construction : - tout d'abord, le fait que le métier du bâti­ ment était jusqu'à la dernière guerre essentiel­ lement local, et que la concurrence entre entre­ preneurs ne pouvait pratiquement que s'exercer sur place.

En effet, les matériaux employés traditionnellement dans la construction sont lourds, mais bon marché, et l'incidence de leur transport sur leur prix de revient est consi­ dérable.

L'utilisation de produits tels que la pierre, le sable, l'ardoise, la brique, doit se faire sur place, ou tout au moins à proximité de leur extraction.

- en second lieu, le logement est éminem­ ment tributaire du sol, tant au point de vue de l'urbanisme que des conditions techniques de réalisation.

On conçoit donc mal qu'une usine lointaine puisse livrer à distance un logement conçu en dehors de toute connais­ sance du site où il sera implanté; et il n'est pas si rare de voir l'harmonie d'un paysage rompue par l'implantation saugrenue de villas faussement accordées au décor, dans une jux­ taposition discordante qui défie le bon goftt.

- enfin, c'est l'un des métiers où la tradi­ tion, héritée des relents du terroir, est le plus fortement enracinée, non seulement dans les méthodes de travail du compagnon, mais peut­ être surtout dans l'esprit des clients, dont cha­ cun se croit architecte, et entend définir son logis à sa guise.

Il n'est pour s'en convaincre que de parcourir les vastes banlieues de nos villes où fleurissent l'imagination et l'initiative, sinon l'esprit frondeur, de notre caractère national.

Préfabrication ouverte ou fermée Devant l'expansion continuelle des program­ mes de construction, les entrepreneurs ont été amenés à se rationaliser pour économiser une main-d'œuvre limitée en quantité et en qualité, et à se mécaniser à la fois dans leurs moyens de transport au sol et leurs manutentions ver­ ticales.

De là à en venir aux procédés indus­ triels d'élaboration des ouvrages, il n'y avait qu'un pas qui fut vite franchi.

Il en résulte un système complet et relati­ vement autonome de construction hautement industrialisé, que l'on a pris l'habitude d'ap­ peler fermé, par le fait que l'entrepreneur fabrique des éléments qu'il consomme lui­ même : rien ne sort donc du circuit vers des ouvrages étrangers à l'entreprise.

Cette mé­ thode procure des éléments standards bien définis conçus pour recevoir, des autres corps d'état, d'autres éléments bien adaptés ou tout au moins facilement adaptables (bloc-fenêtres, canalisations, gaines ...

).

A l'encontre de ces méthodes nécessairement rigides et d'un maniement délicat, la préfa- 7085 BATIMENT brication ouverte, dite aussi légère, met à la disposition du constructeur des éléments nor­ malisés, tels que huisseries métalliques, ossa­ tures de planchers, bloc·eau, qu'il peut intégrer comme il l'entend dans son ouvrage.

Elle imite de très près les processus élaborés en cons­ truction automobile où le constructeur ne pou­ vant tout fabriquer lui-même fait appel à des fournisseurs très spécialisés d'articles choisis sur catalogue.

En effet, si ce n'est pas le loge­ ment qui est de série, ce ne peut être que l'élément.

Il y a donc encore de la place pour la construction traditionnelle assortie d'une abondante variété d'éléments industrialisés.

Cette introduction peut être progressive et à la mesure des naissances de nouveaux maté­ riaux ou procédés.

Cette formule, très prometteuse pour l'avenir, n'en est encore qu'à ses débuts, et a surtout conquis les séries du second œuvre, où d'ail­ leurs une normalisation efficace s'est imposée de bonne heure.

On peut dire néanmoins que l'industriali­ sation appliquée à n'importe quel échelon de cette longue gestation que représente l'édifica­ tion d'un bâtiment permet toujours - de diminuer sensiblement le prix de revient; - de faire appel à une main-d'œuvre spécia­ lisée moins nombreuse, souvent difficile à obtenir à l'instant adéquat; - d'obtenir une qualité conforme à un cahier des charges, car l'étude et le contrôle de cette qualité s'amortit sur une grande série; - d'avoir des cadences de livraison adaptées à un marché donné, sans être tributaire des aléas des chantiers ou des caprices du climat.

En définitive, la préfabrication ouverte et la préfabrication fermée ne sont que deux voies différentes pour aboutir à un même stade ulté­ rieur, où il n'y aura qu'un industriel entre­ preneur sur le chantier qui exécutera les fon­ dations et autres travaux d'adaptation au sol, puis assemblera autour d'une structure por­ teuse assemblée in situ ou préfabriquée un certain nombre d'éléments de construction incorporant tous les corps d'état actuels, élé­ ments qu'il aura, soit fabriqués lui·même, soit acheté à d'autres fournisseurs sur catalogue.

Mais pour parvenir à cette terre promise d'une industrialisation généralisée qui repré­ sente l'idéal dans l'économie des moyens, il faut qu'il existe effectivement un marché capable d'écouler de façon régulière les produits des industriels du bâtiment, Et ce marché est essentiellement lié à la répétition des ouvrages, donc au problème im­ portant de la continuité des programmes, et de l'importance des séries de logements.

L'Etat s'est d'ailleurs rendu compte de cette évolution inéluctable, puisque au concours ouvert en 1965 par le Ministère de la Construction, il a été garanti que les éléments qui seront choisis seront utilisés pour un minimum de 50 000 loge­ ments par an correspondant au programme triennal d'H.L.M.

De nouveaux espoirs sont donc permis.

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