Barberousse par Robert Folz Professeur à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines, Dijon Neveu du roi des Romains Conrad III, Frédéric de Souabe (ou de Hohenstaufen) accède à la royauté par l'élection des princes allemands le 4 mars 1152.
Publié le 05/04/2015
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Barberousse par Robert Folz Professeur à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines, Dijon Neveu du roi des Romains Conrad III, Frédéric de Souabe (ou de Hohenstaufen) accède à la royauté par l'élection des princes allemands le 4 mars 1152. Il a, à ce moment, atteint la trentaine ; de taille moyenne, avec des cheveux et une barbe d'un blond-roux qui lui fit donner par les Italiens le nom de Barberousse, il était un excellent guerrier. Généreux pour ses amis, dur et parfois cruel à l'égard de ses adversaires, esprit ouvert, animé au plus haut point par la volonté de restaurer la grandeur de l'Empire, il mit au service de ce programme des qualités éminentes : lucidité, persévérance, possibilité de s'adapter à toutes les circonstances, mesure (dont il lui arriva parfois de se départir) et par-dessus tout un sens profond de la justice et du droit qui fut l'un des principes directeurs essentiels de son action. Afin de la comprendre, il importe de rappeler sommairement la situation de l'Empire vers le milieu du XIIe siècle. On sait que l'Empire correspondait à l'union des royaumes d'Allemagne, d'Italie et de Bourgogne sous l'autorité du roi élu en Allemagne. Le " roi des Romains " était depuis 962 candidat-né au titre impérial : empereur il le devenait en recevant à Rome, des mains du pape, la couronne qui symbolisait la dignité suprême. Or, depuis la seconde moitié du XIe siècle, l'Empire avait subi une crise profonde dont la cause essentielle fut la réforme de l'Église, dite du nom de son promoteur, Grégoire VII, la Réforme Grégorienne, qui fit perdre à l'empereur toutes les prérogatives d'ordre ecclésiastique dont il avait joui jusqu'alors : contrôle de l'élection du pape, désignation et investiture des évêques en Allemagne et en Italie. Cette situation était d'autant plus grave qu'au cours de la longue période de troubles, connue sous le nom de Querelle des Investitures, que déchaîna dans l'Empire la réforme de l'Église, les anciennes structures territoriales et politiques de l'Allemagne devaient être détruites et que, sur leurs ruines, les lignages les plus importants de l'aristocratie avaient entrepris d'imposer leur domination sur la terre et les hommes. En Bourgogne, dont le lien avec l'Empire s'était singulièrement amenuisé, une féodalité envahissante affaiblissait considérablement le pouvoir royal. En Italie, les villes de Lombardie et du centre s'étaient, au cours de la crise, émancipées des évêques ou des comtes qui jusqu'alors les avaient régies au nom de l'empereur : elles étaient devenues des communes s'administrant elles-mêmes par des consuls qu'élisaient les habitants ; elles avaient usurpé les droits régaliens ; chacune s'occupait à conquérir le plat-pays environnant et se trouvait par le fait même en compétition avec ses voisines. De pareilles conditions imposaient à Frédéric Barberousse deux tâches principales : reprendre en main la haute aristocratie en Allemagne et en Bourgogne et, de façon générale, incorporer la féodalité à l'État ; définir la situation des communes italiennes dans l'Empire. Ces deux tâches s'inscrivent d'autre part dans les problèmes posés par les relations de l'Empire avec la Papauté et les royaumes voisins (Angleterre, France, Sicile en particulier). C'est donc une action complexe que Frédéric s'efforcera de réaliser au cours de son règne de trente-huit ans. Au cours des premières années du règne (1152-1157), le programme de restauration de l'Empire s'accomplit point par point. Placé en Allemagne devant la guerre civile qui avait éclaté sous le règne précédent entre son propre lignage et celui des Welf, il réussit à y mettre fin en concédant en 1154 à son cousin Welf Henri le Lion, duc de Saxe, des droits de souveraineté considérables sur les pays de la rive droite de la basse Elbe (Mecklembourg actuel) et en lui reconnaissant la possession du duché de Bavière dont il avait été naguère dépouillé par Conrad III. Mais la Bavière fut en la même occasion amputée de la marche d'Autriche et celle-ci élevée au rang de duché que Frédéric attribua à l'ancien compétiteur du Welf, Henri de Babenberg (1156). Ce compromis, outre qu'il mit fi...
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