Bajazet Ier par Nicoarà Beldiceanu Au cours du XIVe siècle, les dieux sont fastes à la maison ottomane.

Bajazet Ier par Nicoarà Beldiceanu Au cours du XIVe siècle, les dieux sont fastes à la maison ottomane. Ses destinées trouvent des bras forts et des princes doués pour conduire le jeune émirat et le sauver dans les moments de péril. Mourad Ier, véritable bâtisseur du nouvel État qui occupe des territoires étendus en Asie Mineure et dans les Balkans, rencontre la mort sur le champ de bataille de Kossovo (15 juin 1389). L'épée tombée de ses mains est reprise par son fils Bajazet dit Yildirim (l'éclair). Le nouveau sultan est né du mariage de Mourad Ier avec Gultchitchek hatoun. Bajazet, pour couper court à toute possibilité de troubles, supprime sur-le-champ son frère et arrache la victoire aux Serbes. La rapidité de ses décisions au feu même du combat, la célérité qu'il montre pendant tout son règne pour mener à bien leur accomplissement ne démentent pas son surnom. Quelle est la situation au lendemain de la victoire ? En Asie, Mourad Ier avait agrandi ses possessions. Dans les Balkans, il s'était imposé aux beys frontaliers, en devenant le chef de l'islam balkanique. Les Bulgares et les Serbes, divisés, ne peuvent s'opposer à l'avance des Ottomans et Byzance n'est plus que l'ombre d'un passé glorieux. Plus loin, au nord, se trouvent les pays de la couronne hongroise et la Valachie. L'Occident, à la même époque, n'arrive pas à vaincre ses propres conflits et encore moins à comprendre le péril ottoman. Bajazet hérite d'un État en pleine formation. Il apporte à ses nouveaux sujets, sauvés de l'anarchie anatolienne et balkanique, l'ordre et un régime d'imposition plus supportable et, enfin, la tolérance religieuse dans un monde orthodoxe hostile à Rome. Pourtant l'Anatolie gronde, les vassaux se rebellent. Les princes des émirats de Karaman et de Germiyan, de même que Burhaneddin arrachent quelques succès. Bajazet assure ses arrières en concluant un accord avec les Serbes d'Étienne Lazarevitch. Il...