Assurbanipal par Georges Dossin Membre de l'Institut de France et de l'Académie Royale de Belgique.

Assurbanipal par Georges Dossin Membre de l'Institut de France et de l'Académie Royale de Belgique. Le vaste et puissant empire assyrien fondé par Sargon II passa d'abord aux mains de son fils Sennachérib ensuite dans celles d'Assarhaddon. Ces deux rois, pour maintenir l'intégrité de cet empire et même tenter de l'agrandir, furent obligés de guerroyer dans l'une ou l'autre région de l'Asie occidentale ancienne. C'est ainsi que le roi Assarhaddon, le père d'Assurbanipal, mourut en 668 av. JC alors qu'il se trouvait avec ses armées sur la route qui devait le conduire en Égypte pour réprimer des révoltes qui y avaient éclaté. Assarhaddon, que ses inscriptions nous font connaître comme étant d'un naturel anxieux, avait redouté intrigues de palais ou guerres civiles lors de son décès et il avait cru prudent et sage de régler de son vivant la succession au trône. Poussé à ce partage par la reine mère Naqî'a et ses partisans, Assarhaddon attribuait l'Assyrie avec toutes ses provinces au fils cadet Assurbanipal tandis que l'aîné, Shamash-Shoum-Oukin, recevait seulement la Babylonie. Cette solution, apparemment sage et prévoyante, devait être la source d'une guerre fratricide, qui se termina par la destruction totale de Babylone. Assurbanipal n'avait guère, comme ses ancêtres, le goût des armes ; son éducation première l'avait plutôt tourné vers les lettres et les choses de l'art. Mais, à peine monté sur le trône, il se vit obligé de prendre la tête de la campagne égyptienne qu'avait amorcée son père et de la mener à bonne fin. Il réussit bien à parvenir jusqu'à Thèbes et à en chasser le roi Taharqa, qui dut s'enfuir vers la Nubie, mais, dès que l'armée assyrienne eut le dos tourné, Taharqa excita de nouveau...