Assimilation et intégration
Publié le 14/04/2011
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« Le multiculturel a échoué, totalement échoué «. Ces mots prononcés le 16 Octobre 2010 par la chancelière allemande Angela Merkel a relancé le débat sur les questions d’immigration et d’intégration. Selon elle, les immigrés doivent s’intégrer en adoptant la culture et les valeurs allemandes (« Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n’accepte pas cela n’a pas sa place ici. «) Ce discours survient après une étude démontrant la radicalisation de l'opinion outre-Rhin (sondage de la fondation Friedrich-Ebert qui montre que 35 % des Allemands jugent le pays « submergé « par les étrangers quand 55 % admettent « ne pas aimer les Arabes « tandis que 10 % des sondés estiment que l’Allemagne devrait être dirigée « d’une main ferme « par un « Führer «).
«
Selon l'INSEE, « est immigrée toute personne née de parents étrangers à l'étranger et qui réside sur le territoirefrançais.
» Certains immigrés deviennent français par acquisition de la nationalité française, les autres restentétrangers.
Toutefois, la qualité d'immigré est permanente.
Ainsi, un individu appartient à la population immigréemême s'il obtient la nationalité française.
L'intégration concerne à la fois des immigrés n'ayant pas la nationalité dupays d'accueil ou des individus ayant la nationalité, sans être pour autant insérées pleinement dans la société.Il s'agit d'un modèle fondé sur l'idée selon laquelle les immigrés sont membres de la communauté nationale, et sontsujets en ce sens aux mêmes droits et devoirs (la seule différence résidant dans les droits et devoirs liés à lanationalité).
L'intégration suppose l'échange.
Le principe d'intégration se base sur l'idée selon laquelle l'ensemble dela société nationale s'enrichit de la diversité culturelle.
Chacun accepte de se constituer comme maillon d'un tout oùl'adhésion aux règles de la société nationale et ses valeurs, le respect de ce qui est constitutif de l'unité et del'intégrité de la communauté n'interdisent pas le maintien des différences.Ainsi, les populations immigrées doivent être en mesure de bénéficier d'un système social, sanitaire et d'éducationsimilaire aux autres, en acceptant cependant de reléguer ses croyances et pratiques culturelles dans la sphèreprivée.
En France par exemple, l'intégration passe notamment pas le respect de la laïcité.Dans la mesure où l'immigration vise à s'installer dans un pays étranger dans le but d'y rester définitivement, lesimmigrés doivent s'adapter à leur pays d'accueil.
Toutefois, c'est une tâche difficile, qui nécessite de nombreuxefforts et s'opère dans la douleur.
L'immigration est un réel un choc culturel.
Les normes et comportement diffèrentd'un pays à un autre (coutumes, place accordée à la religion, codes vestimentaires etc).
L'immigré a donc beaucoupà apprendre s'il veut être accepté par la société.
En effet, l'intégration se base sur une asymétrie car pour certains,c'est aux immigrés de s'intégrer et non à la société nationale d'intégrer certains de leurs éléments culturels.
Celasuppose renoncements et apprentissages, car dans bien des cas c'est le nouveau venu qui doit faire le premier pas;le pays d'accueil pouvant tout au plus favoriser son intégration.On distingue deux formes d'intégration : l'intégration culturelle et l'intégration économique.L'intégration culturelle passe par la participation à la vie commune, par l'apprentissage de la langue nationale.Néanmoins, une intégration « idéale » suppose que les populations immigrées conservent leurs traditions etcoutumes.
Intégration doit rimer avec mixité.L'intégration économique est pleinement réalisée lorsque les immigrés ont un emploi stable leur permettant de vivredécemment.Ainsi, il est possible de ne pas s'intégrer culturellement mais de réussir son intégration économique.L'inverse est également valable, nombre d'immigrés étant bien intégrés culturellement mais cantonnés à des emploisprécaires.
C'est donc là où le rôle de la société est en jeu.
En effet, il y a échec de la politique d'intégration si toutle monde ne bénéficie pas des mêmes chances.
2) Une cohésion sociale fondée sur plusieurs relations
Dans « De la division du travail social » en 1893, Émile Durkheim décrit deux formes de sociétés.
Dans l'une, le liensocial est la solidarité mécanique et l'intégration procède de la conscience collective.
Dans l'autre, la solidarité estorganique, caractérisée par la division du travail et l'État doit, face à l'individualisme, trouver des modalitésd'intégration qui permettent une cohésion sociale.
Durkheim s'intéresse notamment à l'instruction civique, enseignéepar les instituteurs de la IIIe République.
Ainsi, selon Émile Durkheim, la cohésion sociale vient de l'intériorisation parles individus de normes et de valeurs communes, à travers une conscience collective ou le contrôle social.L'intégration est le processus permettant de maintenir la cohérence entre les différents maillons de la société, de lacommunauté nationale.
Celle-ci est considérée comme intégrée quand les individus qui la composent respectent lesrègles de vie commune.En France, l'intégration républicaine censée assurer la cohésion sociale se fonde sur trois éléments principaux.
• L'école laïqueEn 1881 et 1882, les lois « Jules Ferry » ont institué une école publique, laïque, obligatoire et gratuite pour tous lesenfants âgés de 6 à 13 ans résidant sur le territoire.
Au-delà des savoirs qu'elle se doit de transmettre (apprendre àlire, écrire, compter), l'école est également chargée d'inculquer la morale laïque et les valeurs républicaines (liberté,égalité, fraternité).
La formation scolaire doit permettre la mobilité sociale car l''école est le premier endroit oul'enfant construit sa vie sociale.
L'intégration passe par l'école.
Il s'agit de « placer l'élève au centre du systèmeéducatif » afin de le rendre autonome.
C'est une conception volontariste de la fonction de l'enseignement primaire,les professeurs étant les hussards noirs de la République.
Cependant, le rôle d'intégration de l'école a fortement étécritiqué, au vu de l'échec scolaire, souvent plus important dans les quartiers à un fort taux d'élèves d'origineétrangère que dans des certaines zones plus favorisées.
• L'apprentissage de la languePartager une langue commune est un élément très important de l'intégration.
L'apprentissage de la langue du paysd'accueil est primordial car s'intégrer est impossible pour un individu incapable de communiquer avec les autresmembres de la société.
De plus, la maîtrise de la langue est vue comme un facteur d'élévation sociale.
• L'acquisition de la nationalitéLe droit à la nationalité renforce l'intégration républicaine.
En effet, droit du sang (les enfants de parents françaissont français) et droit du sol (les enfants nés en France sont français) sont mêlés en France, de manière à mieuxintégrer les immigrés arrivés en France pour des raisons économiques.
Ce choix d'intégrer l'immigration de travailtrouve sa raison d'être dans le faible taux de natalité des nationaux dès cette époque.
Après la Seconde GuerreMondiale en effet, le développement économique des pays occidentaux en général et de la France en particulier.
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