Antiquité(Culture classique)

« alors que son frère n'en avait vu que six (ils prirent ainsi les auspices ou présages que l'on tirait du vol des oiseaux),fut considéré comme l'élu des dieux et fonda la ville, en 753 avant J.-C.La légende a eu sans doute pour effet de magnifier les débuts obscurs de ce qui ne fut, au commencement, qu'unbourg rural rendu aisément défendable par sa position sur une colline.

Mais elle permet de mesurer que deux notionssont indispensables pour comprendre l'antiquité classique : la famille, noyau initial de la future cité, et la religion.Les Grecs ont commencé par honorer les forces naturelles auxquelles ils se trouvaient confrontés.

Puis ils ont peuplél'univers de dieux incarnant ces forces naturelles, ils leur ont donné des noms et ils leur ont imaginé une histoire.Ausi, les anciens ont fait les dieux à l'image des hommes et l'on ne saurait comprendre l'Antiquité sans tenir comptede l'extrême importance qu'y revêtait la croyance religieuse — et ceci depuis la Haute Antiquité — associée à unetrès grande liberté d'imagination.On notera d'ailleurs que ces croyances se modifièrent : dans l'antiquité classique (où l'influence des cultes orientauxse fit sentir), l'avènement du judaïsme traduisit une évolution de la pensée qu'avait préparée la philosophie, toutcomme dans l'antiquité orientale le bouddhisme et le confucianisme sont sortis des crises qui secouèrent l'Inde et laChine au IVIe siècle avant J.-C.Valeur de référence et sources de la culture occidentaleQue les dieux et les déesses des Grecs et des Latins aient offert si longtemps leurs sujets aux peintres et auxsculpteurs européens indique à quel point l'antiquité classique a influencé l'art occidental.

On peut faire la mêmeremarque, évidemment, pour la littérature.

Non seulement nous avons emprunté aux anciens leurs thèmes, leurs «histoires », mais encore nos canons esthétiques, notre manière de voir, de penser, de sentir, d'écrire, de sculpter oude peindre ont été durablement marqués par la culture gréco-latine : elle est restée longtemps la référence majeuredes Européens.Il y a eu, du reste, relais permanent : les sociétés hellénistique, puis romaine, ont pris comme référence la Grèceclassique des V' et Ive siècles avant J.-C.

Rome ensuite, puis la Grèce et Rome, à _des degrés divers, ont été nosmodèles et nos sources d'inspiration.

Il s'agit là de composantes fondamentales de notre civilisation.Bien entendu, l'intérêt pour la culture classique s'est parfois relâché.

Il a connu, aussi, des regains de faveur dansl'opinion.

C'est le cas en cette fin du XXe siècle où l'on peut noter divers indices d'un retour à l'antiquité classique :la place qui lui est faite dans la presse littéraire, la réédition, destinée au grand public, d'auteurs grecs et latins,dans des traductions nouvelles (Cicéron, Juvénal, Plutarque, Sénèque...), l'organisation, par le journal Le Monde,d'un colloque, au Mans, en 1990, sur le thème « Les Grecs, les Romains et nous ».

L'Antiquité est-elle moderne ?demandait-on aux intervenants.

La diversité de leurs contributions, en tout cas, indique qu'elle continue d'interpellernombre d'entre nous.Le regain d'intérêt de nos contemporains pour la culture classique est certainement une preuve de leur curiositéintellectuelle.

Mais il traduit peut-être moins le besoin de comprendre d'où l'on vient que l'appréhension de devineroù nous nous dirigeons.. »