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Antiochus III 223-182 av.

Publié le 05/04/2015

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Antiochus III 223-182 av. J.-C. Antiochus III est le premier homme qui, de son vivant, porta le surnom de " Grand ". Pourquoi son prestige fut-il si grand pendant une dizaine d'années et pourquoi sa grandeur s'avéra-t-elle si éphémère ? Pour répondre à cette question il faut remonter jusqu'à Alexandre le Grand. Alexandre, roi de Macédoine et maître de la Grèce, conquit l'immense empire Perse. Mais son empire se disloqua après sa mort, en 323 av. J.-C. Trois grandes puissances émergèrent : la Macédoine, l'Égypte avec la Syrie méridionale qui échouèrent à Ptolémée, et la portion de Séleucus, un autre officier d'Alexandre. A sa mort, en 281, Séleucus possédait la Syrie, une grande partie de la Turquie, l'Iraq et l'Iran avec des territoires adjacents. La position d'Antioche, la capitale séleucide, était tout à fait excentrique, dans le coin nord-est de la Méditerranée, entre la Syrie et la Turquie, c'est-à-dire à la bordure occidentale et maritime de l'Etat séleucide. Comme leur capitale, les Séleucides regardaient vers la Grèce et la Macédoine, au-delà de la mer. Ils n'avaient aucun lien sentimental ou culturel avec les civilisations du monde oriental dont ils ne savaient rien et qu'ils ne tenaient pas à connaître. Des Macédoniens, des Grecs et des indigènes hellénisés constituaient les cadres de leur administration et de leur armée. Leur régime ne constituait cependant nullement un régime colonial dans le sens où nous l'entendons aujourd'hui. Comme ils n'avaient aucun zèle missionnaire, et ne cherchaient à améliorer ni la religion ni les égouts de leurs sujets, mais laissaient les indigènes aussi crasseux et aussi heureux qu'ils l'avaient été auparavant, la dynastie ne donna jamais lieu à aucune insurrection de leur part. En réalité, l'empire n'était représenté que par le roi et ses servants, ce qui expli...

« d'argent et sa caisse était vide.

Ce fut son vizir qui, en 221 paya l'arriéré des soldes de l'armée de sa propre poche.

(Mais cette aide mettait le jeune roi sous la tutelle de son ministre.

Pour se débarrasser de la dette et du ministre, Antiochus le fit assassiner.) Pour se procurer de l'argent frais, rien n'était plus avantageux que le butin que rapportait une guerre.

Mais la guerre contre Ptolémée tourna mal.

Le 22 juin 217, à Raphia, près de la frontière égyptienne, plus de cent quarante mille combattants (presque le même nombre qu'à Austerlitz) entrèrent dans la mêlée.

Ptolémée l'emporta, à l'étonnement de tout le monde.

Antiochus ne put que conclure la paix et se tourner vers l'Est.

D'abord, il rétablit son autorité dans l'Asie mineure, ensuite, en 212, il commença une randonnée militaire dans l'Iran qui le mena vers Téhéran et la mer Caspienne, l'Afghanistan, le pays de l'indus, et le golfe Persique.

Cette expédition rétablit l'autorité du roi dans la Haute-Asie.

Butin et rançons remplirent sa caisse mais ce succès fut éphémère.

Le danger immédiat passé, tel roitelet lointain oublia bientôt son suzerain et Antiochus perdit deux ans à combattre le roi de Bactriane (située entre l'Amou-Daria et l'Indukuch) pour finir par devoir reconnaître son indépendance.

Mais l'expédition lointaine et longue (212-205) d'Antiochus, les éléphants qu'il en ramena comme rançon d'un rajah indien et d'autres détails pittoresques alimentaient l'intérêt porté à ce nouvel Alexandre.

Antiochus ne négligeait pas l'art de la propagande, et bientôt l'audace et l'endurance du roi inspirèrent l'admiration générale.

Il devint “ grand roi ” et “ Antiochus le Grand ”. La fortune, d'autre part, lui permit de prendre sa revanche de l'Égypte.

Ptolémée IV, vainqueur à Raphia, mourut en 204, ne laissant pour héritier qu'un enfant.

Antiochus, appuyé par le roi Philippe V de Macédoine, saisit l'occasion pour dresser contre l'Égypte les possessions extérieures du roi-enfant et les conquérir comme les grands poissons avalent les petits.

Antiochus s'empara ainsi de la Syrie méridionale (208-198), ensuite il commença la reconquête de la dernière portion de l'héritage de Séleucus Ier, qui lui manquait encore : la côte égéenne de l'Asie mineure, et au-delà des Détroits, la presqu'île de Gallipoli et la partie adjacente de l'Europe.

De cette manière, sans le vouloir et sans le comprendre, Antiochus entra en conflit avec Rome. Pour les anciens la victoire était le meilleur titre de propriété en matière de droit international.

Séleucus Ier bâtit son empire en détruisant ses adversaires.

Ni lui ni ses héritiers n'avaient été vaincus par telle ville grecque ou tel prince indigène qui étaient devenus indépendants de fait après la mort de Séleucus Ier.

Quant à lui, Anciochus, il revendiqua tout l'empire de ses prédécesseurs jusqu'à la sixième génération, et décida de mettre fin à l'occupation de fait qui, disait-il — lorsqu'il s'agissait de ses adversaires — ne pouvait jamais constituer un juste titre d'acquisition. Cette doctrine étonnait les Romains.

Ce peuple de juristes — dont le droit est toujours le nôtre — était empirique dans les affaires.

Certes, ils savaient bien manier les arguments juridiques. A les croire, ils ne faisaient la guerre que pour défendre leurs alliés.

En ce faisant, ils conquirent le monde.

En fait, la défense des alliés n'avait pour les Romains qu'une seule fin : ne pas avoir de voisins dangereux.

On faisait la guerre pour les alliés, loin de Rome, pour ne pas la faire plus tard en Italie contre un voisin devenu encore plus redoutable par sa victoire. »

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