Andrea Mantegna par Amadore Porcella Professeur d'histoire de l'art de l'Université Pontificale, Rome La personnalité artistique d'Andrea Mantegna s'affirme et s'impose au XVe siècle vénitien comme celle d'un novateur et d'un maître.
Publié le 05/04/2015
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Andrea Mantegna par Amadore Porcella Professeur d'histoire de l'art de l'Université Pontificale, Rome La personnalité artistique d'Andrea Mantegna s'affirme et s'impose au XVe siècle vénitien comme celle d'un novateur et d'un maître. C'est à lui que l'école vénitienne dut de connaître les lois de la perspective picturale dont Piero della Francesca et Paolo Uccello en Toscane, et Melozzo da Forli à Rome, furent les grands promoteurs. Personnalité forte et complexe, Mantegna qui, selon la coutume caractéristique de la Renaissance, a cultivé en même temps et avec un égal bonheur les diverses formes d'art, a laissé en exemple de son génie, comme sculpteur, les deux coffres de Klagenfurt et son portrait de la chapelle Saint-André à Mantoue, d'une puissance exceptionnelle autant par le modelé que par l'expression ; comme architecte, le plan de l'atelier qu'il se fit construire à Mantoue et ceux de la chapelle Notre-Dame de la Victoire, et comme graveur, particulièrement la belle série des Bacchanales. Parmi les grands maîtres vénitiens de la première Renaissance, de Bellini à Vivarini, d'Antonello à Carpaccio, Mantegna domine par la puissance de son génie. Son influence fut si grande que nous en trouvons des traces dans toute la Vénétie et jusqu'à Ferrare, Mantoue, Brescia et Crémone. Elle s'est exercée sur des artistes de tempéraments très divers comme Giovanni Bellini dont, par exemple, la Prière au Jardin, de Londres, est très proche de la Transfiguration du Musée Correr, ou comme Corrège qui, dans ses premières fresques de Mantoue, reprend des thèmes et des techniques qu'il doit incontestablement à Mantegna. Caractère fier et dédaigneux, Mantegna fut un pur classique et un humaniste rigoureux, ne se contentant jamais d'un effet facile ou d'un succès momentané. Son sens classique absolu le rapprocha par affinité élective des grands Toscans, surtout de Donatello. On a beaucoup écrit, mais sans arriver toujours à des conclusions bien précises, sur l'éducation de Mantegna, sur les débuts de sa prodigieuse activité et les sources de son art. Un sort curieux échut à son maître, Francesco Squarcione, qui, porté sur l'Olympe comme fondateur de l'école de Padoue, a disparu dans ces sortes de limbes où la critique aime à reléguer certaines traditions et certaines gloires, victimes de la nouveauté ou de la polémique. Il est bien certain que Squarcione ne fut pas un grand peintre, que même il exploitait ses élèves jusqu'à les adopter pour se les attacher. Mais de là à minimiser, ou même à nier son influence sur la formation de Mantegna, il y a loin. Cependant, si les fresques de l'abside de la chapelle Ovetari (1448) doivent bien être considérées comme la première expression du talent de Mantegna, il faut reconnaître que l'élève ne doit pas grand-chose à son rusé maître. Mais, par le style et la technique, ces peintures sont évidemment l'oeuvre d'un artiste...
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