Alfred de Musset par Emile Henriot de l'Académie française La grande chance de Musset est d'avoir exprimé avec bonheur les sentiments de la jeunesse de son temps, et parmi eux quelques-uns des sentiments de la jeunesse de toujours.
Publié le 05/04/2015
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Alfred de Musset par Emile Henriot de l'Académie française La grande chance de Musset est d'avoir exprimé avec bonheur les sentiments de la jeunesse de son temps, et parmi eux quelques-uns des sentiments de la jeunesse de toujours. Cela explique à la fois son vieillissement et sa survie. Il date et il demeure près de nous, ne serait-ce que comme un symbole. Il a mieux : de beaux cris, où la sincérité se mêle à la littérature (est-ce un crime pour un écrivain d'être littéraire ?) ; il a l'indépendance et la franchise. Faire le point sur lui, quand on l'a aimé à vingt ans, c'est aussi faire le point sur soi-même, répudier ses propres exagérations, retrouver le vrai sous les fantasmes du lyrisme, se regretter dans ce qu'on n'a plus et penser à ce qu'on a eu de bon dans sa jeunesse, l'amour, le besoin d'aimer, et une fraîche et naïve exaltation de l'âme, et ces rudes contacts, enrichissants ou destructeurs, avec le rée. Bref, Musset, pour moi (de plus en plus je m'avise qu'on ne peut donner sur aucun sujet que son sentiment), c'est, sans négliger ses charmes certains, le lieu émouvant de rencontre entre l'éternel romantisme et l'assagissement qui aboutit pour les uns à une démission, pour les autres à l'enivrante et mâle victoire du vrai. Alfred de Musset a été célèbre dans le cénacle romantique avant même d'avoir publié. Il avait récité ses premiers vers chez Nodier, dans les salons de l'Arsenal. Il aimait le plaisir et il séduisait par sa gaieté, son esprit, son ardeur à vivre. Il était ivre de Byron et de Shakespeare, et en même temps, à travers un père rousseauiste et un oncle voltairien, il se rattachait par sa formation classique à Rousseau, à Diderot, à Marivaux, à Molière, à La Fontaine et à Marot, dont le souvenir ja...
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