Alcuin vers 730-804 Traduisant un sentiment très répandu, nombreux sont les historiens
Publié le 05/04/2015
Extrait du document
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deux campagnes militaires, dans l'éclat naissant d'un grand règne.
De dix ans plus jeune
qu'Alcuin, il avait quarante ans et s'efforçait avec zèle de combler les lacunes d'une maigre
instruction initiale grâce aux leçons des premiers maîtres de grammaire latine qu'il avait
amenés d'Italie, Pierre de Pise, Paulin d'Aquilée et Paul Diacre.
L'arrivée d'Alcuin allait
relancer, en le dépassant, au témoignage d'Eginhard, un effort qui s'essoufflait.
De 782 à 790,
Alcuin sera l'animateur d'un véritable foyer de culture à la cour itinérante du souverain franc.
Il est assez difficile d'en imaginer les structures et les méthodes qui devaient pourtant, toutes
proportions gardées, être plus proches des libres entretiens qui, dans l'Antiquité, groupaient
des élèves autour d'un maître, et des discussions érudites que tenaient les “ libertins ” dans
les salons parisiens du XVIIe siècle, que des strictes formules pédagogiques des temps
modernes.
L'“ école palatine ” rassemblait autour du roi ses enfants, ses parents, ses
conseillers laïques et ecclésiastiques, ses courtisans et leur progéniture, et cela au gré des
déplacements continuels d'une cour qui ne trouvera un établissement stable qu'en 796, à
Aix-la-Chapelle, et seulement de Noël à Pâques, quand l'hiver interdisait les expéditions
armées, auxquelles, soit dit en passant, Alcuin se refusa toujours à prendre part.
Pour
encadrer tant d'enthousiasme, Alcuin avait fait venir d'York d'anciens disciples et on lui
attribue, sans doute avec raison, l'organisation d'une bibliothèque centrale et celle d'un atelier
de copistes pour l'enrichir.
Sauf, en 786, à 1'occasion d'un bref voyage pour participer à un
concile en Northumbrie, Alcuin ne cessa, pendant près de dix ans, d'enseigner au Palais et
d'inspirer, sinon de rédiger, les capitulaires qui enjoignaient de créer des écoles et d'instruire
les clercs destinés au service de l'Église et de l'État.
A la fin de 790, peut-être inquiet des nouvelles qu'il recevait de sa patrie, où régnait en
permanence une agitation politique sanglante, et conscient aussi d'avoir accompli sa mission
après la mise en route de la réforme intellectuelle et morale du royaume, Alcuin obtint la
liberté de rentrer en Angleterre.
Son absence devait être de courte durée.
Une nouvelle crise
religieuse justifiait l'appel qu'entre avril et juin 793 lui adressa Charlemagne.
Contre
l'adoptianisme qui se développait en Espagne et gagnait les régions occidentales du royaume,
un concile, auquel fut convié Alcuin, en raison de sa science exceptionnelle, s'ouvrit à
Francfort le 1er juin 794.
S'il est difficile, à vrai dire, de déterminer exactement la part qui lui
revient dans les travaux préparatoires aux résolutions finales et de savoir dans quelle mesure
ses avis furent suivis, il n'en demeure pas moins que sa collaboration ne semble pas avoir
déçu ceux qui avaient fait appel à lui.
Des préoccupations nouvelles, à en juger par sa correspondance, mais il est vrai qu'elle est
surtout abondante pour cette période, apparaissent dans le courant de ce second séjour sur le
continent : la lutte contre l'hérésie bien sûr, mais aussi l'extension de la réforme à des
domaines plus larges, d'ordre liturgique, disciplinaire, moral et politique.
Entre-temps, l'âge,
une santé déclinante, l'aspiration au repos monastique inclinent Alcuin à fuir l'éclat tout neuf
d'Aix-la-Chapelle.
En 796, renonçant à l'Angleterre où sévit la guerre civile après l'assassinat
du roi de Northumbrie Ethelred (avril) et la mort d'Offa, roi de Mercie (juillet), Alcuin reçoit
l'abbaye de Saint-Martin de Tours, lieu de pèlerinage prestigieux, au centre d'un patrimoine
foncier sans égal.
Alcuin pourra y donner libre cours à son appétit de réforme, sans grand
succès à la vérité.
Les moines obéissent mal à celui qu'ils considèrent comme un étranger.
Ses.
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