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Agrippa d'Aubigné par Thierry Maulnier C'est étrangement amoindrir la place de l'oeuvre d'Agrippa d'Aubigné dans nos lettres que d'y voir seulement le réquisitoire d'un partisan de génie, la vitupération éclatante et un peu monotone d'un poète fanatique, politique et moraliste.

Publié le 05/04/2015

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Agrippa d'Aubigné par Thierry Maulnier C'est étrangement amoindrir la place de l'oeuvre d'Agrippa d'Aubigné dans nos lettres que d'y voir seulement le réquisitoire d'un partisan de génie, la vitupération éclatante et un peu monotone d'un poète fanatique, politique et moraliste. Par l'oscillation qui porte l'auteur des Tragiques des pires violences terrestres aux plus hautaines métaphores, par la vigueur des passions qui s'inscrivent sans gêne dans le cadre magnifiquement fleuri de la rhétorique, par la part que s'y donne l'auteur lui-même dans une oeuvre qu'il ne dédie pas à la gloire de héros lointains, mais lance sur ses ennemis comme une machine de guerre, par l'aisance avec laquelle l'auteur y enveloppe dans un même regard, dans un même souffle, tout le territoire de la condition humaine, depuis ses profondeurs de colère et de nuit jusqu'à son sommet théologal, les Tragiques sont plus que les Satires ou les Châtiments de Hugo, plus que le chef-d'oeuvre français de la poésie polémique, plus que l'épopée du protestantisme : l'ambition du dessin, le flamboiement mêlé de l'actuel et de l'éternel au contact d'une haine et d'un amour également incendiaires, et aussi les faiblesses de l'ensemble, les bavardages anecdotiques ou métaphysiques qui gâtent certaines parties, font de cette oeuvre d'hérétique ce qui, dans notre littérature, se rapproche le plus de la Divine Comédie. Mais le principe féminin, introduit au coeur même de l'épopée religieuse de Dante où il apporte la grâce d'un visage et la clé des sanctuaires supérieurs de la m&ea...

« par Thierry Maulnier. »

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