1 sur 5 Questions contemporaines Léa MICHEL - 2015/2016 L’école est-elle en crise ?

1 sur 5 Questions contemporaines Léa MICHEL - 2015/2016 L’école est-elle en crise ? « Je n’ai plus aucun espoir pour l’avenir de notre pays si la jeunesse d’aujourd’hui prend le commandement demain » disait déjà Hésiode en -720 avant JC. L’impression dans l’opinion publique d’une catastrophe autour de l’école et de l’éducation n’est donc pas quelque chose de nouveau. En effet, le débat autour d’une crise de l’école est au coeur du débat public depuis la création de l’institution scolaire. Le mot « école » renvoie d’abord à un lieu qui correspond à l’ensemble des institutions par lesquelles une société assure son système d’éducation. Ces institutions sont, dans une société contemporaine, largement organisées par l’Etat. La formation des individus passe par des programmes dé?nis par le ministère de l’Education nationale permise par des méthodes d’enseignements qui s’adaptent à l’évolution des sociétés pour remplir les principales missions de l’école : lutter contre les inégalités, intégrer dans le monde commun et former des individus. L’école est un sujet délicat à la fois car c’est un sujet politique, la création de l’école est concomitante à celle de la République, mais également car c’est un sujet qui concerne l’ensemble de la société : à la fois les acteurs directs, professeurs, élèves, parents-d’élèves, politiciens mais également le reste de la société puisque nous avons tous une expérience scolaire qui crée un rapport à l’école particulier à chacun. Suscitant de la nostalgie, l’école est victime de nombreuses idées reçues qui nourrissent l’idée de décadence de l’école par des débats passionnés comme nous avons pu y assister lors de la réforme de l’orthographe. L’école doit en effet faire face à remise en cause de sa forme elle même, une crise d’autorité semble saper les fondements de l’institution. Mais l’école est également mise à mal par sa dif?culté à remplir ses missions principales notamment en terme d’égalité des chances et d’accès à une promotion sociale. Ce malaise de l’école se retrouve dans les enquêtes internationales réalisées par PISA mais également et surtout au sein même de l’école par la montée de l’absentéisme, étape déterminante dans le décrochage scolaire. Une remise en cause du système scolaire actuel est-elle alors valable, ou au contraire, est-ce une mutation de ce système? S’il existe bien une remise en cause du système actuel, qui passe par le questionnement sur l’ef?cacité des missions de l’école, une remise en cause des contenus et des méthodes d’apprentissages, la crise témoigne davantage d’une mutation qui passe notamment par des nouvelles pédagogies plus que d’une rupture. L’école semble devoir faire face à une remise en cause de son système. Dans les sociétés démocratiques, l’Ecole est l’institution qui détermine largement les positions sociales des individus. Toutefois, on observe une contradiction entre les objectifs de démocratisation et le maintient des inégalités scolaires. En effet, le niveau général d’instruction d’élève s’élève mais les inégalités ne réduisent pas pour autant. Tout d’abord, on observe des inégalités de genre. On constate, en effet, que seulement une ?lle sur quatre fait une classe préparatoire aux grandes écoles. A cela s’ajoute, des inégalités de région, les 10 meilleurs lycées de France sont des lycées parisiens. Egalement, Tout se passe comme si les inégalités s’étaient « déplacées vers le haut ». Par exemple, les enfants de cadres ont encore aujourd'hui 8 fois plus de chance d’obt...