Proposition de correction : Victor Hugo, Notre Dame de Paris, (1831) ch. VIII, t. 7
Publié le 16/05/2022
Extrait du document
«
Proposition de correction : Victor Hugo, Notre Dame de Paris, (1831) ch.
VIII, t.
7
Eléments pour une introduction :
Victor Hugo, considéré comme le chef de file du mouvement romantique, est l’un des auteurs qui a marqué
l’histoire littéraire du XIXème siècle.
Auteur prolifique, il est connu pour ses pièces de théâtre (Ruy Blas, Hernani), pour
sa poésie tour à tour lyrique et engagée (Les Contemplations, Les Châtiments) mais aussi pour ses œuvres
romanesques, comme Les Misérables ou Notre-Dame de Paris, qui mettent en scène des personnages complexes dans
un cadre historique tourmenté.
L’extrait étudié est issu du chapitre VIII du tome 7 de Notre-Dame de Paris, paru en 1831.
Cette longue fresque
historique raconte notamment l’amour meurtrier de Frollo pour Esmeralda, une jeune bohémienne qui fascine les
hommes par sa grande beauté.
A ce moment de l’intrigue, le lecteur découvre ici une scène bien étrange : contre de
l’argent, Frollo a obtenu de Phoebus la permission d’épier les ébats amoureux du capitaine et de la belle bohémienne.
A la limite du fantastique, cet extrait donne à voir la métamorphose bestiale de Frollo, débordé par ses pulsions.
Problématique : comment la mise en scène du regard permet-elle de suggérer de manière expressive la jalousie
meurtrière de Frollo ?
Mouvements du texte :
-
(l.1 à 3) « En parlant ainsi […] de plus en plus » : une atmosphère sensuelle et érotique entre deux amants
(l.
4 à 13) « Dom Claude […] ce baiser » : une scène d’intimité amoureuse pervertie par le regard de Frollo
(l.
14 à 22) « Tout à coup […] du bourreau » : mise en scène d’une apparition monstrueuse
(l.
23 à 26) « Quand elle reprit ses esprits […] un capitaine » : le réveil d’Esmeralda, entre cauchemar et réalité
Premier mouvement : une atmosphère sensuelle et érotique entre deux amants
« En parlant ainsi de sa voix la plus douce, il s'approchait extrêmement près de l'égyptienne, ses mains caressantes
avaient repris leur poste autour de cette taille si fine et si souple, son œil s'allumait de plus en plus.
»
•
•
•
•
•
•
Phoebus et Esméralda se laissent porter par leurs désirs charnels, teintant ainsi l’extrait de sensualité et
d’érotisme.
Les champs lexicaux du toucher, mais aussi la vue et l’ouïe suggèrent l’éveil des sens.
La périphrase « l’égyptienne » qui permet de désigner Esméralda contribue à la sensualité de l’atmosphère
en rappelant l’exotisme de la bohémienne.
On relève l’allitération en [s] qui évoque la douceur des caresses et des corps qui s’enlacent
Par ailleurs, on note les superlatifs et adverbes d’intensité, comme pour signaler la montée du désir charnel
(« la plus douce », « si fine », « si souple »)
Le motif du feu, que l’on retrouvera tout au long de l’extrait, évoque grâce à la métaphore « s’allumait » la
puissance du désir de Phoebus
→ Ce premier mouvement dessine l’intimité des deux amants, dans un climat propice à la sensualité.
2e mouvement : une scène d’intimité amoureuse pervertie par le regard de Frollo
« Dom Claude cependant voyait tout.
La porte était faite de douves de poinçon toutes pourries, qui laissaient entre
elles de larges passages à son regard d'oiseau de proie.
Ce prêtre à peau brune et à larges épaules, jusque-là condamné
à l'austère virginité du cloître, frissonnait et bouillait devant cette scène d'amour, de nuit et de volupté.
La jeune et
belle fille livrée en désordre à cet ardent jeune homme lui faisait couler du plomb fondu dans les veines.
Il se passait en
lui des mouvements extraordinaires.
Son œil plongeait avec une jalousie lascive sous toutes ces épingles défaites.
Qui
eût pu voir en ce moment la figure du malheureux collée aux barreaux vermoulus eût cru voir une face de tigre
regardant du fond d'une cage quelque chacal qui dévore une gazelle.
Sa prunelle éclatait comme une chandelle à
travers les fentes de la porte.
(…) Le capitaine, enivré, colla ses lèvres ardentes à ces belles épaules africaines.
La jeune fille, les yeux perdus au
plafond, renversée en arrière, frémissait toute palpitante sous ce baiser.
»
•
Mais dès la ligne 4, la sensualité précédemment mise en place prend une coloration malsaine.
C’est ce que
montre l’adverbe « cependant » qui signale la présence de Frollo qui est caché → position de voyeur..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Commentaire : Victor Hugo, Notre Dame de Paris, livre VIII, chapitre IV, (1831), « Ecoute. Un jour…Je le crus »
- Quasimodo, personnage du roman de Victor Hugo Notre-Dame de Paris (1831).
- Victor Hugo Notre-Dame de Paris
- Notre-Dame de Paris. Roman de Victor Hugo (analyse détaillée)
- Le personnage de CHATEAUPERS Phoebus de Victor Hugo Notre-Dame de Paris