explication de texte "une charogne" de Baudelaire
Publié le 29/03/2022
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Explication linéaire : « La Charogne » de Charles Baudelaire
En 1857, Lorsque Baudelaire publie « Les Fleurs Du Mal », il suscite une problématique.
Un journaliste dans le Figaro qualifie d'ignoble, de repoussant ses poèmes.
On lui reproche
d’accumuler les horreurs, les monstruosité.
Cela va déboucher sur un procès.
Baudelaire et ses
éditeurs seront condamné à « l’offense à la morale publique et aux bonnes mœurs », certains
poèmes seront censuré.
La charogne ne fait pas partie de ses poèmes mais il choque le lecteur
parce que le poète décrit un cadavre en décomposition de façon crue, insistant sur les aspects
repoussant.
Il s’agit d’un sujet anti poétique.
Ce long poème est composé de 12 quatrains, nous
allons présenter seulement les 8 premiers.
Il s’agit de quatrains en rime croisées qui alternent
alexandrins et octosyllabes.
Nous allons donc voir comment le poète transforme-t-il un sujet
repoussant en un objet poétique faisant ainsi œuvre d’alchimie, transformation de boue en or ?
1) découverte de cette charogne dans les 2 premières strophes
2) description dans un cadre naturel dans les strophes de 4 et 5
3) Étrange mouvement qui semble redonner vie à un corps mort qui devient ainsi une œuvre
d’art dans les dernières strophes
Nous allons voir dans un premier temps la découverte de la charogne dans les deux
premières strophes.
Le poème s'ouvre sur une interpellation de la femme aimé avec l'impératif
et la désignation « mon âme ».
le lecteur pense qu'il va lire un poème d'amour traditionnel.
On a
l'impression qu'il va nous raconter une promenade dans un cadre idyllique et mélioratif, comme
nous pouvons le voir avec les adjectifs « beau » et « doux » renforcés par l'adverbe « si ».
« l'objet » au vers 1 est repris avec « la charogne » au vers 3.
nous sortons alors du cadre
idyllique des premiers vers.
Le caractère repoussant est renforcé par l'adjectif » infâme ».
La
surprise du lecteur est symbolisée par le détour et le caractère repoussant de la charogne présent
dès le début du poème.
La rime qui associe « âme » au vers 1 et « infâme » au vers 3 désigne la
charogne et la femme.
La comparaison deviendra plus explicite a la fin du poème.
La
métaphore du lit au vers 4 personnifie la charogne et poursuit l'association implicite de cette
dernière à une femme.
Le caillou souligne une sensation d'inconfort qui s'oppose au lit, il fait
référence au cadre réel et symbolise la position inconfortable du lecteur.
La personnification de
la charogne est confirmée avec le vocabulaire féminin « femme » puis avec le champs lexical de
la sexualité « lubrique », « brûlante » et « suante » ainsi que le verbe « ouvrir ».
Le ventre est
associé au sexe de la femme.
Nous avons ici l'image d'une prostituée, elle se donne de manière
mécanique, les adjectifs « nonchalante » et « cynique » confirment cela.
Elle apparaît comme
dangereuse avec le « poison » qui fait référence à la toxicité de la femme et donc de la charogne.
C'est un érotisme dérangeant et provocateur.
Le cadavre est associé à une prostituée
exhibitionniste, le lecteur a l'impression que la femme est désarticulée.
Baudelaire mélange
l'érotisme et la mort de façon surprenante.
Nous allons maintenant voir dans un second temps la description de la charogne dans
un cadre naturel.
Il y a une antithèse au premier vers avec les mots « soleil » et « pourriture » qui
s'opposent en début et fin de vers.
Le cadre est esthétiquement valorisé, le corps en
décomposition devient beau, le poète veut alors transformer la boue en or.
La charogne est
comparée avec un morceau de viande, comme nous le montre l'expression « cuire à point ».
la
décomposition est présentée comme un art.
Il y a ici une allégorie de la nature, en effet, le poète
nous rappelle que la mort s'inscrit dans le cycle de la vie.
Lors de la quatrième strophe, nous.
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