Est il facile d'être libre ?
Publié le 06/11/2022
Extrait du document
«
Est-il facile d’être libre ?
La liberté est source de puissance pour les hommes.
En effet, elle leur permet d’être heureux,
de vivre leur vie comme ils l’entendent et si cela est matériellement impossible, de l’imaginer
comme ils l’entendent.
La liberté est indispensable au bonheur, or aucun homme ne craint le
bonheur et il se doit donc d’affronter celle-ci pour réussir à être heureux.
En effet pour
accéder au souverain bien comme le qualifiait Aristote les choix sont indispensables.
Choix
entre les désirs qui nous permettront d’être heureux à long terme et ceux qui ne feront que
combler un manque pour ensuite le faire renaître encore plus fort.
La liberté constitue la
spontanéité éclairée par la raison, du moins par notre raison elle nous permet de décider de ce
qui s’avère le mieux pour nous.
Par exemple pour effectuer sa classification des désirs
Epicure a dû être capable de faire la différence entre les désirs naturels nécessaires et naturels
non nécessaires, et pour cela il devait être libre de ses choix.
De plus, la liberté donne de la
valeur à nos actions, à nos choix.
En effet nous devons choisir entre le bien et le mal, ne pas
succomber aux tentations des préjugés.
La dialectique Nietzschéenne illustre cette idée "il n’y
a de véritable vertu que dans la liberté, sans liberté, l’homme vertueux ne serait qu’un mouton
de panurge, un berger d’Arcadie.
Il n’aurait aucun mérite à faire le bien, faute d’être libre de
faire le mal… " Montaigne disait : "La vrai liberté c’est pouvoir toute chose sur soi".
Notre futur est donc entre nos mains, et déterminé par l’usage que nous ferons de la liberté.
Nous n’imaginons pas le pouvoir que nous avons, nous pouvons changer le monde, devenir ce
que nous voulons.
Pourquoi craindre ce qui fait notre grandeur ? Nous ressentons cette force
dans le poème de Paul Eluard, "Liberté" notamment dans la dernière strophe : "Et par le
pouvoir d'un mot ; Je recommence ma vie ; Je suis né pour te connaître ; Pour te nommer ;
Liberté".
Cette phrase illustre bien la valeur que la liberté donne à la vie.
Dans l’histoire cette
force a guidé les hommes.
On la retrouve représentée sous la forme d’une femme le plus
souvent dans certaines œuvres comme dans le tableau d’Eugène Delacroix : La liberté guidant
le peuple ou tout simplement dans le symbole qu’était la Statut de la liberté pour les émigrants
vers les Etats-Unis.
En effet on peut imaginer le sentiment de soulagement que ce premier
point visible pouvait procurer aux peuples venus de loin qui y voyait se refléter la promesse
d’une vie dont eux seuls décideraient.
Ce n’est pas vivre que d’être esclave.
L’esclave qui
dans l’antiquité s’opposait au citoyen est une forme dénigrée de l’homme qui, privé de sa
liberté, redevenait un animal privé des institutions de la cité, des droits.
Qui souhaiterait
évoluer dans ce sens ? Être privé de ses libertés, n’est-ce pas finalement être privé d’être un
homme.
On ne peut donc pas craindre la liberté à long terme si on ne craint pas la vie en tant
qu’homme.
Pourtant, l’angoisse de l’homme face à la prise de conscience d’une liberté radicale semble
compréhensible parce qu’elle le ramène à la double question de la quête du sens de son
existence et de sa responsabilité face à ses actes.
Est-il alors facile d’être libre ?
La liberté est une tâche, une responsabilité considérable.
En effet comme le disait Sartre "nous
sommes seuls et sans excuse".
Ainsi, décider d’être libre, c’est décider de se porter garant
pour tous ses choix et toutes ses actions.
Les excuses telles que "Je ne sais pas ce qui m’a
pris" ou encore "je n’étais plus moi-même" sont à proscrire.
De plus, choisir c’est renoncer, la
liberté s’accompagne donc de sacrifices, choisir entre le bien et le mal, la lâcheté et le courage
ou encore l’aventure ou le confort.
Par exemple lorsque nous parlons de la majorité nous
pensons à la fin de l’autorité parentale, des contraintes du lycée, des horaires imposés nous
nous disons enfin à nous la liberté.
Mais cette vision du passage de l’hétéronomie à
l’autonomie est naïve.
Devenir indépendant c’est s’assumer entièrement.
Cela veut donc dire
matériellement en travaillant, mais surtout psychologiquement et moralement en faisant face,
seul à la déception, à la mort, à l’injustice et à toutes les situations "agréables" que nous
réserve notre futur.
Donc, dans notre exemple, renoncer à la dépendance à ses parents au nom
de la liberté s’accompagne de nombreuses conséquences et cela se déroule de même dans
toutes les situations incluant un choix.
Les hommes ont peur des conséquences de leur choix.
Par la liberté, l’homme se construit, il choisit qui il veut être.
Il sert d’exemple parfois.
Mais
tout cela constitue pour lui encore un grand nombre de responsabilités.
Pour Sartre,
existentialiste, "l’homme est liberté" et sert d’exemple pour le reste de l’humanité.
Dieu
n’existant pas c’est à l’homme d’être un modèle de ce qui vaut pour l’homme en général.
Même si la vision de Sartre peut paraitre un peu extrême il est vrai que l’homme doit pouvoir
être fier de ce qu’il a fait de la liberté, de celui qu’il est.
Et cela l’effraye il ne sait pas
comment il doit être.
Bien sur l’éducation qu’il a reçu lui inculque des bases mais toute cette
liberté de création de sa manière de penser, de s’habiller, de faire le mal ou le bien le dépasse.
De plus avec l’avènement de la science l’homme prend conscience qu’il serait désormais
capable de donner par lui-même un sens individuel à son existence, de s’élever socialement et
culturellement, de dépasser les contraintes de temps, d’espace, de vaincre la maladie.
Mais
cela ne se fait pas sans risque.
Raskolnikov, le héros de Crimes et Châtiments décide de
passer outre, le "tu ne tueras point" pour l’argument "la fin justifie les moyens".
Ainsi, si
exercer pleinement....
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