CoursPhIlo A1-A2
Publié le 29/01/2024
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L’origine du statut privilégié de la conscience
Le mot « conscience » est formé du latin « con », qui signifie « avec » et « scientia », qui veut
dire science (ou savoir/sagesse).
La conscience renvoie voit donc à l’état d’un être doué de
connaissance.
Or pour les philosophes, notamment Socrate et Platon, la vie de l’homme doit
être gouvernée par la connaissance.
L’idée du philosophe-roi qui gouverne la cité selon l’Idée
du Vrai, du Beau et du Bien l’illustre.
Dès lors, si la conscience est ce qui permet de connaitre,
c’est que c’est elle qui fait l’homme (le sujet).
La conscience comme entité toute puissante
Pour Descartes, l’homme existe parce qu’il pense.
C’est l’idée du cogito (« je pense, donc je
suis »).
Or quand on pense, on sait que l’on est en train de penser.
Dès lors, la pensée est
consciente d’elle-même.
Ce qui se passe en elle ne lui échappe pas.
De là, puisque la conscience
peut être entendue comme faculté de penser, et que la pensée permet de connaitre le monde et
distinguer le vrai du faux, on en déduit que la conscience peut tout savoir, ce qui se passe en
elle et ce qui se produit à l’extérieur d’elle.
Il semble donc ne pas avoir de limites au pouvoir
de connaissance de la conscience.
Rousseau la perçoit comme le juge infaillible qui sait distinguer le bien du mal.
Dans cette
perspective, la conscience renvoie à la conscience morale, c’est-à-dire la voie intérieure qui
juge nos actions et qui est alors susceptible de nous faire des reproches quand nous agissons
mal.
Dès lors, c’est sur la conscience que repose l’institution de la justice.
D’ailleurs à l’image
du sujet cartésien qui n’admet pour vrai que ce qui a résisté à son doute, le sujet rousseauiste
n’admet pour juste que la loi qu’il a examiné et avec laquelle sa raison est en accord.
Les failles de la conscience
Nietzsche considère que la conscience est ce qu’il y a de plus superficiel en l’homme.
Cela
parce que, pour lui, l’homme n’est d’abord qu’un corps animé d’instincts et de pulsions, parfois
contradictoires.
Dès lors, ce qui s’exprime dans ou à travers la conscience n’est que l’instinct
le plus puissant, la pulsion la plus forte.
La conscience n’est donc que le résultat de
l’organisation de la vie instinctive et pulsionnelle ; vie qui est en majeure partie inconsciente,
selon Nietzsche.
Pour Freud, « le moi n’est pas maître dans sa propre maison ».
Autrement dit, la conscience
n’a pas de maîtrise sur l’ensemble des phénomènes qui se produit en elle.
Cette absence de
maitrise est due à l’existence de l’inconscient, qui renvoie aux désirs que l’homme refuse de
s’avouer à lui-même, par crainte de la société (les interdits/sanctions) ou par crainte de briser
l’image qu’il a de lui-même.
Ces désirs, devant malgré tout s’exprimer, perturbent le
fonctionnement de la conscience, d’où les actes manqués, et aux cas le plus extrêmes, les
névroses.
Au niveau moral, le refus de la conscience d’assumer les désirs peut être entendu
comme de la lâcheté.
Shakespeare dira que « la conscience fait de nous des lâches ».
Critique de la thèse de l’inconscient
Pour Sartre, affirmer l’existence de l’inconscient, c’est priver l’homme de la liberté.
Car,
effectivement, si la conscience ne maitrise pas les phénomènes qui se produisent en elle, alors
l’homme n’est plus maître de ses choix.
L’inconscient apparait donc aux yeux de Sartre comme
une excuse pour ne pas assumer ses choix, sa liberté.
Pour preuve, le déficient mental n’est
pas jugé au tribunal, car on considère qu’il n’est pas responsable de ses actes.
Autrui désigne l’autre, c’est-à-dire celui qui est différent de moi, mais qui comme moi possède
une conscience.
La connaissance d’autrui peut se faire par analogie, c’est-à-dire par la comparaison entre soi
et lui, qui permet d’établir les similitudes et les différences.
C’est cette analogie qui nous fait
savoir que malgré nos différences, il agit et réagit de telle sorte que nous avons en commun la
conscience.
Par ailleurs, le dialogue permet aussi de connaître l’autre, car il repose sur un
échange d’informations.
Cependant, la connaissance d’autrui est limitée, car il peut dissimuler sa personnalité, et
présenter un visage autre que le sien, tout comme il peut se refuser à exprimer ou à dire ce qu’il
pense et ce qu’il veut.
En outre, puisque nous ne pouvons faire l’expérience de la vie d’un
autre, nous ne pourrions pas toujours comprendre ce qu’il éprouve ou a éprouvé, et cela même
lorsqu’il l’exprime.
Ce qui fait dire qu’autrui demeure un mystère.
Idées négatives sur autrui
La présence et le regard d’autrui est source de souffrance
Sartre : « l’enfer c’est les autres ».
C’est sur mot que s’achève la pièce de théâtre de Sartre,
Huis clos.
Cette pièce met en scène trois individus contraint de rester dans la même pièce.
Les
jugements que chacun portera sur la vie des autres révèleront à quel point le regard de l’autre
est un juge susceptible d’infliger des peines profondes.
C’est ainsi que dans L’Etre et le Néant,
Sartre ajoutera que « la honte dans sa structure première est honte devant quelqu’un.
».
L’autre est un ennemi potentiel
Thomas Hobbes : « l’homme est loup pour l’homme ».
Cette citation décrit l’animosité qui
peut exister entre les individus.
Elle rappelle que dans une situation où chacun est à la recherche
de son bonheur, du profit, de la satisfaction de ses désirs, l’autre peut devenir un ennemi contre
qui l’on va devoir lutter pour parvenir à ses fins.
Idées positives sur autrui :
Autrui comme nécessité vitale
Seydou Badian dans Sous l’orage affirme que « L’homme n’est rien sans les hommes, Il
vient dans leur main et s’en va dans leur main ».
Cela rappelle les conditions dans lesquelles
l’homme vient au monde et celles dans lesquelles il quitte le monde : elles ont toutes un point
commun, la présence de l’autre.
Ainsi, autrui est une condition nécessaire à la vie de chacun,
condition sans laquelle la vie est impossible, voire serait infernale.
C’est en ce sens qu’il est
possible d’affirmer que l’enfer serait d’être seul au Paradis
Autrui comme ami et médiateur à la connaissance de soi
Aristote : « la connaissance de soi est un plaisir qui n’est pas possible sans la présence de
quelqu’un d’autre qui soit notre ami ».
Autrement dit, l’homme a nécessairement besoin
d’amitié pour se découvrir.
C’est ainsi qu’un ami, ayant selon Aristote le devoir de vérité, nous
permettrait de nous regarder sans indulgence.
Ethnie : l’ethnie désigne un groupe culturel et biologique, ayant en commun, des ancêtres, des
traditions, une histoire et une langue.
La nation : elle est la conscience d’appartenir à une
communauté liée par un projet politique qui prend en compte tous les citoyens, sans distinction.
L’opposition entre l’ethnie et la nation
L’ethnocentrisme : tendance à considérer son ethnie comme le modèle de référence absolu.
Claude Lévi-Strauss, l’exprime en affirmant que c’est une croyance qui consiste à penser que
« l’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du
village ».
L’instrumentalisation du fait ethnique par le politique : il s’agit de l’exploitation de
l’affection ethnique par les leaders politiques pour conquérir ou conserver le pouvoir.
L’instrumentalisation de l’ethnisme au Rwanda a conduit au génocide tutsi.
Cela peut occasionner la géopolitique : gouvernement de l’Etat en fonction de l’appartenance
ethnique au profit d’intérêts ethniques.
L’injustice : discriminations basées sur l’origine
ethnique.
L’intolérance : négation du droit de l’autre à être différent, considération de l’autre
comme un barbare à civiliser, dominer voire exterminer.
Tout cela repose sur la réduction de la conscience à la compréhension des phénomènes aux
idées valables dans son ethnie.
La participation de l’ethnie à la nation
Le projet politique de l’Etat : il est question de rassembler les ethnies autour de buts et valeurs
communs qui transcendent les différences.
Cela suppose de créer des discours (slogans,
idéologies, récits) unificateurs, mais également de proposer une éducation qui invite au vivre
ensemble et au respect de l’autre.
La création de nouvelles traditions : l’identité d’une nation se façonne progressivement avec
les autres, parmi les autres, grâce aux expériences partagées : à l’école, au travail, dans la vie
de tous les jours, dans les joies comme dans les peines.
Les expériences vécues ensemble sont
le ciment de l’acceptation et de l’adoption de nouveaux codes sociaux aptes à garantir le vivre
ensemble.
Cela permet : l’enrichissement de la culture : la conscience collective est alimentée
d’enseignements et valeurs issues des diverses ethnies ; l’éducation à l’altérité : la
considération de l’autre comme un être aussi digne que soi, le développement : l’union des
intelligences en vue de l’amélioration de la société.
Tout cela repose sur la conscience : l’examen rationnel des valeurs de son ethnie afin de trier
le positif du négatif.
La société renvoie à un ensemble organisé d’individus qui partagent une culture (mode de vie
et valeurs) et qui sont liés par l’histoire (des expériences et évènements vécus qui alimentent
la....
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