COURS REDIGE DE DROIT CONSTITUTIONNEL
Publié le 26/04/2023
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COURS DE DROIT CONSTITUTIONNEL
Plan du cours
Introduction générale
I-
Définition du Droit constitutionnel
II-
Les rapports entre le droit constitutionnel et les sciences politiques
III-
Droit Constitutionnel et Institutions politiques
Chapitre I : L’État
Section 1 : La notion d’État
Section 2 : Les éléments constitutifs de l’État
Section 3 : Les formes d’États
CHAPITRE II : LA CONSTITUTION
SECTION 1: Notion et forme de la Constitution
SECTION 2 : L’élaboration et la révision de la Constitution
SECTION 3: le contrôle de la constitutionnalité
CHAPITRE III : LA SÉPARATION DES POUVOIRS
Section 1 : Le principe de la séparation des pouvoirs
Section 2 : Les modalités de la séparation des pouvoirs
CHAPITRE V : LA DÉSIGNATION DES GOUVERNANTS
Section 1 : L’élection
Section 2 : LES MODES DE SCRUTIN
Chapitre VI : Les régimes politiques contemporains
Section 1 : Le régime parlementaire
Section 2 : Le régime présidentiel
Section 2 : Les régimes mixtes
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Par M.
Mahamadou
BERTHE, Doctorant
Bibliographie
Francis HAMON, Michel TROPER, Droit Constitutionnel, Paris, LGDJ, 35ème édition
Francis Mélèdje DJedjro, Droit constitutionnel, Abidjan, éditions ABC, 2006
Hugues POTELLI, Thomas Ehrhard, Droit constitutionnel, Paris, Dalloz 13ème édition
Jean GICQUEL, Droit Constitutionnel et institutions politiques, Paris, LGDJ, 2020-2021
Louis FAVOREU, Patrick GAÏA et alii, Droit constitutionnel, Paris, Dalloz 2019
Michel VILLIERS, Armelle DIVELLEC, Dictionnaire de Droit constitutionnel, Paris,
SIREY, 2015
Obou OURAGA, Droit constitutionnel et science politique, Abidjan, éditions ABC, 2010
Pierre PACTET, Institutions politiques et Droit constitutionnel, paris, Armand colin,
16ème édition
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Par M.
Mahamadou
BERTHE, Doctorant
Introduction général
Le droit constitutionnel est le droit de l’État par excellence.
Il en est ainsi,
puisqu’il fixe les règles d’organisation et de fonctionnement de l’État.
Il détermine le
statut de l’État.
C’est un droit politique, en ce qu’il organise le pouvoir politique au sein
de l’État.
Il étudie les conditions d’acquisition, d’exercice et de dévolution du pouvoir
étatique.
L’étude du droit constitutionnel fait aujourd’hui référence à la fois aux normes et
aux faits.
Cela pose à la fois un problème de définition et de dénomination du cours de
droit constitutionnel (1).
Corrélativement, il soulève la question du rapport entre le droit
constitutionnel et les sciences politiques (2) d’une part, et d’autre part du rapport entre le
Droit constitutionnel et les institutions politiques (3).
1- Définition du droit constitutionnel
On évoquera d’abord la définition originelle, obsolète du droit constitutionnel (a),
ensuite on exposera la définition moderne, actuelle de la matière (b).
a- Définition originelle
Les positivistes définissaient le droit constitutionnel comme le droit de la constitution
ou la science juridique qui étudie la constitution.
Cette définition tendait à ignorer la réalité politique, et à faire du constitutionnaliste,
un obsédé des textes et des règles : c’est le fétichisme des normes juridiques.
Ainsi le
positiviste enclin à sacraliser ou à fétichiser la constitution, tend à ignorer la réalité
politique, pour soustraire
la connaissance de la constitution à son environnement
politique, social ou idéologique.
De ce fait, il apparaissait définitivement inapte à décrire
le réel.
Il se bornait donc à décrire uniquement les normes en vigueur et en éclairer leurs
fondements.
Ce dogmatisme juridique, réducteur ou simplificateur ne se préoccupe pas de la
légitimité des règles constitutionnels, c’est-à-dire, la question de savoir si elles sont justes
ou pas.
Mais la constitution n’est pas seulement un phénomène juridique ou normatif.
Elle est aussi un phénomène social, du fait qu’en plus des normes, elle comporte une
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dimension politique qui consiste à faire référence à l’intention du pouvoir constituant
dans la connaissance ou l’interprétation des règles constitutionnelles.
Ainsi, avec cette
nouvelle dimension sociale, la définition originelle connait aujourd’hui une mutation.
b- La définition rénovée
Le droit constitutionnel peut se définir comme la science qui étudie la constitution.
Or une constitution, c’est à la fois « la lettre et l’esprit », pour reprendre les termes du
professeur OURAGA Obou.
C’est à dire que le matériau de la constitution se construit
autour d’un corps visible et d’un corps invisible.
C’est ainsi que la matière visible ou la
lettre de la constitution renvoie aux règles édictées par le constituant, et qui soumettent
aussi bien les gouvernants que les gouvernés au droit.
Il s’agit là, des dispositions et dans
une certaine mesure, du préambule de la constitution ; tandis que l’invisible rappelle
l’esprit de la constitution à travers l’intention du pouvoir constituant.
Aussi, est-on passé pour les manuels ainsi que pour l’enseignement du droit
constitutionnel de « Droit constitutionnel » à « Droit constitutionnel et Institutions
Politiques » ou « Droit constitutionnel et science politique ».
Malgré ce lien étroit, il ne
s’agit pas, ainsi que le déconseille le Professeur Louis FAVOREU, de diluer la science
des normes dans la science des faits.
En fait, la référence au terme « Institutions politiques » conduit à déborder le champ
ou les limites traditionnelles du Droit Constitutionnel et à s’orienter vers la Science
Politique.
2- Les rapports entre le droit constitutionnel et les sciences politiques
De ce qui précède, on peut, en résumé définir le droit constitutionnel
comme « l’ensemble des règles qui régissent l’organisation politique de l’Etat, et
définissent les droits et devoirs de la personne humaine au sein de l’Etat ».
Le droit
constitutionnel est une science normative, positiviste.
Il émet les règles et la procédure.
Il
étudie l’ensemble des règles incorporées dans la constitution et destinées à l’encadrement
des phénomènes politiques au sein de l’Etat.
Si le droit constitutionnel dit ce qui doit être,
les sciences politiques disent ce qui est.
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En effet, les sciences politiques sont une science descriptive, une science des
phénomènes politiques ou du pouvoir politique.
Elles consistent en une analyse de la
réalité politique.
C’est la science des faits.
En définitive, il apparait que le droit
constitutionnel et les sciences politiques sont deux disciplines distinctes et
complémentaires.
3- Droit Constitutionnel et Institutions politiques
Le mot institution vient du verbe d’action instituer, qui lui-même est synonyme
des verbes établir, fonder, ériger, créer.
L’institution est donc une création de l’Homme.
De façon générale, c’est le pouvoir politique qui créée les institutions politiques, c’est-àdire, les organes chargés d’exercer l’autorité publique et cela de façon officielle.
Il crée
d’abord la plus éminente des institutions qu’est l’Etat.
Et c’est de l’Etat que proviennent
toutes les autres institutions.
C’est lui qui par le canal de l’appareil étatique, décide
quelles normes seront édictées et par quelle institution, quels droits accordés aux citoyens,
quels pouvoirs conférés aux corps intermédiaires : collectivités publiques, entreprises,
sociétés, associations...
Il apparaît donc que le lien qui lie la Constitution et les institutions politiques est
comme le cordon ombilical qui lie le bébé à la maman.
Donc le droit constitutionnel en ce
qu’il étudie la constitution, est aussi le droit des institutions politiques.
C’est en effet, le
pouvoir politique qui crée toutes les institutions politiques par le biais de Constitution.
C’est pourquoi l’étude de la Constitution prend forcement en compte les institutions
politiques ; elle ne peut pas aussi totalement ignorer le pouvoir politique qui est à la base
à la fois des institutions et du droit.
C’est ainsi que la constitution malienne du 25 février
1992 en son article 25 créée en République du Mali huit institutions qui sont :
1- Le Président de la République ;
2- Le Gouvernement ;
3- L’Assemblée Nationale ;
4- La Cour Suprême ;
5- La Cour Constitutionnelle ;
6- La Haute Cour de Justice ;
7- Le Haut Conseil des Collectivités Territoriales ;
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8- Le Conseil Economique, Social et Culturel.
Le Droit constitutionnel est le Droit de l’Etat par excellence.
Celui-ci est le
support de toutes les institutions existantes sur le plan national et même sur le plan
international.
L’Etat représente ainsi une donnée fondamentale du droit constitutionnel.
A
défaut d’une étude exhaustive, on peut ramener les données fondamentales du droit
constitutionnel à quatre (4) éléments, à savoir : l’Etat (Chapitre I) ; la Constitution
(Chapitre II) ; les modes d’aménagement des pouvoirs (Chapitre III) et enfin les modes
de désignation des gouvernants (Chapitre IV).
Chapitre I : L’État
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L’État est une réalité de la vie nationale et internationale aisément et
immédiatement perceptible.
Phénomène historique, politique et juridique, l’État est né au
16ème siècle en Europe.
Il est la conséquence de la dé-personnification du pouvoir
politique ; c’est-à-dire de la dissociation du pouvoir politique de la personne des
dirigeants.
L’étude de ce chapitre nous commande dans un premier temps de tenter de
définir l’État (Section I).
Ensuite, on identifiera ses conditions d’existence (Section II) ;
avant d’évoquer les diverses formes de d’Etat (Section II).
Section I : La définition de l’Etat
Apparu en Europe vers le XVIème siècle, l’Etat peut se définir d’une façon
générale, comme la forme d’organisation sociale la plus achevée ou la plus éminente des
institutions sociales.
Il est le résultat de la dissociation du pouvoir politique de la
personne du dirigeant : c’est l’institutionnalisation du pouvoir politique.
En effet, dans les
Etats modernes, les gouvernants ne sont pas propriétaires....
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