apollinaire synagogue Alcools (étude linéaire)
Publié le 17/06/2023
Extrait du document
«
Le poème étudié, « Synagogue », est issu d’un recueil « Alcools » publié
en 1913.
L’écriture poétique de Guillaume Apollinaire prend place dans un
courant d’innovation artistique moderne mais elle est aussi enracinée dans une
certaine tradition notamment lyrique que l’on retrouve dans le poème étudié.
Le poème « Synagogue » fait partie de la section “Rhénane” inspirée fortement
par son voyage en Allemagne.
Ce poème assez court s’articule autour de cinq
quatrains de quatre vers, les deux premiers en rimes croisée puis les trois
suivant en rimes suivies.
Dans ce poème, Apollinaire suit avec une certaine
tendresse deux hommes juifs se rendant à la synagogue et qui semblent avoir
un contentieux les amenant à avoir une discussion très animée.
La problématique que nous allons poser est de montrer comment Guillaume
Apollinaire installe de la poésie sur une scène assez banale de deux hommes se
rendant à la Synagogue.
Nous allons suivre une analyse linéaire à travers trois
parties distinctes.
La première qui décrit la présentation des deux hommes se
rendant vers la synagogue (vers de ligne 1 à la ligne 4).
La seconde partie qui
nous plonge dans la dispute et les raisons de celle-ci (vers de la ligne 5 à la ligne
12).
Enfin la troisième partie (vers 13 à 20) qui décrit la cérémonie à la
synagogue et l’impact qu’elle a sur les deux hommes.
Dans ce premier quatrain, lignes vers 1 à 4 nous allons voir comment Guillaume
Apollinaire pose le décor de son poème à travers une description des deux
hommes Juifs qui marchent vers la Synagogue.
Une approche littéraire assez classique pour introduire son récit : une
description précise des deux hommes en les personnifiant « coiffé de feutres
verts », probablement des chapeaux typiques Juifs (vers 2) et choix de noms et
de prénoms à consonance juive « Abraham » vers 1.
Des éléments temporels précis : une scène qui se passe un matin
d’automne.
Evocation de couleurs : « les vignes rougissent » (vers 4).
Le rouge
est la couleur de l’automne.
Il précise « le matin du Sabbat » vers 2 , dans la
religion juive cela correspond donc à un samedi matin.
Une évocation du Rhin et de ses paysages : ils « vont à la Synagogue en
suivant le Rhin » (vers 3).
Il évoque également les « coteaux » et « les vignes »
vers 4 très typique de cette région.
Ce premier quatrain s’apparente à une introduction.
Le poète utilise un procédé
presque narratif (présentation des deux personnages, indices temporels et
paysage) que l’on pourrait aussi trouver dans un roman.
Cela permet de se
projeter dans les deux quatrains suivants.
Dans les deux quatrains suivants, lignes vers 5 à 12, le poème nous fait basculer
dans une dispute assez imagée entre les deux hommes et nous fait ainsi rentrer
dans leur intimité.
Une dimension comique à travers un ton assez truculent pour décrire la
dispute.
Les deux hommes disent « des choses qu’on ose à peine traduire »
vers 5.
Cela donne une dimension comique car vers 6, le poète les cite
justement.
Des insultes sont grossières et inhabituelles dans un poème.
Il
évoque des pratiques sexuelles considérées comme choquante par la religion,
la procréation pendant les règles ou la sodomie « que le diable entre dans ton
père » vers 6.
Evocation du diable, (notion forte pour des personnes
pratiquantes vers6).
Une certaine tendresse du poète pour les deux personnages.
Le Rhin est
personnifié (vers 7, métaphore « sa face ruisselante....
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