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Analyse linéaire Arrias

Publié le 24/06/2024

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« Introduction : La Bruyère est un moraliste du XVIIème s.

qui s’inscrit dans le Classicisme (mouvement prônant notamment les valeurs suivantes : la mesure, l’éducation, le savoir-vivre).

Il publie en 1688 Les Caractères illustrant les défauts de son temps et plus généralement des travers humains universels, par le biais de portraits satiriques, de réflexions et de maximes.

Il a travaillé à cet ouvrage toute sa vie (en rajoutant des remarques pour chacune des 9 éditions).

Il s’inspire de l’œuvre, moins dense, du grec Théophraste dont il donne une traduction au début des Caractères.

Le livre a beaucoup de succès tout en faisant scandale à la cour. Parmi ses personnages, Arrias.

Il figure dans le chapitre 5 qui a pour titre « De la société et de la conversation ».

Arrias est un portrait en action d’un courtisan pédant. 4 mouvements : - Lignes 1 et 2 : Présentation du personnage - Lignes 3 à 7 : Le personnage monopolise la parole - Lignes 7 à 12 : Le personnage persiste dans le mensonge malgré l’interruption d’un contradicteur - Lignes 12 à 14 : La chute - Problématique : Comment La Bruyère dénonce-t-il la vanité et le mensonge à travers le portrait d’Arrias ? - Lignes 1 et 2 : Présentation du personnage Procédés citations Interprétations Hyperbole Parallélisme syntaxique Accumulation (énumération) de propositions, parataxe (juxtaposition de propositions sans mots de liaison) « le », pronom qui reprend « tout lu », « tout vu » Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; Le portrait s'ouvre sur le prénom du personnage, « Arrias ». D'entrée de jeu, Arrias est présenté comme excessif, ce que soulignent la répétition du pronom personnel hyperbolique « tout » et l'accumulation.

Le parallélisme renforce le caractère absolu du savoir affiché : à la fois un savoir livresque et un savoir tiré de l’expérience personnelle.

La dernière proposition met en évidence la condamnation du narrateur.

La parataxe implicitement suppose un connecteur qui nuance le propos précédent (du moins, « il veut le persuader ainsi »: le lecteur comprend qu’Arrias n’est pas réellement un érudit mais qu’il joue à l’érudit) érudit : qui possède un savoir approfondi. 3ème proposition mise en évidence par le rythme ternaire. Présentatif, formule sentencieuse.

Ironie de l’auteur c’est un homme Ces deux idées de savoir exhaustif et d’attachement au paraître sont reprises universel, et il dans la deuxième partie de la phrase • C'est pourquoi il faut comprendre « c'est un homme universel » comme ironique : les connaissances d'Arrias sont limitées et l'homme se donne pour se donne = paraître (L2) tel n'a rien d' « universel ». •L'idée de mensonge est soulignée par la locution verbale « se donne pour tel » et filée avec l'utilisation du verbe « paraître » (l.2). Les : sont synonymes de : il aime mieux Les « : » introduisent une explication aux propos de l’auteur, sur le fait que le c’est à dire. mentir que de se savoir d’Arrias n’est qu’apparent et peu profond comme l’indique la Comparatif en faveur du taire ou de comparaison en faveur du mensonge et le champ lexical de la tromperie. mensonge paraître ignorer quelque chose. Conclusion du 1er mouvement : Le Caractère du personnage est donc exposé au début du portrait en une seule phrase: par son orgueil, son désir de briller en société qui le pousse au mensonge, Arrias incarne l'anti-honnête homme, un contre-modèle qui sera bientôt ridiculisé. 2ème mouvement :- Lignes 3 à 7 : Le personnage monopolise la parole Remarque sur l’ensemble du mouvement : Dans cette longue phrase, à la ponctuation abondante, l’auteur met Arrias en situation dans un repas mondain.

Le présent de narration et l’accumulation d’informations dans une seule phrase donnent l’impression d’être témoin de la scène, de la vivre en temps réel.

De plus, la longueur de la phrase (une seule phrase l.2 à 6) transcrit le fait qu’Arrias adore parler.

Cette longueur peut être perçue comme une hyperbole de la logorrhée (= flux de paroles) du personnage. Pronom indéfini COI du verbe parler (exprime le sujet de la conversation) un grand = un aristocrate (un noble) On parle à la table d’un grand d’une cour du Nord Répétition du pronom il (7fois dans la phrase) Champ lexical de la parole La Bruyère pose le contexte.

Le « On », pronom indéfini, indique la présence de plusieurs convives, mais sans donner leur identité. Le sujet est mondain puisqu’il porte sur un aristocrate, un personnage important d’une «région lointaine» (cour du Nord). Le décor posé, Arrias entre en action à partir des « : ».

le portrait en actes du personnage nous permet de révéler son tempérament. Répétition du pronom personnel « il » (7 fois dans la phrase), afin de rythmer la phrase, et surtout de montrer qu’Arrias se pose au centre des débats et envahit l’espace.

Le champ lexical de la parole déployé tout au long de la phrase renforce l’idée qu’Arrias se lance dans une loghorrée. Hyperbate (ajout d’un élément à une phrase, ou une proposition qui paraissait terminée) il prend la parole, et l’ôte à ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent Hyperbate exposant la technique d’Arrias pour s’accaparer la parole.

Avec impolitesse et rapidité, Arrias empêche les autres de parler, alors que potentiellement ils auraient des informations (« ce qu’ils en savent »). comparaison hypothétique « comme s’il en était originaire » (il n’en est évidemment pas originaire...). il s’oriente dans cette région lointaine comme s’il en était.... »

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