lexicologie
Publié le 20/12/2012
Extrait du document
«
2.
Assimilation des emprunts
Le degré de l'assimilation des vocables empruntés dépend de
plusieurs faits: de la date de l'emprunt et de son origine, de la structure
phono-morphologique du mot, de la sphère et de la fréquence de son
emploi.
Les emprunts complètement assimilés sont représentés par les mots
d'origine latine et grecque parce que leurs structures phono-
morphologiques sont souvent rapprochées.
Les mots d'origine non-romane
s'assimilent moins vite.
Pourtant, le français tâche toujours de "franciser"
les emprunts.
L.Guilbert distingue trois étapes d'assimilation des mots étrangers:
a.
le xénisme, c'est-à-dire les mots qui restent toujours étrangers; le
recours à ces termes produit un effet d'exotisme; le procédé est souvent
employé dans les reportages, afin que le lecteur prenne une idée non
seulement des choses évoquées, mais aussi des mots qui les désignent;
ces emplois ne relèvent à aucun degré de l'emprunt; par exemple: izba,
samovar, vendetta, whisky etc;
b.
le pérégrinisme, c'est-à-dire le néologisme étranger l'innovation
étrangère; c'est un terme étranger dans la première phase de son
installation, par exemple: posters, zippé, lobby, label, safari,
politologue etc;
с .
l'emprunt c'est-à-dire la phase ultérieure, celle de l'assimilation
véritable, au point que le terme n'est même plus perçu comme terme
étranger, par exemple: cavalerie, chocolat, budget etc.
L'emprunt est tout à fait assimilé s'il se prête à la dérivation: sport
—> sportif —> sportivité.
L'analyse des dictionnaires de néologismes révèle un afflux toujours
croissant des anglissismes, qui se rapportent surtout à la langue technique
et médiatique.
Cette observation a beaucoup d'intérêt puisqu'elle montre
combien l'influence anglaise est présente dans les journaux que le
francofone lit tous les jours.
Souvent c'est la mode qui introduit des
choses et des mots anglais.
Ces derniers temps l'influence d'Internet est
aussi énorme.
Plusieurs linguistes protestent vivement contre les emprunts abusifs à
l'anglais.
Par exemple, R.Etiemble dans son ouvrage "Parlez-vous
franglais?" s'inquiète de l'anglomanie, de l'anglofolie des Français.
Selon
ce savant, les anglicismes troublent l'équilibre phonologique du français
par des phonèmes nouveaux.
Le caractère oxytonique du français est
souvent, lui aussi, menacé.
Les anglicismes provoquent parfois la crise de
l'orthographe.
Du point de vue morphologique, on constate l'abus des
mots-valises (p.ex.
multimédia, motel, cybernation) et des sigles non sans
influence anglaise, le mépris pour les variations du genre et du nombre des
adjectifs et le mépris du genre des substantifs.
La résistance à l'influence étrangère continue.
En 1995 on a adopté la
loi (la loi Toubon) qui interdit le recours à des termes étrangers dans les
actes de la vie économique et sociale dans le cas où il existe un terme
français de même sens.
Cette loi touche, avant tout, l'enseignement, les
examens et les concours, les thèses.
Selon A.Goosse, H.Mitterand l'assimilation de plusieurs mots
étrangers ne provoque pas de graves difficultés.
Les mots à l'orthographe
et à la prononciation difficiles devraient être francisés à l'aide des moyens
propres au français (dopage, zégiste, racketeur, merchadiser,
gadgetisation, speakerine etc).
En guise de conclusion, on peut dire que "l'ennemi tout-puissant".
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓