Le ciel. Rédaction
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Pourtant, bientôt tout s'efface; la grotte sombre, le cortège, les formes pures. Il ne reste rien et l'azur reste maître de la voùte céleste où le soleil poursuit sa lente courbe dorée. Le Temps lui-même semble s'arrêter tant l'immobilité du ciel est parfaite. Et voilà que tout à coup point à l'horizon une puissante et sombre cavalerie, mieux, une flotte aérienne qui envahit irrésistiblement...
«
Changement de tableau.
Conclusion brusquée.
effrayant alors que débouche à l'Ouest la suite
hilare et boursouflée du dieu voyageur : des cour
siers cabrés, des courtisans grotesques, des formes
angéliques drapées dans des voiles diaphanes.
La
fète se poursuit et l'imagination lancée sur ce
thème n'a aucun mal à identifier cette féerie.
Pourtant, bientôt tout s'efface; la grotte sombre,
le cortège, les formes pures.
Il ne reste rien et
l'azur reste maître de la voùte céleste où le soleil
poursuit sa lente courbe dorée.
Le Temps lui-même
semble s'arrêter tant l'immobilité du ciel est par
faite.
Et voilà que tout à coup point à l'horizon
une puissante ct sombre cavalerie, mieux, une
flotte aérienne qui envahit irr(·sistiblement un ciel
qui ne semble pas assez grand pour elle.
Le soleil
disparaît, un grand abat-jour tombe sur la lumière,
un souille frais passe sur chaque chose.
Quelle est
cette brusque colère d'un ciel tout à l'heure si
riant '? Les rouges épt~es du soleil surgissent der
rière les sombres masses comme une panoplie
gigantesque.
Deux ennemis farouches se disputent
le ciel.
Aux épées dressées les nuages répondent
par des grondements, des roulements peu rassu
rants.
l\Iais « la guerre du ciel n'aura pas lieu :.
aujourd'hui ...
une fois encore tout s'efface.
Les
sombres masses nuageuses disparaissent derrière
la colline boisée et le soleil qui se rapproche de la
ligne d'horizon fait rougeoyer les longues traînées
qui se tendent et s'effilochent maintenant au fur
et à mesure que l'azur perd son intensité et pâlit...
La contemplation peut se poursuivre ainsi jus
qu'à la tombée de la nuit : féerie de formes et de
couleurs toujours renouvelées, toujours saisissantes
pour la grande joie des poètes, des peintres et des
rêveurs qui vivent les yeux au ciel.
-47.
»
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