L'âne. Rédaction

« r------------------------------------------------------------------ Exemples, souvenirs, conclusion en forme de trait final.

62- val du pauvre.

Ses qualités d'endurance, de sobriété, le bon marché du prix d'achat le faisaient adopter volontiers.

Mais il n'était ni si rapide, ni si fort que le cheval.

De là venaient ses souf­ frances : on avait tendance à le surcharger et à l'exciter sans cesse pour accélérer son allure.

On le disait aussi obstiné; d'où sa mauvaise réputa­ tion avec les comparaisons peu flatteuses qu'elle inspirait.

On disait : têtu comme un âne, ignorant comme un âne ...

Ne menaçait-on pas autrefois les écoliers indolents de les coiffer du bonnet d'âne ? - Pourtant cet humble animal rend encore beau­ coup de services dans les pays de montagne, dans les régions où l'automobile n'a pu sc répandre.

Mais il n'a pas disparu de nos campagnes, ni même de nos villes.

Dans mon quartier je vois parfois deux ânes : un le matin de bonne heure et l'autre vers midi.

Le premier, je le rencontre en allant à l'école.

Il tire une carriole sur laquelle s'empilent des sacs, et souvent encore, par-dessus, une vieille et forte femme qui le guide.

Lui trottine sous cet échafaudage, courageux et discret, assurant pré­ cautionneusement une patte après l'autre.

Il va, la tête basse, un nœud de ruban rouge égaré dans ses crins : c'est l'âne d'un chiffonnier qui passe en revue les poubelles.

L'âne de midi est plus reluisant : campé sur le trottoir il porte sur son dos deux grands paniers r~mplis, l'un de sachets, l'autre de flacons minus­ cules.

Son maître, accoudé sur la charge, est un marchant ambulant.

En tournant autour de cet étrange groupe, j'ai pu lire cette étiquette inatten­ due fixée au harnais de notre âne : c Je suis par­ fumé à l'extrait de lavande.

~ - Parfumé ou non, avec ou sans rubans, j'aime cet animal pour son air paisible et débonnaire.. »