hugo
Publié le 06/10/2012
Extrait du document
«
recueil les Rayons et les Ombres (1840), s’affirment les thèmes majeurs de la poésie hugolienne : la nature,
l’amour, le droit du rêve.
Dans les Voix intérieures (1837) apparaît le personnage d’Olympio, double et
interlocuteur du poète, qui fut immortalisé peu après par le célèbre poème «!Tristesse d’Olympio!» dans les
Rayons et les Ombres.
L’évolution de Hugo du catholicisme et du monarchisme vers une pensée libérale et sociale, vers la
compassion pour le petit peuple, est perceptible dans toute son œuvre, mais c’est dans ses romans qu’elle
apparaît de la façon la plus flagrante.
C’est en 1831 que vit le jour le premier des grands romans historiques
de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, qui met en scène un couple devenu mythique, Quasimodo et
Esmeralda.
Hugo avait débuté auparavant dans la prose avec Han d’Islande (1823) et Bug-Jargal (1826) et,
en 1829, il avait publié un court texte contre la peine de mort : le Dernier Jour d’un condamné.
D’emblée, le
récit hugolien, quoique pittoresque et romanesque, prit une orientation très critique : raillant les genres en
vogue, il posait en outre, sur le mode ironique le plus souvent, les problèmes de l’actualité politique et
sociale ou de la misère ouvrière (Han d’Islande), tout en s’interrogeant sur les moyens par lesquels le
peuple pourrait conquérir le droit à la parole (Notre-Dame de Paris).
Au fil du temps, le succès public ne se démentit pas, malgré quelques démêlés avec la censure
(l’interdiction de Marion Delorme par exemple, en 1829).
En 1833, Hugo rencontra Juliette Drouet, qui devait
le suivre en exil et rester sa maîtresse dévouée pendant cinquante ans.
Poète consacré, officialisé par son
élection à l’Académie française en 1841 (voir Institut de France), Victor Hugo fut doublement affecté, au
cours de l’année 1843, par l’échec de son drame les Burgraves, qui marquait le premier signe de la
décadence du théâtre romantique, et surtout par la mort tragique de sa fille Léopoldine, noyée dans la Seine
avec son mari.
Le poète composa en souvenir de son enfant les poèmes qui prirent place dans le quatrième livre des
Contemplations (1856), «!Pauca Meae!».
Mais les événements politiques lui réservaient d’autres tourments
encore : au moment de la révolution de 1848, Victor Hugo était républicain, libéral et progressiste, et le
journal qu’il avait fondé à cette époque, l’Événement, salua d’abord avec enthousiasme l’avènement de
Louis-Napoléon Bonaparte.
Mais le coup d’État du 2 décembre 1851 fit brusquement prendre conscience à
Hugo des ambitions de Bonaparte, et le précipita bientôt sur la route de l’exil : «!Je resterai proscrit, voulant
rester debout!».
D’abord à Jersey, puis à Guernesey, dans sa maison de Hauteville House, il continua,
pendant ses dix-neuf ans d’exil, de vilipender Napoléon III tout en se consacrant à la littérature.
Dans les Châtiments (1853), fruit du premier hiver d’exil, Hugo consacra à «!Napoléon le Petit!», comme il
l’appelait, toute une série de vers aussi indignés que véhéments.
L’ouvrage circula aussitôt en contrebande
en France.
Le recueil des Châtiments se compose de 6 200 vers, organisés en sept parties.
Chacune de ces
parties a pour titre une des formules qu’avait utilisées Napoléon III pour justifier son coup d’État.
Le recueil
s’ouvre sur un poème Nox («!nuit!») auquel répond un autre poème, Lux («!lumière, jour!») : le premier fait
allusion aux ténèbres qui enveloppent le temps présent (le règne de Napoléon III), le second confirme
l’espérance d’un avenir meilleur.
Une fois les Châtiments écrits et publiés, Victor Hugo se lança, avec sa poésie, à l’assaut de tous les
domaines de la connaissance : connaissance de la nature, du moi et de l’univers dans les Contemplations
(1856), exploration et synthèse de l’histoire dans la Légende des siècles (1859-1883), connaissance du divin
dans Dieu (écrit en 1855, posthume, 1891) et dans la Fin de Satan (posthume, 1886).
Si les Contemplations
s’articulent encore autour de la terrible épreuve que fut pour le poète la mort de sa fille (les poèmes «!
Autrefois!» et «!Aujourd’hui!» y évoquent Léopoldine), la Légende des siècles est le projet d’une épopée
qui embrasse la totalité de l’histoire et dont les poèmes illustrent la suite des âges.
Dans la solitude de l’exil naquirent également les plus grands romans de Victor Hugo.
Imaginé et travaillé
dès 1840, à l’image des grands romans sociaux de Balzac ou de Sue, les Misérables fut publié en 1862 et
accueilli avec réserve par la critique mais avec un enthousiasme délirant par le public, tant en Europe
qu’aux États-Unis.
Hugo confiait d’ailleurs à son éditeur, avant même d’avoir achevé la relecture des
Misérables : «!Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon
œuvre.!» Les Misérables met en scène l’histoire et le progrès du peuple en marche!; malgré cette
dimension épique, les personnages principaux - leurs expériences, leur souffrance, etc.
- sont nettement
individualisés.
Fantine, Jean Valjean, Cosette, Marius, Gavroche restent en effet dans leurs destins
particuliers (quoique représentatifs de toute leur classe) les enjeux essentiels du récit..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- « Vini, Vidi, Vixi », Les Contemplations, Victor Hugo
- lecture linéaire: Victor Hugo Pauca meae (livre 4)
- Victor Hugo, Les Contemplations 1856 IV « Pauca Meae », 12 « A quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt »
- Victor Hugo, Les Contemplations 1856 I, « Aurore », 5, « A André Chénier »
- Proposition de correction : Victor Hugo, Notre Dame de Paris, (1831) ch. VIII, t. 7