Explication guidée – Molière, Le Malade imaginaire, acte III, scène 10
Publié le 05/04/2024
Extrait du document
«
Explication guidée – Molière, Le Malade imaginaire, acte III, scène
10
-
Dans cette scène qui mêle habilement les formes de comique (comique de situation, de gestes, de mots, de caractère), Molière nous donne à voir une
-
La scène ne fait pas avancer l’intrigue vers le dénouement, car Argan n’ouvre toujours pas les yeux sur les médecins et son hypocondrie, c’est un pur
comédie dans la comédie, par le biais d’un stratagème très fréquent au théâtre : le déguisement.
moment de spectacle et de jeu.
Comment cette scène scelle la complicité entre Toinette et le public ?
OU Comment cette scène nous donne-t-elle à entendre, derrière le comique pur, une satire de la
médecine du XVIIe siècle ?
OU Comment, dans cette scène, Toinette s’y prend-elle pour ouvrir les yeux à Argan, au sujet de
Purgon ?
OU Comment cette scène donne-t-elle à voir une bien étrange consultation ?
Introduction
...
I.
Lignes 1 à 7 : Un faux médecin crédible
Dans ce premier mouvement, Toinette donne de la légitimité à son
personnage.
a.
Toinette mime le langage des médecins
Afin de faire croire à sa fonction usurpée, Toinette adopte le ton docte et péremptoire
des médecins.
Elle emploie des phrases injonctives comme « Donnez-moi votre
pouls » (l.
1), « Allons donc, que l'on batte comme il faut » (l.
1).
L’usage de phrases interrogatives lui permet de dominer, et de mener son
interrogatoire médical : « qui est votre médecin ? », « De quoi dit-il que vous êtes
malade ? »
b.
Elle disqualifie Purgon
« Cet homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins » (l.
4) :
par cette réplique, Toinette fait croire qu'elle possède un registre des médecins
renommés.
Ce stratagème lui permet de porter un jugement catégorique sur M.
Purgon,
et de le disqualifier.
Les autres médecins ne valent guère mieux et font l'objet d'un rejet
catégorique et global, ainsi que le souligne l’emploi du pronom indéfini « tous », à
valeur hyperbolique : « Ce sont tous des ignorants ».
Une fois le rôle bien endossé, il est temps pour Toinette de poser un
diagnostic.
II.
Lignes 7 à à 25 : Un diagnostic asséné avec assurance
Bien que le diagnostic de Toinette soit parfaitement farfelu, elle va faire en
sorte qu’il soit inattaquable.
a.
Un diagnostic peu plausible
Par une tournure emphatique, qui a valeur d’insistance, Toinette décrète que
c'est le poumon d'Argan qui dysfonctionne : « c’est du poumon que vous êtes
malade » (l.7).
Elle vient ici contredire les jugements de M.
Purgon, et des
Diafoirus, (le premier incrimine le foie, les deux autres sont convaincus qu’il souffre
de la rate.).
En agissant ainsi, elle souligne le côté arbitraire de la médecine (des
diagnostics non fondés, partiaux, injustifiés, fantaisistes).
Ce diagnostic n’est pas seulement déclaré mais asséné, c’est-à-dire affirmé avec
force.
Toinette le scande (le répète) 9 fois, dans des répliques construites avec
des phrases averbales ! Mais ce diagnostic n'est pas plausible et cela ajoute au
comique de la situation : on sait que les remèdes pris par Argan sont
essentiellement destinés à soigner son système digestif.
Et Argan ne présente
aucun symptôme qui puisse laisser croire qu'il a un problème respiratoire.
b.
Un interrogatoire orienté
Toinette continue d’imiter le langage des médecins (« Vous avez appétit à ce que
vous mangez ? ») et leur ton péremptoire.
Elle oriente les réponses d'Argan en
employant des phrases interrogatives qui n'en sont pas : « Vous avez appétit à
ce que vous mangez ? », « Vous aimez à boire un peu de vin ? », « Il vous prend
un petit sommeil après le repas et vous êtes bien aise de dormir ? ».
La tournure
assertive de ces fausses questions invite fortement Argan à lui répondre par
l'affirmative – ce qu'il fait, docilement.
c.Un échange drôle et absurde
Toinette continue d’imiter le langage des médecins (« Vous avez appétit à ce que
vous mangez ? ») et leur ton péremptoire.
L’échange avec Argan prend alors la
forme de stichomythies.
Les répliques, rapides et brèves apportent une
accélération de rythme qui rend la scène encore plus comique et absurde.
L’absurdité provient notamment du fait que....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La scène XII de l’acte III du malade imaginaire de Molière
- Scène XII de l'acte III du malade imaginaire de Molière
- Explication de l'acte II scène 8 du Malade Imaginaire de Molière
- Le malade imaginaire, acte III scène 12 (Molière)
- analyse linéaire Molière - Texte 1 : Acte II scène 5 (extrait du Malade Imaginaire)