Commentaire littéraire sur La laitière et le pot au lait
Publié le 03/01/2024
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«
Commentaire littéraire sur “La laitière et
le pot au lait”
Cette fable constitue l’une des fables écrites par Jean de La
Fontaine.
Ce poète appelé “Maître des eaux et des fôrets” a
rédigé ses fables très célèbres au XVIIe siècle pour le petit fils du
roi Louis XIV “Le Dauphin” pour lui instruire une leçon de morale.
En rédigeant ce recueil, La Fontaine s’est inspiré des fables de ses
devanciers: Ésope et Phèdre; mais tandis que ces deux fabulistes
écrivaient leurs fables en prose, La Fontaine a rédigé ses fables
en vers pour ajouter une sorte de créativité.
Dans cette fable, La Fontaine met en scène une jeune laitière qui
était en train d’aller vendre son pot de lait au marché et elle
rêvait de s’enrechir alors qu’une chose inattendue s’est déroulée.
Il nous présente enfin une morale philosohique de cette histoire
amusante.
On peut diviser cette fable en 4 parties selon les vers.
1-La représentation de la jeune Laitière “du vers 1 jusqu’au vers
6”:
Le fabuliste commence immédiatement à nous représenter
“Perette” (v1), la jeune laitière qui est l’héros de notre histoire.
L’accent est immédiatement porté sur le soin avec lequel la jeune
femme a installé le Pot au lait sur sa tête en témoignent les deux
compléments circonstanciels de manière et de lieu: “Bien posé
sur un coussinet” (v2).
Cependant, le vers 3 crée un effet d’attente grâce au verbe
“prétendait” (v3) et fait comprendre au lecteur qu’un évènement
inattendu va se produire.
Elle est décrite par touches minutieuses, avec de nombreux
adjectifs: “légère” (v4) et “agile” (v5).
Il continue à décrire ce
qu’elle portait “Cotillon simple” et “souliers plat” (v6).
L’accent est
mis sur la simplicité de cette laitière qui représente la dernière
classe de la société.
La présentation est à l’imparfait puisque c’est le temps de la
description et de l’habitude.
2-Les pensées et les rêves de Perette “du vers 7 jusqu’au vers
21”:
L'utilisation de l’adjectif possessif (notre) dans “notre laitière”
(v7) nous met en confiance et amène une certaine complicité
entre le personnage et le fabuliste ou lecteur.
Le rêve de Perrette grandit dans ce second mouvement.
Pour
montrer les excès de son imagination, La Fontaine utilise le
discours direct afin de nous donner accès à l’improbable
monologue du personnage.
Elle commence à réfléchir à ce qu’elle va acheter avec l’argent
qu’elle gagnera après d’avoir vendu son pot du lait.
Elle demeure prévoyante en envisageant à quelle menace elle
devra éventuellement faire face, la proposition hypothétique le
met en évidence: “Le Renard sera bien habile / S’il ne m’en laisse
assez pour avoir un cochon.” (v 14-15).
Pourtant, elle oublie rapidement ce qui pourrait faire échouer ses
projets.
Elle pense à son investissement en témoigne le futur au
vers 16: “Le porc à s’engraisser coûtera peu de son”.
Elle est
tellement envahie par sa rêverie qu’elle utilise le passé comme si
celle-ci s’était déjà réalisée: “Il était quand je l’eus de grosseur
raisonnable” (v17).
L’argent du lait se transforme et se multiplie
dans son esprit et devient une véritable fortune “argent bel et
bon” (v18).
Son imagination n’a aucune limite puisqu’elle songe à acheter des
animaux de plus en plus gros et de plus en plus chers comme le
suggère la gradation : “poulets” (v13), “cochon” (v15), “porc” (v
16), “vache et son veau” (v20), “troupeau” (v21).
La rapidité physique de La laitière est à l’image de sa rapidité
intellectuelle dans la mesure où elle pense à mille choses et en
particulier à ce qu’elle pourrait s’acheter avec la vente du lait.
L'avidité vénale de la laitière est mise en valeur par:
-Le champ lexical de la rapidité : “à grand pas” (v4), “plus
agile” (v5), “déjà” (v8)...etc
-L'utilisation du futur au lieu du conditionnel dans sa rêverie:
“sera” (v14), “coûtera” (v16), “empêchera” (v19).
On trouve dans ce passage le champ lexical de l’économie:
“comptait” (v8), “prix” (v9), “Argent” (v9), “achetait” (v10),
“coûtera” (v16), “revendant” (v18) …etc
3-Un brusque retour à la vérité “du vers 22 jusqu’au vers 29”:
Dans la partie précédente du texte, Perette est ainsi présentée
comme avide d'argent, rêvant sa richesse pour une plus grande
richesse.
La rêverie, au lieu de favoriser la spiritualité, amène
Perette à s'imaginer plus grande propriétaire.
Par là, La Fontaine
critique une societé qu'il juge matérialiste.
Cette critique devient une satire à partir du moment où La
Fontaine tourne en dérision la paysanne.
Toutefois, les vers 22 et 23 signent un brutal retour à la réalité.
Alors qu’elle imagine sa vache et veau sauter, extrêmement
joyeuse, elle bondit, à son tour, ce qui entraîne sa chute, au sens
propre comme au sens figuré.
Cet effet de chute est rendu visible
par la proposition courte: “le lait tombe” (v23).
Par la reprise du verbe “saute” (v22), Perette devient elle-même
le veau, ce qui la rend autant dénuée de réflexion et de
spiritualité que l’animal.
Le poète reprend ensuite toutes les étapes de la Rêverie en un
seul vers; “Le lait tombe: adieu veau, vache, cochon, couvée”, ce
qui montre qu’elle redescend très vite dans la réalité, bien plus
vite qu’elle n’était arrivée dans ses rêves.
Il est intéressant de noter qu’ils s’effacent de l’esprit de la laitière
dans le sens inverse de son imagination : de l'animal le plus
imposant au moins coûteux.
Ainsi, le rêve de posséder chaque
animal est balayé par cette énumération.
On remarque que la déception de Perrette est mise en évidence
par des vers courts qui traduisent son échec: “Sa fortune ainsi
répandue”, “va s'excuser à son mari”, “En grand danger d'être
battue” (v 25-26-27).
Le poète fait la satire de la laitière en employant le nom “farce”
qui signifie à la fois une blague ou une action prêtant au rire.
“Sa fortune” (v25), le fabuliste utilise une métaphore pour
designer “le lait”, qui a une valeur comique.
Car en effet,
personne ne peut vraiment dire que....
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