Au tournant de la route.

« cela mérite un coup d'œil en passant; mais ce n'est pas assez dire pour ceux qui ressentent la douce intimité de ce paysage.

En effet, arrivé là, le regard embrasse une riante petite vallée avec ses prés verts et ses vergers fleu­ ris, son ruisseau paresseux, son moulin vieillot ct son rang de peupliers.

Sur la droite, le vi11age qu'on vient de quitter paraît vu d'avion tant on plonge dans l'intimité de ses jardins clos et de ses cours de fermes.

Le ciel semble couvrir tout cela d'une grande cloche de mousseline bleue infini­ ment ténue.

Quelques rangées de vigne montent jusqu'à vous en molles ct nonchalantes ondula­ tions.

Les paysans dans leurs chariots ont l'air de jouets d'enfants quand ils passent sur le petit pont.

Et les vaches qui boivent près du gué semblent sorties d'une ferme miniature.

III) Conclusion Il n'est pas nécessaire d'avoir beaucoup d'imagi­ ...

ce qu'il suggère.

nation pour se croire un instant quelque nouveau Gulliver parvenu chez de bucoliques lilliputiens.

92- Rien de triste ne vient ternir ce charmant paysage.

Pas même le cimetière au pied de la col­ line qui a l'air lui aussi d'un jouet, tant les tombes de pierres blanches semblent d'immobiles brebis dans leur enclos carré plein de verdure et de fleurs.

Pour moi, ce tournant est le bout de la route.

Quand j'ai longuement contemplé ce spectacle familier, je fais demi-tour et reviens au plus vite me mêler à la vie paisible de ceux que je connais et que j'aime.. »