À LA MUSIQUE - Rimbaud, Poésies
Publié le 31/03/2011
Extrait du document
«
Je reconstruis les corps, brûlé de belles fièvres.
35 Elles me trouvent drôle et se parlent tout bas...
Et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres...
Rimbaud, Poésies, 1870.
1.
Schakos : ancienne coiffure militaire.
2.
Gandin : jeune élégant raffiné.
3.
Breloques : petit bijou de fantaisie que l'on attache à une chaîne de montre.
4.
Cornac : celui qui est chargé des soins et de la conduite d'un éléphant.
5.
Onnaing : pipe en terre cuite.
6.
Pioupiou : (familier et vieilli) : jeune fantassin.
QUESTIONS
question 1
Précisez quelles sont les deux parties du poème en vous appuyant, notamment, sur les indices de personnes.
Ditesquel est l'effet produit par cette construction.
(3 points)
question 2
Analysez et commentez l'image : « Les gros bureaux bouffis » (vers 10).
(2 points)
question 3
Dans un commentaire organisé, vous étudierez le portrait que fait Rimbaud des bourgeois de Charleville.
Vous vousappuierez sur l'étude des procédés poétiques (images, rythme, sonorités...).
(5 points)
question 1
Précisez quelles sont les deux parties du poème en vous appuyant, notamment sur les indices de personnes.
Ditesquel est l'effet produit par cette construction.
(3 points)
Le poème est constitué de deux parties de longueur inégale.
Dans la première nous relevons six quatrains, et troisdans la seconde.
Des indices nombreux permettent à Rimbaud de bien marquer cette composition.
Les substantifs et les adjectifs de la première partie du poème sont le plus souvent dépréciatifs.
En forçant sontrait, Rimbaud entend se moquer de tous les bons bourgeois de Charleville.
Ce jeu de massacre prépare la rupture dela deuxième partie du poème.
Rimbaud abandonne la laideur bourgeoise pour se rassasier du spectacle de ses «petites amoureuses », dont il décrit les attraits à l'aide d'adjectifs laudatifs et de verbes de sensation.
Dans la première partie du poème, les verbes sont toujours à la troisième personne du singulier ou du pluriel et lessujets nommément désignés : « bourgeois, orchestre, gandin, notaire, rentiers, bureaux, cornacs, clubs d'épiciers...».
Au sixième quatrain, la présence d'êtres moins vils (les « voyous » et les « piou-pious ») très proches du poètepar leur âge, facilite la rupture de ton.
L'assonance douce en [u], et la répétition consacre la rupture.
Son désirpour les jeunes filles de son âge ramène la première personne du singulier (reprise 7 fois).
Je Rimbaud oubliebrusquement la laideur et la mesquinerie bourgeoise pour voir instantanément la beauté, les attraits du monde etdes jeunes filles.
question 2
Analysez et commentez l'image :« Les gros bureaux bouffis » (vers 10).
(2points)
Le poète « aux semelles de vent », s'en prend ici à tous les hommes d'un certain âge, de condition bourgeoise, quiprofitent de leur argent.
Pour lui, ces hommes n'exercent qu'un banal négoce de notaire ou d'épicier.
Rimbaudfustige tous ces laids, ces jaloux, ces fats et ces bavards.
Au vers 10 il dénonce plus particulièrement un modèlesocial nouveau au XIXe siècle : l'employé de bureau, immortalisé par Courteline sous le sobriquet de « rond-de-cuir».Il se moque d'eux en transformant métaphoriquement leur nom.
Ces hommes deviennent des choses inertes,énormes et gonflées.
Rimbaud fait mouche en créant une sorte de mot-valise qui enfle sous l'effet des allitérationsen [R] et en [b] d'une part, mais aussi d'une succession d'assonances en [o], en [y] et en [u]..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Explication linéaire A la Musique Arthur Rimbaud, Poésies, 1870-1871
- POÉSIES d'Arthur Rimbaud (résumé & analyse)
- Poésies d'Arthur Rimbaud (analyse détaillée)
- POÉSIES d'Arthur Rimbaud (résumé & analyse)
- POÉSIES de Rimbaud