Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. Polissez-le sans cesse, et le repolissez. Boileau.
Publié le 22/02/2012
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Dans le Chant I de son Art poétique (1674), après avoir fait l'éloge de Malherbe, Boileau réaffirme la nécessité pour l'écrivain de travailler et de ne pas compter sur les seules ressources de l'inspiration :
«Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse.
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit, que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau, qui sur la molle arène,
Dans un pré plein de fleurs, lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui d'un cours orageux
Roule plein de gravier sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.
Polissez-le sans cesse, et le repolissez.
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.»
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