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Une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine Montaigne

Publié le 01/10/2018

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► Cette formule est très souvent citée au point qu’elle est même devenue un lieu commun. Mais si notre enseignement a évolué depuis le Moyen Age, il faut bien constater qu’il ne met pas toujours en œuvre d’une façon très évidente les conseils que Montaigne donnait il y a quatre siècles.

Cette réflexion correspond à une réaction contre un enseignement qui accordait trop d’importance à la mémoire (tête bien pleine) et pas assez à d’autres valeurs : «les mœurs» (c’est-à-dire la formation morale) et «l’entendement» (c’est-à-dire le «jugement», l’aptitude à réfléchir, à raisonner). Dans le texte cité, le mot «science» correspond à ce que nous appelons aujourd’hui «les connaissances».

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« Cette réflexion correspond à une réaction contre un enseignement qui accordait trop d'importance à la mé­ moire (tête bien pleine) et pas assez à d'autres valeurs: «les mœurs» (c'est-à-dire la formation morale) et «l'entendement» (c'est-à-dire le «jugement», l'aptitude à réfléchir, à raisonner).

Dans le texte cité, le mot « science » correspond à ce que nous appelons au­ jourd'hui «les connaissances».

Montaigne, en tant qu'humaniste, veut un épanouisse­ ment complet de l'homme (épanouissement intellec­ tuel, moral, artistique, physique) et il réagit contre l'éducation du Moyen Age trop tournée vers un emma­ gasinage des connaissances.

«Savoir par cœur n'est pas savoir», dit Montaigne quel­ ques lignes plus loin.

Ou encore «Le gain de notre étude, c'est en être devenu meilleur et plus sage».

Et pour bien faire comprendre que les connaissances doi­ vent être comprises, digérées, intégrées, il a recours à une belle image : «Les abeiUes pilotent deçà delà les fleurs, mais elles en font après le miel qui est tout leur; ce n'est plus thym ni marjolaine: ainsi les pièces empruntées d'autrui, il les transformera et confondra, pour en faire un ouvrage tout sien, à savoir son jugement.

Son institution, son travail et étude ne visent qu'à le former.» Cette opposition entre la tête bien faite et la tête bien pleine ne doit pas nous conduire à penser que Montai­ gne considérait comme négligeable le travail devant être demandé à la mémoire.

Dans le passage cité ci­ dessus, il faut s'arrêter sur «et qu'on y requît tous les deux» (ce qui signifie que Montaigne souhaite que le précepteur ait à la fois la tête bien faite et la tête bien pleine; mais avec une priorité accordée à la valeur mo­ rale et au «jugement» sur la «science>>).. »

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