Tractant fabrilia fabri

« Tractant fabrilia f abri Les forgerons s'occupent de travaux de forgerons Cette expression, encore citée aujourd'hui pour affi111.~r que chacun doit s'occuper de ce qu'il sait vraiment faire, dérive d'un passage d'Horace (Ep., 2, 1, 115-117), qui compare les différents traités philosophiques à la poésie., celle-ci pet ,,.~ttant d'approcher plus profitablement la morale : Quod medicorum est I promittunt medici, tractant fabrilia /abri : / scrihimus indocti doctique poemata passim, >.

Cet adage était déjà célèbre à la fin de I' Antiquité et au Moyen-Age (il est notamment cité par saint Jérôme, Ep., 53, 6; Apo/ogia contra libros Rufini, 1, 17 [Pl 23, 410c]; Evrard d'Ypres, Dialogus Ratii et Everardi, 258; Wibald de Stavelot, Ep., 147 [PL 189, 1251a]; Pierre le Chantre, Verbum abbreviatum, 1, 53 [PL 205, 169a] ; Thomas de Chobham, Summa de commendatione et extirpatione virtutum, 2 ; et elle fut répertoriée dans le Polythecon (9, 323]); elle était généralement comprise comme un équivalent de Ne sutor supra crepidam (cf.

n.

1600), comme le démontre le conjonctif exhortatif de Walther 31513 Tractent fabrilia jàbri; d'autres sentences en plus des 1115 sq.

d'Horace (Walther 2S874) sont également répertoriées pa111îi les sentences médiévales, telles Efficimur docti tractando fabrilia /abri., . L'expression est également citée dans les Adagio d'Erasme ( 1, 6, 15 ; 2, 2, 82) mais aussi dans l'un de ses Colloquia ( 'Jx8vo(/Jayla) et dans une lettre du 16 avri 1 1621 qu' iI adressa au duc de Saxon ie ( 1691 ) ; la fu, 111ule fut ensuite fréquemment reprise (dans une lettre de Caspar Barlée à Cornelius van der Myle le 26 mai 163S : dans I'Essai sur la philosophie des langues de Melchior Cesarotti [ 16] et dans les Mémoires de Carlo Goldoni [9]).

Notons pour conclure que Tractent fabriliafabri est la devise des serruriers d'Exeter et citons le proverbe français, directement hérité des sentences médiévales (Walther 6957) C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. »