Souscririez-vous à ce jugement de Gabriel Marcel suivant lequel « tout est vrai en psychologie et c'est précisément parce que tout est vrai qu'il y a place pour beaucoup d'erreurs » ?
Publié le 29/08/2012
Extrait du document
Pourtant les erreurs des sciences humaines sont inévitables. Il y a toujours « place pour beaucoup d'erreurs«. La multiplicité des expériences individuelles ne fait qu'élargir le champ de celles-ci, et augmenter leur nombre. Quand l'excellent vocabulaire de Lalande définit la psychologie comme la « science de la conduite humaine, fondée principalement sur l'observation...
«
1.
'RELATIVf1iÉ DES PSYCHOLOGIES
1 o Chacun possédant une e~périence propre de fa vie de l'esprit, 'l'analyse dans laqueffe on se reconnaîtra
différera certainement d'un
grand nombre d'autres.
fi y
a un subjectivisme radical dans J'étude psychologique de tous les « moi » du monde.
les expériences ne coïncident
jamais.
t'on 'ne saurait retrouver J'émotion délicale et profonde du voisin qu'i, trois rangs devant moi, se pâme à J'audition du concerto-pour-la-main-gauche, ou pour fe troisième mouvement de la symphonie du Nouveau
Monde.
Ce que j'éprouve est spéc'ifique et entièrement
différent .
...
A'imer ce que jamais J'on ne verra deux fois.
Mais rien ne saurait jamais être
vu ni aimé, ni senti, ni connu deux fois de la même façon.
2" Or chaque philosophe ,construisant une psycho
logie aura tendance à ne tenir compte que de son cas
personnel.
fi fera une analyse vraie pour fui, mais extrê
mement erronée pour les autres.
'Les thèses ne se contre
disent jamais absolument en psychologie, seule leur
optique diffère.
Condiffac n'envisage
pas les sensations à fa façon de Proust, ni Maine de 'Biran de même que Théodufe Ribot.
La psychologie se définit à cet égard comme l'histoire d'un moi - mais non exclusive d'une
multiplicité d'autres histoires.
3" les erreurs fourmilleront donc d'autant plus que chacun se fait de sa vie intérieure l'image qu'il veut bien
se forger : J'on ressentira une indicible angoisse ou une 'irrépressible hilarité, ou un pénible chagrin ou une vio
lente colère devant le même fait, comme par ,ex,emple la chute d'une personne g'lissant sur le postérieur à toute
vitesse dans un champ de neige verglacée.
l'un y voit
en effet une pefite tragédie, l'autre un incident égayant,.
»
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