Sic transit gloria mundi

« Sic transit gloria mundi Ainsi passe la gloire du monde Cette foi 11111le, qui fait déso1111ais partie du langage courant pour indiquer la nature éphémère de la condition humaine, dérive du cérémonial du couronnement du pape.

durant lequel par trois fois, le maître de cérémonie s'agenouille devant le futur pape en lui présentant une mèche d'étoupe sur une canne d'argent qu'il fera brûler en prononçant ces mots.

Il est difficile de savoir exactement quelle est l'origine de ce rituel, qui est déjà attesté en 1409 pour l'avènement d'Alexandre V et auquel font allusion de nombreuses anecdotes, comme celle sur Pie Ill qui, en 1503, en fut, paraît-il, profondément ému (il mourut d'ailleurs vingt-six jours après son couronnement), ou celle sur Sixte V qui aurait répliqué : >.

L'origine scripturaire de cette foi 111ule est selon toute probabilité un passage de la première Epitre de saint Jean (2.

17 : KQL o Kooµos 1rapa')'ETQL KQL ~ ÈTTL8uµ(a aÙToû), que la Vulgate traduit par Et mundus transit.

et concupiscentia eius, >, mêmè s'il semble probable que la réplique célèbre du Christ ait elle aussi contribué à la naissance de notre fu111iule : > (Matthieu.

24, 35 ; Marc, 13. 31 ; lue, 21, 33 ).

Notre expression fut ensuite reprise dans I'lmitatio Christi ( 1, 3, 6) sous une f01111e exclamative (Oh ! Quam cito trans il gloria mundi !, >) et dans une hymne du douzième siècle (cf.

C.B.

Moll.

ff.vmnarium.

Halle 1861, 138 : Huius mundi decus et gloria / quam sint fa/sa et transito1·ia, > ), même si une autre tradition prétend qu'il s'agirait de l'incipit d'une autre hymne - ce qui reste encore à prouver.

La fonnule Sic transit gloria mundi revient ensuite sous la plume d'Etienne de Bourbon (Tractatus de diversis materiis praedicabilibus, 1, 7, 7) et elle figure fréquemment pa1111i les sentences de la fin du Moyen-Age : cf.

Ut flatus venti sic transit gloria mundi, > (Walther 3239S, cf.

aussi 222S8 ; 25202; 27666; 33945).

Signalons également une fc,1111ule particulière- ment intéressante~ vu sa ressemblance avec le cérémonial décrit ci-dessus, dans l'œuvre de Richard Rolle9 un mystique originaire du Yorkshire.

mort en 1349 : Ut stuppae flamma sic transit gloria mundi,. »