Si quis non vult operari, nec manducet
Publié le 13/02/2022
Extrait du document
«
Si quis non vult operari, nec manducet
Qui ne veut pas travailler, ne mangera pas
Il s'agit de la version de la Vulgate d'un passage de la seconde épitre
ai,.:c Thessaloniciens de saint Paul (3, 10 : Ei TtS' où 8ÉÀEL Èpyci(Eo8aL.
µribf Èo8LiTw), où l'apôtre explique qu'il n'a pas voulu peser sur sa
communauté et qu'il s'est efforcé de gagner lui-même son pain à la
sueur de son front.
Il s'agit en fait d'un proverbe judaïque (pour les
attestations dans la littérature judaîque, et en particulier chez Aboth
Rabbi Nathan 11, cf.
Strack-Billerbeck 3,641 sq.), qui trouve peut-être
son origine dans le livre de la Genèse (3, 19), où il est dit qu'Adam dut
gagner son pain à la sueur de son front, bien que les citations de l'épître
de Paul soient plus nombreuses que celles de ce passage de la Genèse.
Mais les citations de l'épitre de Paul ne se limitent pas à la Patristique
(cf.
par exemple, Albertano de Brescia, De amore et di/ectione, 3, 4 ;
José Joaquin Femandez de Lizardi, El Periquil/o Samiento, 3, 9).
La
variante extrêmement fréquente en latin médiéval Qui non laborat non
manducet, (cf.
Walther 29056b) est utilisée par Ambrosiaster ( Commentaria ad Thessalonicenses /, 2, 9 ;
Regula Magistri.
40; 69: 83), Anselme de Liège (Gesta episcoporum
Turgrensium, 213), Benoit d'Aniane (Concordia regulanJm, 56; 67),
Bernard de Clairvaux (Sermones super Canticum, 46, 5).
Jean de
Salisbury (Po/icraticus, 1, 17), Abélard (Theologia Christiana, 2, 73),
Pierre le Chantre ( Verbum abbreviatum, 1, 18 : 1, 27) et Pierre Damien
(Ep .• 145, 4).
Cette expression est encore bien vivante dans nos langues
modernes européennes (Lacerda-Abreu 350 ; Arthaber 670 ·;
Mota 193 sq.
: pa111,j les variantes, citons en italien chi si vergogna di
lavorare abbia vergogna di mangiare ; en espagnol En esta vida
caduca, el que no trabaja no manduca et en anglais The sweet of
Adams brow hath streamed down on ours ever since; pour d'autres
variantes en dialectes italiens, cf.
Schwamenthal-Straniero 1403 ;
1653).
Rabelais défur11,e avec humour notre ft,1111ule (3, 41 : Qui non
/aboral non manige ducat ; manducat en la remplaçant par une f.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- An ignoras inepte, nudum nec à decem palæstritis despoliari posse ?
- lnops, potentem dum vult ûnitari, perit
- Nec quae praeteriit hora redire potest
- Neque aqua aquae nec lacte est lactis... similius
- Quis est haec simia ?