Risu... emoriri
Publié le 04/03/2022
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Risa ...
emoriri
Mourir de rire
Cette expression hyperbolique qui qualifie un rire soudain et absolument i11épressible, provient d'un passage de Térence (Eunuchus, 432),
qui fut également cité par plusieurs auteurs médiévaux (cf.
par
exemple, Jean de Salisbury, Policraticus, 8, 3 [PL 199, 716d]), mais
elle apparaissait déjà chez des auteurs antiques : cf.
un fragment
d' Afranius ( 127 R.
3 ), où ce fou rire est en plus>; cf.
Lucilius
(30, 97 M.); Pétrone (24, 5 : Risu dissolvebat ilia sua, >); Sénèque (Ep..
113, 26 : Dissilio risu, >) ; plusieurs passages des Métamorphoses d' Apulée (3.
2,
très proche du passage de Térence ; 3, 7, avec disso/vere et enfin 10,
1S); Sidoine Apollinaire (Ep ..
1, 11, 3) et saint Augustin (Ep., 95.
2).
Pour des citations plus tardives, cf.
Weyman 78 sq.
(le même motif
revient également fréquemment dans la littérature médiévale avec le
verbe dissolvere, cf.
par exemple, Cassien, Collationes, 1, 19, 197;
Césaire d'Arles, Sermones, 208, 1 ; Bède, Homeliae Evange/ii, 2, 1 ;
Alcuin.
Commentaria in Sancti /ohannis evangelium.
Ep.
ad Gis/am et
Rodtrodan, 773 ; Rathier de Vérone, Qualitatis coniectura, 120).
En
grec, l'image apparaît aussi chez Aristophane (les grenouilles,
1089 sq.); dans une scholie à l'Odyssée ( 18, 100); dans le commentaire de ce passage de l'Odyssée par Eus tathe ( 1839, 4346) et dans le
commentaire du même Eustathe à 1/iade., 11,724 (881, 2 = 3,312,
23 sq.
V.).
Signalons enfm l'anecdote qui affi1111~ que le célèbre peintre
Zeuxis était mort pour avoir trop ri après avoir accepté la commande
d'une veille femme qui voulait servir de modèle pour un portrait de
Vénus (Festus, 228).
Nos langues modernes européennes possèdent
encore des expressions similaires : cf.
Mourir de rire ; Eclater de rire
(en italien : Morir da/ ridere et Scoppiare dalle risate)..
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