« Qu'est-ce donc que le temps? Si personne ne me le demande, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus. » Saint Augustin, Les Confessions, vers 400. Commentez cette citation.
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Ce long temps passé, fut-il long quand il étaii déjà passé ou quand il était encore présent ? Il ne pouvait être long que quand il était quelque chose susceptible d'être long. Une fois passé, il n'était plus: il ne pouvait donc être long puisqu'il n'était absolument plus. Ne disons donc plus \"le temps passé a été long\" [...] Disons plutôt ''le temps présent a été long\", car c'est en tant que présent.qu'il était long. Il ne s'était pas encore perdu dans le non-être; il était donc quelque chose qui pouvait être long. Mais aussitôt qu'il a passé , il a, du même coup, cessé d'être long, en cessant d'être.
Alors quand le sera-t-il ? Si, pour l'instant, il est encore l'avenir, il ne peut être long, rien en lui n'étant encore susceptible d'être long. S'il ne doit être long qu'au moment où, de l'avenir qui n'est pas encore, il aura passé à l'être et sera devenu le présent, afin de devenir susceptible d'être long, - voici que le présent même nous crie, nous l'avons entendu tout à l'heure, qu'il ne peut être long !
«
LE TEMPS • 133
Et au livre XI, chap.
XIV (trad.
Pierre de Labriolle, Les
Belles Lettres), on peut lire :
« Qu'est-ce donc que le temps? Quand personne ne me
le demande,
je le sais; dès qu'il s'agit de l'expliquer, je
ne le sais plus.
»
Quoi de plus familier, en effet, que le temps ? N'est-il pas
intimement lié
à toute notre expérience? Ne revient-il pas
souvent dans nos conversations ? Quand nous en parlons, ne
comprenons-nous pas ce que nous disons ? Pareillement,
lorsque c'est un autre qui en
parle? Et pourtant le temps,
apparemment si facile
à concevoir, reste un mystère à qui
cherche à l'expliquer.
Pourquoi? D'abord, que sais-je
à
propos du temps? Je sais qu'il y a trois dimensions
temporelles :
le passé, le présent, l'avenir.
Partant de là, je
peux affirmer « hardiment » que :
« Si rien ne se passait, il n'y aurait point de temps passé;
que si rien n'arrivait, il
n'y aurait point de temps à venir;
que si rien n'était, il
n'y aurait point de temps présent.
»
Mais que puis-je dire de ces deux temps : le passé et
l'avenir, sinon que
l'un n'est plus et que l'autre n'est pas
encore? Ce qui n'est plus, ce qui n'est pas encore, ne
sont-ce pas
là deux purs néants? Ainsi le temps, considéré
dans ces deux dimensions du passé et du
futur, est privé
d'être.
Et le présent? Je serais tenté de répondre que c'est le
seul temps qui soit.
Mais notre présent ne se transforme+il
pas, sans cesse, en
passé? Sa seule raison d'être, n'est-ce
pas de n'être
plus? Le présent n'existe donc pas comme tel
puisqu'il ne saurait demeurer présent.
Et si le présent était
toujours présent, alors il ne serait plus une dimension du
temps, mais il serait éternité :.
»
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