« Philosopher, c'est apprendre à mourir. » Montaigne, Essais, I, 10. Commentez cette citation.
Publié le 22/04/2010
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Il faut apprivoiser l'idée de la mort : c'est la seule façon de tendre vers la sagesse.
MONTAIGNE (Michel Eyquem de), moraliste et écrivain français (1533-1592). Ses Essais (1560-1595) sont le résultat de méditations. Ils proposent un nouvel humanisme qui offre un art de vivre dont la clé de voûte est l'honnête homme qui dirige sa conduite grâce au bon sens et à la tolérance.
«
Car selon les stoïciens la philosophie est avant tout une manière de vivre et c’est cette manière
de vivre qu’essaie de décrire César.
Les règles pratiques que suit le philosophe s’appuie sur
des formules universelles que Marc Aurèle appelle, après Epictète, des dogmata :
Un dogme, c’est un principe universel qui fonde et justifie une certaine conduite pratique et
peut se formuler en une ou plusieurs propositions.
Concrètement les Pensées se fondent sur
trois règles de vie ; les dogmes exprimeront, sous une forme discursive, l’indivisible
disposition intérieure qui se manifeste en celles -ci :
Exemple de dogme
1 : à propos de la règle de vie (1) « Il faut consentir aux événements voulus
par le destin et qui ne dépendent pas d e nous », il faut utiliser le dogme « Non seulement ceci
n’est pas un malheur, mais c’est un bonheur de le supporter avec courage » ; ce dogme lui-
même se déduit du dogme fondamental du stoïcisme : « Seul le bien moral, la vertu, est un
bien, seul le mal moral, le vice, est un mal (P, VIII, 1, 6).
Dans l’école stoïcienne, les principes fondateurs et fondamentaux faisaient l’objet d’une
démonstration.
Marc Aurèle les a reçus de ses maîtres et ils s’imposent à lui ; il se contente
ainsi de les reformuler s ous la forme d’une simple proposition « Je connais la nature du bien,
c’est le bien moral celle du mal, c’est le mal moral» (II, 1).
Se redire à soi -même des dogmes,
les écrire pour soi -même, c’est faire retraite en soi -même.
(1) Des principes généraux « Seul
ce qui dépend de nous peut être bien ou mal » et « Notre jugement et notre assentiment
dépendent de nous », il résulte (2) qu’il ne peut y avoir de mal et de trouble que dans notre
propre jugement, donc dans la manière dont nous nous représentons les c hoses et (3) que
l’homme est l’auteur de son propre trouble.
(4) Tout est donc affaire de jugement.
(5)
L’intellect est indépendant du corps, (6) et les choses ne viennent pas en nous pour nous
troubler.
(7) Si tout est affaire de jugement, toute faute est en fait un faux jugement et procède
de l’ignorance.
La seule valeur à laquelle tout doit être subordonné, c’est le bien moral, la vertu.
Les
prétendus maux (mort, perte de richesse, injures) n’en sont pas.
Cette transmutation
ne s’effectue que grâce à une opération intellectuelle et éthique qui consiste à
s’examiner dans un dialogue avec soi -même ou un autre.
Le bien moral est donc la
valeur absolue découvert par la raison.
La vie morale est donc affaire de jugement.
1 Marc Aurèle emploie aussi le t erme de theôréma..
»
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