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« on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? […] Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous »

Publié le 17/01/2022

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Les livres nous donnent à voir, par anticipation, un monde à venir afin d’alerter le lecteur sur ce qui pourrait arriver s’il ne change rien
 Ex : - « Chasseur de Vieux «, Le K, Dino Buzzati, 1966 : À une époque cruelle, les personnes ayant dépassé un certain âge sont chassées par les générations plus jeunes. Ainsi, Roberto Saggini est poursuivi à la tombée de la nuit par une bande à laquelle appartient son fils. Après une longue poursuite, il trouve la mort en tombant dans un précipice. Et la bande, qui n'avait jamais eu autant de mal à attraper un vieux, se sépare, satisfaite. 

« totalitarismes, contres la centralisation du pouvoir, contre l'ignorance et la manipulation, et en défense de la libertéd'expression.

Il ne s'agit pas que d'une dénonciation des totalitarismes du passé (nazisme, stalinisme etc...), maisaussi d'un avertissement aux régimes démocratiques, où, suite à l'anéantissement de l'esprit critique et de la raison,risque de s'installer la servitude "volontaire" des masses. B – Un livre doit nous faire agir, nous amener à une révolte intérieure et/ou extérieure.1°) Une œuvre littéraire doit amener le lecteur à prendre parti et à résister à l’oppressionEx : - Antigone, Jean Anouilh, 1944.

Cette pièce de théâtre a été jouée pour la première fois en peine occupationnazie.

L’Antigone d’Anouilh est inspirée du mythe antique : « L'Antigone de Sophocle, lue et relue, et que jeconnaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affichesrouges[].

Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre »(Anouilh)[].

Le personnage d’Antigone est l'allégorie de la Résistance s'opposant aux lois édictées par Créon / Pétainet qu'elle juge iniques.

Elle refuse la facilité et préfère se rebeller, ne voulant pas céder à une prétendue fatalité...Créon pour sa part, revendique de faire un « sale boulot » parce que c'est son rôle et qu'il faut bien que quelqu'un lefasse.

Anouilh s’inspire du geste de Paul Collette, un résistant français qui avait tiré sur Pierre Laval, chef dugouvernement de Vichy, le 27 août 1941.- Les Feuillets d’Hypnos, René Char, 1946 : Les Feuillets d'Hypnos ont été écrits entre 1943 et 1944, alors que RenéChar était dans la Résistance intérieure française.

Ils sont dédiés à Albert Camus.

Les poèmes prennent la forme decourtes notes, de fragments poétiques au nombre de 237.

Certains ressemblent à des maximes, d'autres fontréférence aux actions des Résistants, entre souffrance et espoir.

La poésie se veut événementielle et s’attaquedirectement au nazisme.

Pour Char, la poésie est un combat pour l’homme, et contre toutes les tyrannies et tous lestotalitarismes.

Ces poèmes étaient des appels à la Résistance. 2°) Une œuvre littéraire doit dénoncer des injustices, et amener à lutter contre les préjugés et idées reçuesEx : - Le Traité sur la Tolérance, Voltaire, 1763 : Ce texte a été écrit après l’injustice subie par Jean Calas,protestant faussement accusé et exécuté pour le meurtre de son fils, qui s'est converti au catholicisme, afin de leréhabiliter.

Dans ce Traité sur la Tolérance, Voltaire invite à la tolérance entre les religions et prend pour cible lefanatisme religieux (plus particulièrement celui des jésuites où il a fait de brillantes études étant jeune homme) etprésente un réquisitoire contre les superstitions accolées aux religions. - Je suis noir et je n’aime pas le manioc, Gaston Kelman, 2005 : Gaston Kelman a ici rédigé un témoignage sur lacondition d'être noir dans la société française.

Il nous livre sa propre perception des Français d'origine africaine ouAfricains de culture française, regrettant parfois d'être lui-même incompris par les autres noirs.

Pour lui, un noir estun blanc à la peau foncée.

Avec des formules piquantes, Gaston Kelman pointe les a priori que partagent les blancscomme les noirs.- La poésie de la négritude : La négritude est un courant littéraire et politique, créé après la seconde Guerremondiale, rassemblant des écrivains noirs francophones, dont Aimé Césaire (Cahier d’un retour au pays natal) etLéopold Sédar Senghor (Éthiopiques)pour les plus connus.

D'après Senghor, la négritude est « l'ensemble des valeursculturelles de l'Afrique noire ».

Selon Senghor: « La négritude est un fait, une culture.

C'est l'ensemble des valeurséconomiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d'Afrique et des minorités noiresd'Amérique, d'Asie et d'Océanie.

» Pour Césaire, « ce mot désigne en premier lieu le rejet.

Le rejet de l'assimilationculturelle ; le rejet d'une certaine image du Noir paisible, incapable de construire une civilisation.

Le culturel primesur le politique.

».

Ce mouvement littéraire a choisi de lutter contre les préjugés et de monter au monde la richesseculturelle du peuple africain. 3°) Un livre doit choquer son lecteur en le déstabilisant afin qu’il réfléchisse par lui-mêmeEx : - Une Saison de machettes, Jean Hatzfeld, 2003 : L’auteur y rapporte des témoignages de tueurs du génociderwandais condamnés pour leurs actes.

Hatzfeld s'est tout d'abord entretenu avec des rescapés, dont il rapporte lespropos dans Le nu de la vie, puis s'est intéressé à la manière dont les tueurs ont vécu le même événement, enpartie suite à des questions de lecteurs.

Un ami et interprète rwandais lui a donné l’idée de rencontrer desprisonniers condamnés à de longues peines, qui parleraient plus volontiers que des personnes en liberté et l’a mis encontact avec un groupe d’hommes qu’il connaissait avant le génocide.

Hatzfeld les a rencontrés en prison en 2001et 2002.

Ce livre est déstabilisant dans la mesure où il est difficile d’écouter la voix du bourreau.

Néanmoins, ilpermet au lecteur de se forger sa propre opinion en écoutant les deux partis. - La Mort est mon métier, Robert Merle, 1952 : La mort est mon métier est une biographie romancée de Rudolf Hößle commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz pendant la Seconde Guerre mondiale Leparadoxe réside dans le coté "captivant" du livre qui se dévore littéralement alors qu'il raconte des chosesinimaginables, inconcevables Le parcours de l'homme est entièrement décrit, depuis son enfance.

On voitprogressivement le personnage glisser dans l'horreur.

Ce livre nous fait réfléchir sur un homme, banal, presquemédiocre, en un mot : ordinaire, placé dans une situation elle extraordinaire.

Petit à petit, on voit comment lamonstruosité est terriblement humaine.

Comment l'horreur, le pire est parfois dans les hommes.

Le fait que ce récitsoit raconté à la première personne met le lecteur dans une situation délicate : comment comprendre et écouter cethomme ? [6]Ainsi, une œuvre littéraire, ainsi que l’affirmait Kafka, va à l’encontre de toute résignation par rapport auxdifférentes injustices et atrocités que l’on peut voir de par le monde.

Le livre met certes le lecteur au courant maissurtout l’encourage à agir, et ce quel que soit le sujet[7].

Mais ce point de vue peut être discutable dans la mesureoù ce qui semble le plus souvent guider le lecteur dans ses choix littéraires, c’est le plaisir.

Le lecteur cherche à se. »

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